Chaire de géopolitique des cultures et des religions à la quête de la Convivencia – Par Faouzi Skali

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Face aux défis actuels et d’autres encore concernant le changement climatique, la montée des extrémismes ou les pandémies, une alliance et une coopération de toutes les spiritualités et sagesses du monde est indispensable. (Faouzi Skali)

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L’Académie du Royaume du Maroc a procédé, vendredi à Rabat, à l’installation de la nouvelle Chaire intitulée "Géopolitique des cultures et des religions", appelée à devenir une plateforme internationale de réflexion et d’échange sur la complexité des relations entre enjeux politiques, culturels et religieux, à l’échelle mondiale et locale.

Explorer comment les cultures et les religions répondent aux défis majeurs auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines, tels que les questions environnementales, l’intelligence artificielle et la justice sociale, sont les missions fondamentales de la chaire dont l’étude de ce domaine nécessite une approche multidisciplinaire (Abdeljelil Lahjomri)

Placée sous la direction de Faouzi Skali, universitaire et anthropologue, cette chaire ambitionne de favoriser un ensemble d’initiatives sous forme de conférences, de colloques et d’ateliers pour mieux comprendre la façon dont les enjeux politiques, culturels et religieux se sont enchevêtrés d’une manière complexe à l’échelle internationale et sociétale.

Aussi, elle représente un cadre intellectuel nécessaire pour comprendre la manière dont les questions politiques, culturelles et religieuses se croisent aux niveaux local et international, ainsi qu’une plateforme pour approfondir la pensée critique, en réunissant des universitaires et des chercheurs de différentes disciplines afin de favoriser l’échange d’idées et d’enrichir le dialogue académique.

Le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, qui présidait à l’installation de la chaire, a expliqué que la géopolitique des cultures et des religions est aujourd’hui un domaine où les dimensions historiques, culturelles, sociales et politiques se superposent pour appréhender différemment les structures symboliques qui encadrent l’identité des sociétés et déterminent leurs trajectoires, notamment en relation avec les questions d’identité et d’appartenance.

Pour lui, cette chaire contribuera également à éclairer les débats internationaux et à promouvoir une culture de dialogue autour des questions contemporaines et futures liées à l’identité culturelle, aux croyances religieuses et aux contextes géopolitiques, notant que cette entité poursuivra le parcours de l’Académie en abordant le phénomène de l’hybridité culturelle et des identités multiples dans le contexte de la mondialisation ainsi que les implications du multiculturalisme sur les relations internationales.

Explorer comment les cultures et les religions répondent aux défis majeurs auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines, tels que les questions environnementales, l’intelligence artificielle et la justice sociale, sont pour M. Lahjomri les missions fondamentales de la chaire dont l’étude de ce domaine nécessite une approche multidisciplinaire, car les récits religieux et culturels façonnent les perceptions de l’identité et de l’appartenance et influencent la vision de l’espace, du temps et de l’autre.

Dans son allocution Fouzi Skali, directeur de la Chaire, a souligné que ce projet vise à combiner la dimension scientifique avec un horizon novateur, à promouvoir la coexistence interculturelle et interreligieuse ainsi qu’à faire face aux défis actuels tels que l’extrémisme et le discours de haine dans un contexte mondial qui connaît des tensions croissantes en raison de l’intersection de facteurs culturels, religieux et politiques, soulignant que "l’expérience historique du Maroc dans ce domaine a prouvé que le pluralisme peut être une base de dialogue et de créativité plutôt qu’une source de conflit". Dans ce texte mêlent rétrospective et prospective, M. Fouzi est parti du Choc des civilisations de de Huntington pour décliner les fondamentaux encadrant la quête de la de la « convivencia » toujours et encore rêvée. En voici le texte :

Les guerres identitaires, bien que réalité, ne sont pas une fatalité

Plusieurs analystes en géopolitique considèrent que la fin du XXe siècle a connu une résurgence exceptionnelle du religieux dans les relations internationales. En 1993, un article de Huntington, “The Clash of Civilisations?”, fut publié dans la revue Foreign Affairs. Cet article connut immédiatement un grand succès tout en suscitant une vive polémique à une très large échelle. Il donna lieu, en 1996, à un livre intitulé : “The Clash of Civilisations and the Remaking of World Order”.

