Expo’ : ''Les couleurs du temps, photographies colorisées 1860-2022'' à Tanger

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L’exposition, qui se poursuivra jusqu'au 30 novembre, donne à voir les œuvres des artistes Aassmaa Akhannouch, Hélène Bellenger, Amina Benbouchta, Flore, Ludovico Wolfgang Hart, Irène Jonas, Youssef Nabil, Rima Samman, et Jan Saudek, ainsi que de photographes anonymes

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Tanger - Le vernissage de l'exposition collective de photos "les couleurs du temps: photographies colorisées 1860-2022" a eu lieu, samedi soir au siège de la Fondation pour la photographie à Tanger, en présence d'une pléiade d'artistes et d'intellectuels marocains et étrangers.

Cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 30 novembre, donne à voir les œuvres des artistes Aassmaa Akhannouch, Hélène Bellenger, Amina Benbouchta, Flore, Ludovico Wolfgang Hart, Irène Jonas, Youssef Nabil, Rima Samman, et Jan Saudek, ainsi que de photographes anonymes, offrant au visiteur une immersion visuelle et sensorielle au cœur d'un univers empreint de magie et de beauté.

Elle présente plusieurs exemples d’exception de photographies colorisées, depuis les vues du Japon des années 1860 en passant par les costumes chatoyants de Syrie immortalisés par Ludovico Wolfgang Hart peu de temps après, et surtout un grand ensemble de portraits tangérois des années 1960, issus de studios photographiques aujourd’hui disparus, a souligné la commissaire de l'exposition, Marie Moignard.

A ces techniques anciennes répondent des créations contemporaines qui s’inspirent de cette esthétique surannée. Jan Saudek compose des mises-en-scène sensuelles qui évoquent le romantisme du 19e siècle.

Hélène Bellenger file, quant à elle, la métaphore de l’art du faux en récréant les artifices des portraits d’actrices des années 1920 à 1950, a écrit Mme Moignard, dans le catalogue de l'exposition.

Aussi inspirés par l’âge d’or du cinéma, les songes néo-orientalistes de Youssef Nabil font écho aux polaroids peints de Flore en Egypte, tandis que la série d’Un été sans fin déroulée par Irène Jonas fait appel aux souvenirs intimes, tout comme les photographies de famille de Rima Samman qu’elle re-colorise par ordinateur.

Ce temps familial recomposé se retrouve dans les cyanotypes aquarellés d’Aassmaa Akhannouch, tandis que la peintre et photographe Amina Benbouchta entretient le mystère de sa mythologie personnelle.

"La photographie colorisée est comme la poursuite d’un rêve. Un rêve en noir et blanc qu’on aurait recouvert de couleurs. Elle convoque un temps perdu ou imaginé, pour mieux confondre le songe avec le réel, inventer une réalité idéale ou faire revivre des êtres chers", a expliqué Mme Moignard, ajoutant "par le truchement de la peinture, la photographie colorisée interroge notre rapport au temps".

Dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l'information en continu de la MAP, le président de la Fondation pour la photographie à Tanger, Daniel Aron, a indiqué que cette exposition est la deuxième organisée par la Fondation, après celle de 2019 sur "les nouvelles écritures", notant qu'elle intervient après plus de deux ans d'interruption en raison de la pandémie du coronavirus.

"Cette exposition a été rendue possible, grâce à une donation de Philippe Lorin, qui a offert à la Fondation une quarantaine d'images sur des portraits tangérois, réalisés dans les années 1950-1960 à Tanger", a-t-il fait savoir, relevant que ces photos en noir et blanc ont été colorisées, pour montrer au public que cette technique a permis de donner une nouvelle vie à ces photos.

M. Aron a précisé que cette exposition donne à voir des photos colorisées et des oeuvres récentes pour faire une espèce de continuité et rapprocher le public de cette pratique utilisée par des artistes contemporains.

Pour sa part, l'artiste franco-libanaise, Rima Samman, s'est dite heureuse de participer à cette exposition inédite, qui invite le visiteur à un voyage dans le temps et l'histoire.

"Mon travail consiste à transformer des photos de famille dans les albums de mes parents, mais aussi de mes oncles, mes tantes et mes cousins, en des photos colorisées à la main", a dit Mme Samman, notant que cette technique lui a permis de donner une nouvelle vie à ces photos prises durant la période 1940-1970, grâce à des couleurs vives, joyeuses et lumineuses.

Créée en 2018, la Fondation pour la photographie à Tanger a pour mission de rassembler tous ceux qui ont un intérêt pour la photographie, au Maroc ou à l'étranger, et souhaitent en soutenir la promotion.

La Fondation encourage la création photographique par le biais d’expositions, d'événements, et notamment par la constitution de deux fonds photographiques : l’un dédié à la photographie contemporaine et l’autre à la photographie ancienne (XIXe et XXe siècle). Elle expose une collection permanente et organise des expositions temporaires.

 

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