Culture
Vu et vécu au Festival International du Film de Marrakech
"Les Meutes" raconte l’histoire d’Essam et de son fils Hassan, qui survivent au jour le jour dans une banlieue populaire de Casablanca en commettant de petits délits pour le compte du chef d’un des gangs. Une nuit, l’homme qu’ils avaient prévu d’enlever meurt accidentellement dans leur voiture, les plongeant dans une situation confuse
Willem Dafoe envoûte le public du Festival
Marrakech - L’acteur américain Willem Dafoe a été dimanche, l’invité de la section "In Conversation With", dans le cadre de la 20è édition du Festival International du Film de Marrakech.
Un public nombreux et diversifié composé d’amateurs de cinéma, d’étudiants et d’experts de l’industrie cinématographique désireux de découvrir les perspectives de la carrière illustre de cet acteur de renommée mondiale, a suivi l’évènement.
Willem Dafoe, connu pour ses rôles polyvalents et sa présence magnétique à l’écran, a emmené le public dans un voyage à travers sa filmographie étendue. Des extraits de divers moments marquants de sa carrière ont complété ses réflexions, fournissant une narration visuelle.
Avec une carrière s’étendant sur des décennies et couvrant une large gamme de genres cinématographiques, William James Dafoe, connu sous le nom artistique de Willem Dafoe, a partagé des anecdotes et des expériences, offrant un aperçu de son évolution artistique. Il a aussi discuté des subtilités de son métier, mettant en avant les défis et les joies de donner vie à des personnages sur le grand écran.
La section a présenté des extraits qui ont incité cet acteur à développer des moments spécifiques de ses films. Le public a apprécié une exploration en coulisses des collaborations de Willem Dafoe avec des réalisateurs renommés et d’autres acteurs, ajoutant de l’intimité à l’événement.
Willem Dafoe, un acteur chevronné, a offert des performances mémorables dans divers genres. De ses rôles acclamés dans "Platoon" et "L’Ombre du vampire" (Shadow of the Vampire) à des succès grand public comme "Spider-Man" et des portraits nuancés comme Vincent van Gogh dans "At Eternity’s Gate", la polyvalence de Dafoe est évidente tout au long de sa carrière étendue.
La section "In Conversation With..." de cette année propose des entretiens tout aussi captivants avec d’autres acteurs notables du monde entier. Parmi eux, Faouzi Bensaïdi du Maroc, qui a reçu l’Étoile d’Or de cette édition, ainsi que Simon Baker et Matt Dillon d’Hollywood, Anurag Kashyap de Bollywood, en plus d’autres artistes célèbres.
Les Meutes" de Kamal Lazraq, en compétition officielle
Le jeune réalisateur marocain, Kamal Lazraq, a présenté dimanche, son premier long-métrage "Les Meutes" en compétition officielle de la 20è édition du Festival International du Film de Marrakech.
"Les Meutes", soutenu par le programme "Ateliers de l’Atlas" du Festival International du Film de Marrakech, raconte l’histoire d’Essam (interprété par l’acteur Abdellatif Masstouri) et de son fils Hassan (Ayoub Elaid), qui survivent au jour le jour dans une banlieue populaire de Casablanca en commettant de petits délits pour le compte du chef d’un des gangs. Une nuit, l’homme qu’ils avaient prévu d’enlever meurt accidentellement dans leur voiture, les plongeant dans une situation confuse où ils doivent se débarrasser du corps, amorçant ainsi une longue aventure nocturne à travers les quartiers les plus difficiles de la ville.
Le film tente également de souligner que "l’aspect humain demeure toujours présent même au milieu des scènes de violence, mettant en lumière la relation forte entre le père et son fils".
"Les Meutes" a notamment remporté le Prix du Jury dans la catégorie "Un Certain Regard" du Festival de Cannes 2023, et le Grand Prix de la 8è édition du Festival International du Film de Bruxelles (novembre 2023).
