Par Mohamed Tantaoui

La question de la dissolution de l’équipe de football des FAR se pose sérieusement depuis les évènements dramatiques qui ont marqué un récent match où des supporters ont été persécutés, blessés et des forces de l’ordre poursuivis et attaqués.

Les supporters de ce club, très jeunes en partie, sont connus pour leurs addictions multiples et leur violence incontrôlée. Ils ne respectent ni le sport et ses valeurs, ni les équipes hôtes et leur public. Ils nuisent en produisant des dégâts irrémédiables à l’image du pays et à ses acquis dans de nombreux domaines.

Sommes-nous encore capables de vivre une autre nuit de cauchemar où la situation a échappé à tout contrôle comme celle du 13 mars 2022 sans poser les questions fondamentales. La situation aurait pu être pire sans le sang-froid et le professionnalisme des forces de l’ordre. La responsabilité du club lui-même est engagée.L’encadrement des supporters notamment associatif est défaillant. Le contrôle à l’entrée du stade de Rabat est à revoir de fond en comble.

En Europe les places sont numérotées et chacun, identifié, s’assoit à sa place. On ne peut pas aspirer à la modernité au Maroc et laisser les stades dans une anarchie criminelle où des hordes de jeunes mineurs sous influence font leur loi.

Les Forces armées royale sont une institution respectée par tous les Marocains. Elle est sacralisée ainsi que son Chef suprême et son chef d’Etat-major Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il est absolument regrettable que le nom de cette institution soit mêlé à des actes d’anarchies, de vandalisme et à des crimes qui visent notamment les forces publiques. Cela est insupportable et ne peut plus durer.

Ce club à l’histoire prestigieuse doit se trouver un nouveau nom et se construire une nouvelle gouvernance. Les conditions qui ont prévalu à sa création, et qui étaient largement pertinentes à l’époque ne le sont plus aujourd’hui. Le monde a changé. Et le maintien de cette appellation est devenu obsolète voire préjudiciable au nom de l’institution militaire voire à l’image de la nation.

Les mesures prises par la Fédération à la suite des débordements criminels du match FAR-MAS sont justifiées mais sont-elles suffisantes ? Il faut laisser les instances officielles du football gérer sérieusement, à moyen et long terme, ce phénomène mondial du hooliganisme, chez nous à la sauce sous développée, mais il serait utile de sortir d’urgence le nom de notre chère et valeureuse institution militaire de ce mauvais film.Autant une démarche comme celle de l’appellation d’un club du nom des FAR— une fierté de la nation — était acceptable au lendemain de l’indépendance du pays autant aujourd’hui elle sonne comme un archaïsme loin de la modernité dans laquelle s’inscrit le pays tout entier.