Le combat de Mustapha Saha pour un musée Massignon

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Mustapha Saha, sociologue, écrivain et poète, ici dans son atelier et dans sa version peintre

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Feuilleter la vie de Louis Massignon, c’est traverser les grands bouleversements du XXe siècle à travers le regard d’un intellectuel hors norme, à la fois islamologue, diplomate, humaniste et bâtisseur de ponts entre les religions. De Pordic à Sefrou, de Jérusalem au Caire, son héritage spirituel et intellectuel résonne encore face aux fractures de notre époque. Redonner vie à sa mémoire, c’est le projet que s’est donné Mustapaha Saha écrit Emmanuelle Métivier dans

Ouest-France du 17 décembre 2024 :

 « Retracer la vie de Louis Massignon, c’est feuilleter un livre d’histoire allant de la Troisième République aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et la décolonisation. Ses amis ont pour noms Joris-Karl Huysmans, Jacques Maritain, Roger Martin du Gard,  Paul Claudel. Il croise les chemins du Mahatma Gandhi et Jawaharlal Nehru. Il enseigne à l’université al-Azhar au Caire et au Collège de France. Il est diplomate et aventurier, alter ego de Lawrence d’Arabie. Ils entrent ensemble à Jérusalem en décembre 1917. Ferdinand Massignon fait construire, en  1902, un manoir à Pordic. La Bretagne, terre d’ancrage. Ferdinand Massignon est un peintre célèbre connu sous le nom de Pierre Roche. « Pierre Roche est un artiste phare de l’Art Nouveau. Ses œuvres sont exposées dans les grands musées » confirme Mustapha Saha, sociologue, poète, artiste peintre. Pendant des décennies, la famille Massignon séjourne à Pordic, rue de la Ville Évêque. Une demeure ornée de sculptures créées par Pierre Roche. Elle reste dans la famille jusqu’à la fin des années soixante. Trois générations des Massignon sont inhumées dans une chapelle au cimetière de Pordic.

« La dimension spirituelle fait de Louis Massignon une personnalité particulièrement marquante. Il est considéré comme le premier islamologue français, le promoteur le plus important du dialogue des cultures et des religions. Le pape Pie XI le surnomme Le Chrétien musulman. En 1953, quand le sultan du Maroc est déposé et déporté à Madagascar, Louis Massignon devient un animateur indéfectible de l’indépendantisme. En 1954, il fonde le pèlerinage islamo-chrétien des Sept Dormants au Vieux Marché dans les Côtes d’Armor. En 2024, Mustapha Saha, qui milite pour la création d’un centre international et d’un musée Louis Massignon, y a donné une conférence en compagnie du cardinal Cristobal Lopez Romero, archevêque du Maroc. « De son vivant, Louis Massignon est mondialement connu. Il inspire Vatican II. Il brise les barrières entre la science et la foi. Sa pensée pacifiste se justifie plus que jamais au moment où le monde sombre dans le chaos.

« Pordic possède un patrimoine architectural, historique, artistique exceptionnel  qui désigne naturellement cette commune comme un pôle d’attraction international autour de Louis Massignon » précise Mustapha Saha, qui donne une conférence le mercredi 18 décembre 2024 au Centre culturel de Pordic. Il propose également un jumelage entre Pordic et la ville marocaine de Sefrou, qui célèbre depuis des siècles le culte des Sept Dormants, et dans laquelle Louis Massignon lui-même a envisagé un événement œcuménique »

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