Le Maroc est également représenté dans la compétition officielle de cette édition du Festival avec le film "La Mère de tous les mensonges" de la réalisatrice Asmae El Moudir, également soutenu par le programme des Ateliers de l’Atlas de la Fondation du Festival. C’est ainsi la troisième fois que deux films marocains sont présents dans la section compétition officielle du festival international du film de Marrakech.
En lice pour l’Etoile d’Or de cette édition, outre ces deux films, la liste comprend également "Bye Bye Tibériade" de Lina Soualem, ainsi que 12 autres films, tels que "Banel & Adama" de Ramata-Toulaye Sy (France, Sénégal, Mali), "City Of Winds" de Lkhagvadulam Purev-Ochir (France, Mongolie, Portugal, Pays-Bas, Allemagne, Qatar), et "Disco Afrika" de Luck Razanajaona (France, Madagascar, Maurice, Allemagne, Afrique du Sud), "Dormitory" (Turquie, Allemagne, France), et "Excursion" d’Una Gunjak (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Serbie, France, Norvège, Qatar).
En compétition également "Notre Monde" de Luàna Bajrami (Kosovo, France), "The Other Son" de Juan Sebastián Quebrada (Colombie, France, Argentine), "Prison in the Andes" de Felipe Carmona (Chili, Brésil), "Silent Roar" de Johnny Barrington (Royaume-Uni), "Toll" de Carolina Markowicz (Brésil, Portugal), et "Tuesday" de Daina O. Pusič (États-Unis, Royaume-Uni).
Toll, un dramatique brésilien qui documente le vécu de la classe ouvrière
Le long-métrage dramatique brésilien "Toll" (PEDÁGIO) de la réalisatrice Carolina Markowicz, a été projeté dimanche, en compétition officielle, lors de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech, qui se poursuit jusqu’au 02 décembre prochain.
Le public du festival a eu ainsi l’occasion de découvrir un film, qui documente le vécu de la classe ouvrière dans ce pays de l’Amérique du Sud.
Ce long métrage de 102 minutes relate l’histoire de Suellen, une employée de péage brésilienne qui s’associe à une bande de voleurs pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle s’aperçoit ainsi qu’elle peut aussi détourner de l’argent pour envoyer son fils dans une coûteuse thérapie.
Alliant action et intrigue, ce film met en lumière le rôle de l’amour, qui permet d’affronter toutes les difficultés et obstacles auxquels une personne peut être confrontée dans sa vie quotidienne, en explorant la relation touchante de la jeune mère, qui a été poussée à nier ses principes honorables et conservateurs.
cinématographiques, dans un environnement d’échange, de partage et d’enrichissement culturel et artistique.
Animalia" de Sofia Alaoui, un film singulier mêlant fantastique et philosophie
Le film "Animalia" de la réalisatrice Sofia Alaoui, projeté dimanche, dans le cadre de la section "Séances Spéciales", mêle à la perfection fantastique et philosophie.
Dans ce film, la cinéaste franco-marocaine a relevé avec brio le pari de captiver les spectateurs par son esthétique empreinte d’onirisme et sa mise en scène innovante, donnant lieu à des réflexions sur les rapports de classes sociales, l’inversement des valeurs, la place de la femme dans la société, le surnaturel ou encore le rapport à la foi et la spiritualité.
Ce premier long-métrage de Sofia Alaoui emporte le public dans un voyage captivant dans un cadre somptueux et d’une grande beauté des montagnes de l’Atlas.
A travers son regard singulier et pertinent, la jeune réalisatrice livre une œuvre cinématographique qui mêle ingénieusement les genres, entre drame fantastique et thriller survivaliste.
Durant 91 min, le public suit l’histoire de Itto, jeune femme de condition modeste, qui est mariée à Amine, fils d’un riche notable local. Elle vit en compagnie de son époux chez sa belle-famille le temps de sa grossesse. Un jour, alors qu’elle se trouve seule dans la demeure familiale, des évènements surnaturels se produisent dans tout le pays. Livrée à elle-même, Itto tente de rejoindre Amine dans une ville voisine. Débute alors une épopée fantastique.
Ce voyage initiatique et émancipateur révèle une nouvelle actrice puissante, juste et émouvante, Oumaima Barid.