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L’impact de la coupure des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc est infinitésimal.

Les conséquences sont, objectivement, minimes politiquement, économiquement, financièrement etc. La relation bilatérale étant à l’arrêt depuis des décennies, il ne pouvait donc rien se passer de fâcheux, ni de notable. 

Les vieux généraux algériens qui ont pris cette décision connaissent parfaitement cette réalité. Mais, pour eux, l’effet escompté de cette énième rodomontade est strictement interne.

Ils veulent faire croire aux pauvres algériens, qu’ils écrasent de leur médiocrité criminelle, que tous leurs malheurs viennent du Maroc. Personne n’est dupe en Algérie. Et ce narratif farfelu ne passe pas chez les gens sensés.  

Mettre sur le dos du Maroc près de 60 ans de prédation, de gabegie, de spoliation, de corruption, de destruction systématique des actifs algériens et d’errance en matière de gouvernance est tout simplement ridicule.

La technique qui sert à inventer un ennemi externe — le Maroc en l’occurrence — que l’on charge de tous les maux pour détourner le peuple de la responsabilité des échecs répétés et chroniques du pouvoir est éculée. Normal, direz-vous, pour des généraux “has been” !

Maintenant, pour être franc, et c’est là où, peut-être, l’excellent ambassadeur Omar Hilale a été un peu court dans sa réponse au délire monomaniaque de Ramtane Lamamra sur le Sahara marocain à New York. 

Ce n’est pas que le, noble et fier, peuple Kabyle qui est en droit d’exiger son autodétermination de la junte qui préside, si mal, aux destinées de l’Algérie.  

Mais c’est tout le peuple algérien, dans son entièreté, qui est fondé d’exiger son autodétermination. C’est d’ailleurs, pour être juste, le sens de son glorieux Hirak et son boycott répété des institutions préfabriquées par les militaires avec des élections grossièrement truquées. 

Mais au final, cette coupure des relations diplomatiques voulues par de vieux généraux perdus, dont on a mesuré le faible impact, fait quand même des dégâts.

Ce sont les familles divisées, les fratries empêchées, le voisinage traumatisé, les frontaliers privés d’oxygène, les travailleurs isolés etc. qui vont souffrir davantage.

L’espoir d’une saine normalisation a été encore une fois éloigné. Le rêve brisé et l’espérance déçue. Mais les peuples savent dans leur infinie sagesse qui tend la main et qui claque la porte. Qui sont les gens de bonne famille et qui sont les voyous. Qui sont les artisans de la paix et qui sont les faiseurs de malheur.

*Edito du Magazine Bab N°37 Septembre 2021