Culture
A Paris ou à Marrakech, le philosophe Edgar Morin ''n’a jamais cessé d’être curieux du monde''

«L’important, c’est l’amour et l’amitié, c’est la bienveillance et la compréhension d’autrui. Quand ces qualités nous manquent, nous sommes aveugles, nous sommes mesquins, nous sommes affreux», philosophe Edgar Morin, ici le 11 mars à Marrakech.
À 104 ans, Edgar Morin n’a rien perdu de sa curiosité insatiable pour le monde. Partagé entre Paris et Marrakech, ce penseur humaniste continue de questionner l’histoire, la condition humaine et la complexité du réel. Dans sa retraite marocaine, baignée de lumière et de douceur méditerranéenne, il poursuit sa quête intellectuelle, entre réflexion philosophique et attachement à la nature.
Paris – Qu’il soit à Paris ou à Marrakech, où il vit quelques mois par an, le grand philosophe, sociologue et écrivain français Edgar Morin affirme « n’avoir jamais cessé d’être curieux du monde », sur les colonnes du journal Le Parisien de ce samedi.
« A Paris ou à Marrakech, je n’ai jamais cessé d’être curieux du monde dont je suis un atome », confie Edgar Morin au journal français qui lui consacre un portrait à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, « Y a-t-il des leçons de l’histoire ? », un court essai dans lequel « il nous entraîne dans le grand voyage de l’humanité ».
Le quotidien qui est allé à sa rencontre dans sa résidence à la cité ocre, évoque «un homme de paix, un humaniste, un passeur d’histoire qui porte incroyablement bien son âge ».
Edgar Morin, qui fêtera ses 104 ans en juillet, pose ses valises au Maroc, le pays de son épouse, « où il fait si doux et où la lumière est si belle », explique-t-il.
« Plus je vieillis, plus j’ai envie de soleil. Je déteste les automnes et les hivers parisiens qui sont tout gris », ajoute celui qui chaque année fuit « la mauvaise saison » pour profiter de la douceur méditerranéenne.
Il a même failli devenir agriculteur en songeant à réhabiliter une ferme près de Marrakech en s’inspirant de l’agroécologie.
Pour résumer sa pensée, Edgar Morin dira : « L‘humain, que j’ai toujours considéré comme une trinité, l’espèce, la société et l’individu, est au centre de toutes mes réflexions ».
Comme il l’écrit dans « La Méthode » (2008), une de ses principales œuvres, il a passé sa vie à essayer de saisir la complexité du monde, conclut la publication.