Cet ouvrage voulait rendre compte d’une nouvelle situation dans l’ordre mondial, selon laquelle les clivages conflictuels ne devaient plus passer (comme ce fut le cas dans les décennies précédentes) entre des nations ou des idéologies, mais entre des « civilisations ». 

Il faut entendre par là, entre des cultures et des religions.

L’héritage de la « convivencia

En réalité, le terme « clash » ou choc des civilisations (titre de l’ouvrage en français) n’a pas été inventé par Samuel Huntington, mais, en 1957, par celui dont il a d’abord été l’assistant, Bernard Lewis, au lendemain de la crise du Canal de Suez.

D’autres spécialistes (John Esposito, Joseph Maïla, David Vauclair, …) ont déjà fait remarquer que, si par leur diversité les cultures et les civilisations pouvaient être instrumentalisées à des fins conflictuelles, l’expérience nous montre qu’elles portent aussi une dimension de dialogue et de paix, dont elles se revendiquent explicitement.

C’est la voie choisie par le Maroc, dont le préambule de la Constitution de 2011 insiste sur l’importance de préserver la richesse et la diversité des cultures et des religions et les valeurs d’ouverture aux autres civilisations comme un patrimoine collectif de tous les marocains.

Cette expression constitutionnelle axiale émane d’une profondeur de champ historique et civilisationnelle qui place le Maroc, promoteur et héritier de l’Andalousie musulmane et de sa culture de la « convivencia », dans une situation d’expertise particulièrement féconde pour la promotion d’une diplomatie inter-religieuse et inter-culturelle concrète et constructive , afin d’esquisser  des réponses et  de  combattre les diverses formes d’extrémisme et d’incitation à la haine commises au nom de celles-ci.

Prenons deux exemples parmi de nombreuses initiatives engagée à ce sujet : 

  • La résolution présentée par le Maroc « pour la promotion du dialogue interreligieux et interculturel et la lutte contre les discours de haine », adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale de l’ONU le 25 juillet 2019.
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  • Le message signé le 30 mars 2019 conjointement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI  - que Dieu L’Assiste, et Sa Sainteté le Pape François ,  intitulé “L’appel d’al Qods”, qui plaide pour la préservation de la Ville Sainte comme symbole de coexistence pacifique entre les religions, dans un esprit de dialogue et de respect mutuel.

L’ensemble de ces initiatives nous amène à considérer que, s’il y a bien une réalité de guerres identitaires souvent d’une extrême violence, nous pouvons penser aux communautés de l’ex-Yougoslavie , du Rwanda ou du Myanmar et bien évidemment aux nombreux fronts d’hostilité au Moyen -Orient, celle-ci n’est pas une fatalité, mais nécessite précisément la mise en œuvre d’une vision politique globale qui prend en compte une diversité de fait, tout en cherchant à l’inscrire dans des perspectives de paix . 

La méthodologie géopolitique introduit une double approche, à la fois « descriptive », que d’aucuns diraient réaliste, et une géopolitique « prescriptive » cherchant justement à initier des changements significatifs en mettant en œuvre une stratégie de résolution de conflits et un ensemble de processus culturels et institutionnels qui autorisent l’émergence d’un espace commun, d’une agora publique. 

Les missions de la chaire de « Géopolitique des cultures et des religions »

La création de cette Chaire à l’Académie du Royaume du Maroc présentera en outre l’intérêt de tirer des enseignements autant de sources occidentales qu’orientales. Depuis des siècles, la civilisation musulmane a produit des travaux d’envergure sur les différents courants de pensée et de religion. Citons ici, à titre d’exemple, l’étude dédiée aux cultures et spiritualités de l’Inde par al-Birûnî تحقيق ما للهند من مقولة مقبولة في العقل أو مرذولة, “Le livre des religions et des sectes” (كتاب الملل والنحل) de Shahrastani, ou celui d’Ibn Hazm الفصل في الملل والأهواء والنحل, considéré comme précurseur dans l’étude des religions comparées . 

