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Caricatures : Emmanuel Macron rétropédale et prétend comprendre le sentiment des musulmans (Interview à Al-Jazeera)
Emmanuel Macron lors de son entretien avec Al Jazeera diffusé samedi 31 octobre.
Paris,- Dans une longue interview, une heure prise sur son temps de chef d’Etat, à la chaine Al-Jazeera, diffusée samedi, le président français Emmanuel Macron, rétropédalant, a prétendu comprendre que les musulmans soient "choqués" par les caricatures mais qu'elles ne justifiaient pas la violence.
Le chef de l’Etat français prend ainsi à contrepied sa diplomatie qui n’a pas trouvé mieux, suite aux réactions dans le monde arabe et musulman à son discours à la Sorbonne, que d’intimer l’ordre à ceux qui appellent au boycott des produits français où manifestaient leur dénonciation, de « cesser immédiatement ». Les termes de la porte-parole des Affaires étrangères française qui ne manquent pas d’outrecuidance et d’impudence, a déclaré sur le site du Quai d’Orsay que ces appels étaient« sans aucun objet », « instrumentalisés par une minorité radicale » et « doivent cesser immédiatement de même que toutes les attaques dirigées contre notre pays ». Un ton que même le président de la plus grande puissance du monde, Donald Trump, n’aurait pas osé en dépit de son abonnement aux excès.
Se rendant des dégâts causés par ses provocations, le président français a prétendu comprendre «qu'on puisse être choqué par des caricatures, mais je n'accepterai jamais qu'on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c'est notre vocation de les protéger», a déclaré le Chef de l’Etat français dans cette interview accordée au correspondant de la chaine en France où il ne voulait pas trop paraitre reculer.
Cette interview est destinée, selon les médias de l'hexagone qui citent l'entourage du président français, qui essaye d’adoucir la reculade aux yeux de l’opinion française, à rectifier les « contre-vérités » [sic] véhiculées sur les propos d’Emmanuel Macron relatifs à la lutte contre le séparatisme et ses déclarations sur les caricatures qui ont indigné le monde musulman et suscité une vague de condamnations. Le président "a souhaité expliquer sa vision de manière apaisée", tout en rappelant "les fondements" du modèle français et «les valeurs de la République", souligne-t-on.
Dans cette interview d’environ une heure, Emmanuel Macron a tenu à préciser que les caricatures, qu’il a pourtant soutenues et défendues, ne sont pas le fait de l’Etat mais de « médias indépendants ».
"Les caricatures ne sont pas un projet gouvernemental, mais émanent plutôt de journaux libres et indépendants qui ne sont pas affiliés au gouvernement", a affirmé M. Macron, prétendant que ses propos (sur les caricatures) ont été déformés.
"Je pense que les réactions étaient dues aux mensonges et à la déformation de mes paroles, les gens ont compris que je suis en faveur de ces caricatures", a-t-il argué.
Le président français a également insisté son souhait de "toujours combattre l'ennemi commun" qu'est "le terrorisme", affirmant n'avoir jamais voulu stigmatiser les musulmans. "Contrairement à ce que j'ai beaucoup entendu et vu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notre pays n'a de problème avec aucune religion [sic]. Elles s'y exercent toutes librement ! Pas de stigmatisation : la France est attachée à la paix et au vivre-ensemble », a encore prétendu Emmanuel Macron.