Amnesty international appelle la France à reconnaître ''le racisme systémique'' dans le maintien de l'ordre

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Des contrôles au faciès, l'incapacité de longue date à mettre fin au profilage racial et l’incapacité à garantir la responsabilité des agents qui font un usage excessif de la force et des actes d’humiliation.

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Paris - Amnesty International a appelé, jeudi, la France à reconnaître "le racisme systémique" dans l'application des lois, ainsi qu'à la "refonte totale des règles françaises régissant l’utilisation des armes à feu" par les forces de l'ordre.

Dans un communiqué, l'ONG est revenu sur le meurtre de Nahel, 17 ans, tué le 27 juin dernier à Nanterre (région parisienne) par un policier, indiquant que ce jeune est au moins la quinzième personne à avoir été tuée par la police en France dans un véhicule, depuis le début de 2022.

Dans ce sens, Amnesty International a fustigé les règles actuelles du maintien de l’ordre en France qui "ne sont pas conformes aux normes internationales", l'incapacité de longue date à mettre fin au profilage racial et l’incapacité à garantir la responsabilité des agents qui font un usage excessif de la force.

L'organisation a, à cet effet, appelé à une réforme complète des règles régissant l'utilisation des armes à feu et de la force meurtrière par les responsables de l'application des lois dans l'hexagone, à la fin du dangereux déni des autorités concernant les effets du racisme systémique dans le maintien de l'ordre, et la création d'un organisme indépendant chargé d'enquêter sur les plaintes déposées contre des agents des forces de l'ordre.

En France, l’utilisation illégale des armes à feu dans le contexte de contrôles routiers semble être associée souligne Amnesty, à un "préjugé raciste", puisque beaucoup des victimes d’homicides illégaux survenus dans ce contexte sont des personnes "racisées".

Fin juin, des violences urbaines ont éclaté en France suite à la mort du jeune Nahel par un tir d'un policier lors d'un contrôle routier. Une vidéo amateur largement partagée sur les réseaux sociaux, montrant un policier tirer à bout pourtant sur le mineur, a contredit la version initiale de la police et suscité indignation et colère dans le pays.

Dans la soirée du drame, des violences entre des jeunes en colère et les forces de l'ordre ont éclaté à Nanterre, avant de se propager par la suite à d'autres villes de la région parisienne et autres agglomérations à travers le pays.

Le policier, qui a tué Nahel, a été mis en examen pour homicide involontaire et est actuellement écroué.