Il faudrait ici réserver une place à part aux Prolégomènes d’Ibn Khaldûn, qui a cherché à formuler une science des cycles de l’histoire fondée sur une combinaison entre sentiment national (esprit de corps ou assabiya), état, religion, géographie et société. Une science par laquelle s’établissent justement les prémices d’une géopolitique des cultures et des religions.

Évoquons également ici les nombreuses études contemporaines élaborées par des philosophes comme Mohammed Iqbâl ou plus près de nous plusieurs travaux de membres éminents de cette vénérable enceinte sur l’articulation entre Islam, modernité et démocratie. 

La chaire de l’Académie du Royaume du Maroc, intitulée « Géopolitique des cultures et des religions » aura pour but, par l’organisation de colloques, de conférences et la publication d’articles de recherche, d’asseoir les fondements d’une science riche de plusieurs disciplines et sources d’inspiration. 

Les concepts clés de cette géopolitique articulée autour des notions de culture, de civilisation et de religion. 

Selon Huntington, une civilisation serait l’entité culturelle la plus vaste, définie à la fois par des éléments objectifs (comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions) et par des critères subjectifs d’auto-identification. 

Amartya Sen a contesté cette conception monolithique des civilisations en soulignant la complexité des échanges et interactions entre religions, cultures et sociétés : ce fut le cas de la civilisation musulmane, marquée par une présence multi-confessionnelle mais aussi un grand nombre de courants théologico-politiques se référant à l’Islam qui ont entretenu, à travers les siècles, des relations apaisées ou tumultueuses, comme  le sunnisme, le chiisme ou le crypto-kharijisme, représenté tardivement par le wahhabisme  ou le néo-salafisme . C’est bien sûr le cas de la civilisation hindoue et de ses multiples ramifications, ou celui de la Chine, qui reste, selon plusieurs analystes, culturellement confucéenne parallèlement à son idéologie politique officielle.

Des pistes de réflexions

Dans tous les cas les religions constituent elles-mêmes des entités globales, là aussi complexes, dont il nous appartient d’apprécier la place et l’influence, certes culturelles et spirituelles, mais aussi géopolitiques. Les religions peuvent aussi se détacher de leurs lieux d’origine pour exister en tant qu’entités autonomes et entrer, par le double effet des mouvements migratoires et des techniques de communication, dans ce que l’on pourrait appeler des espaces concurrentiels mondialisés du religieux. Comme nous pouvons le voir, par exemple, avec la montée en puissance des mouvements protestants évangéliques, hors de leurs creusets originels, en Afrique ou en Amérique latine.

La thèse de Benjamin Barber, publiée peu avant le 11 septembre 2001 dans Jihad versus McWorld, a montré comment une certaine forme de mondialisation dérégulée peut devenir un terrain fertile pour ces dynamiques de rejet ou de repli culturels qui aboutissent selon une formule lapidaire de Tariq Ali a un  « choc des intégrismes » . 

Plusieurs enquêtes de terrain de grandes envergures, comme le World Values Surveys ou des études anthropologiques basées sur des évolutions démographiques ( comme chez Todd et Courbage ) semblaient cependant indiquer, jusqu’à la fin du siècle dernier , qu’il y avait une convergence des valeurs à l’échelle mondiale.

La situation est en fait plus complexe. 

Elle révèle une tension continue entre une homogénéisation croissante des cultures et des valeurs et la tendance inverse par laquelle des groupes sociaux cherchent à se définir avant tout par leurs identités religieuses et culturelles.

L’humanité a traversé plusieurs vagues de mondialisation, chacune marquée par des dynamiques culturelles spécifiques. Sans remonter à l’expansion de l’Homo sapiens hors d’Afrique il y a quelque soixante mille ans, on peut évoquer la mondialisation mésopotamienne et égyptienne, concomitante à la découverte de l’écriture. Puis, plus tard, les mondialisations helléno-macédonienne et romaine ou des formes de mondialisations marquées essentiellement par des dimensions religieuses, chrétiennes et musulmanes. Depuis cinq siècles, une mondialisation de nature séculaire et occidentale s’est progressivement imposée, facilitée par une nouvelle technique , l’imprimerie, et la découverte européenne du continent américain . Ce qui a permis, à large échelle, la diffusion des idéaux de la philosophie des Lumières puis celle des principes de l’individualisme, de l’économie de marché et de la démocratie. Après la chute du mur de Berlin, ces valeurs, dès lors considérées comme universelles, semblaient signer le dernier acte d’une forme de mondialisation que l’on a pu penser définitive ( que l’on pense ici à Fukuyama et sa thèse de la fin de l’histoire ). 

Depuis la fin des années 90 nous sommes passés d’un monde supposément unipolaire à l’émergence de plusieurs pôles culturels et économiques à l’échelle internationale, notamment en Asie ; la Chine, l’Inde, Singapour ou la Malaisie… qui ont redéfini progressivement les équilibres géopolitiques mondiaux en affirmant leurs spécificités culturelles et en se proposant comme des modèles alternatifs de développement.  

La modernité n’étant plus dans cette perspective synonyme d’occidentalisation. Nous sommes là en face d’une prise en compte des cultures d’un point de vue stratégique et idéologique. 

À un niveau plus profond l’influence des textes fondateurs, des valeurs et comportements religieux sur l’évolution des sociétés, y compris contemporaines, ont toujours retenu l’attention des chercheurs et des anthropologues. On peut évidemment faire référence à la thèse majeure, à cet égard, de Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, publiée en 1905. Mais aussi aux nombreux travaux d’islamologie ou d’anthropologie qui ont analysé les impacts des valeurs et représentations de l’Islam sur l’évolution des sociétés et des communautés musulmanes. Plusieurs travaux de sinologues, dont François Julien, ont proposé des analyses sur l’influence profonde du confucianisme sur la vision stratégique et politique à long terme de la Chine contemporaine, revenant à des textes aussi antiques que L’Art de la guerre de Sun Tzu (près de six siècles avant l’ère commune). On peut aussi ouvrir des pistes de recherche en faisant le lien entre des textes mythologiques fondateurs, comme la Bhagavad Gita, et la façon dont celui-ci peut avoir une influence culturelle et idéologique sur des mouvements politiques de l’Inde actuelle, comme le BJP, le Parti du peuple . 

 Quelles sont les circonstances sociologiques ( dans le sens webérien du terme ) et historiques qui font que des mêmes cultures et religions peuvent vivre pendant des siècles dans une relation relativement pacifiée , féconde et créative , comme en Andalousie médiévale ou dans  l’Inde Moghole, et entrer dans d’autres circonstances dans des conflits ouverts , et en raison même de leur caractère idéologique, parfois particulièrement radicaux et violents ? 

C’est aussi vrai en ce qui concerne les espaces du sacré de différentes traditions spirituelles à travers le monde. Hauts lieux de pèlerinage et de rencontres qui incarnent et structurent différentes formes de croyances, de valeurs et de représentations. 

Pour l’ensemble des traditions monothéistes l’un de ces espaces, en l’occurrence commun aux traditions abrahamiques, essentiel, est celui d’al Quds, Jérusalem. Les répercussions de ce foyer « sismique » des relations qui se réfèrent aux espaces du sacré et aux identités religieuses se prolongent de proche en proche en de multiples réseaux qui traversent le monde entier. Créant des clivages durables entre communautés culturelles, idéologiques et intellectuelles au sein d’une seule et même société ou à l’échelle internationale. Nous sommes là au cœur de la géopolitique des religions. 

Il appartiendra à cette Chaire de tenter d’apporter les connaissances et les éléments de compréhension propres à chaque situation particulière.  De montrer la part dans chacune d’elles de la présence d’idéologies radicales qui peuvent ou ont pu jouer des rôles plus ou moins mineurs ou importants dans différentes circonstances socio-politiques et historiques. Ou au contraire d’y découvrir les germes d’une véritable convergence et égale dignité des religions et des cultures . 

Le discours d’Abidjan de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a exprimé ce principe et l’exigence  d’une égale dignité de toutes les nations et cultures comme seul critère de relation équitables et fructueuses à l’échelle africaine et mondiale . 

Appelant l’Afrique , dans ses expressions socio-économiques et culturelles à se doter des moyens de porter et d’affirmer cette ambition.

La réalité en passe de dépasser la fiction  

Peut-on à cet égard trouver des nouvelles modalités de régulation en s’inspirant du concept avancé par Amartya Sen de la nécessité d’initier dans certains cas des modèles de démocraties interculturelles ? 

 Un indicateur à cet égard peut être celui d’un amenuisement de la diversité des langues. Parmi les quelque sept mille langues parlées aujourd’hui par l’humanité, la majorité risquent de disparaître d’ici la fin du siècle, à raison d’une langue perdue toutes les deux semaines. Et bien que ces langues soient nombreuses, seulement une douzaine d’entre elles sont réellement représentées sur Internet, à des degrés divers. 

Quel sera par ailleurs l’impact d’un monde dominé par le développement exponentiel des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle sur les valeurs universelles de transcendance, de spiritualité et d’humanité portées par différentes cultures et religions ? 

Nous avons découvert ces derniers temps avec un certain étonnement la lettre collective signée par les principaux instigateurs de l’intelligence artificielle tels que Yoshua Bengio , Mustafa Suleyman ou Elon Musk alertant sur les dangers que fait encourir le développement fulgurant de l’I.A , première technologie de l’histoire capable de prendre par elle-même des décisions ou faire des découvertes scientifiques. La déclaration de Bletchley signée en 2023 par une trentaine de pays, dont la Chine et les États-Unis, tire également, et en dépit d’une évidente concurrence en ce domaine qui est aussi celle d’une géopolitique culturelle, le même signal d’alarme. 

La réalité est en passe de dépasser la fiction : nous sommes face à une technologie en passe de parvenir à ce point d’autonomie et de singularité où elle pourrait basculer au-delà de toute prévisibilité ou contrôle. 

Il est étonnant d’ailleurs que les spiritualités du monde entier ne se soient pas encore réellement saisies d’une question aussi essentielle parce qu’existentielle. 

Le grand défi de notre époque ne serait-il pas de “ civiliser”  les nouvelles technologies, c’est-à-dire d’initier des processus d’éducation et d’acculturation qui permettent de mettre celles-ci  au service de notre l’humanité, ou va-t-on prendre le risque d’une forme inédite de ce qu’il est convenu d’appeler une dérégulation de la force , introduisant finalement de nouvelles formes d’asservissement ? 

Face à ces défis et d’autres encore concernant le changement climatique, la montée des extrémismes ou les pandémies, une alliance et une coopération de toutes les spiritualités et sagesses du monde est indispensable.

Une telle approche, réaffirmant la verticalité humaine et le sens de la transcendance, permettrait de redonner à l’être humain un ancrage profond, que la technologie, aussi avancée soit-elle, ne saurait remplacer.

C’est ce choix , d’appeler à une large coopération des grandes sagesses de l’humanité, que le Royaume du Maroc qui se définît comme un pays , une nation mais aussi surtout comme une civilisation a sciemment , sous la guidance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI , que Dieu L’Assiste et Le Préserve , choisi d’assumer : 

 «Ô Humains , dit un verset coranique, Nous vous avons créés d'un homme et d'une femme et Nous avons fait de vous des peuples et des nations afin que vous vous inter- connaissiez les uns les autres .. » (49/13).

‎-  يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُم مِّن ذَكَرٍ وَأُنثَىٰ وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا ۚ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ ۚ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ 

‎خبير .

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