International
Des journalistes espagnols dénoncent le traitement du parti du Podemos
L'Association de la presse de Madrid (APM), qui regroupe les journalistes des principaux médias d'Espagne, a accusé ce lundi 6 mars la direction du parti de gauche radicale Podemos de harceler les journalistes et les menacer notamment sur les réseaux sociaux pour tenter de contrôler leur travail.
Dans un communiqué, l'APM a dénoncé les méthodes de Podemos en se basant sur les témoignages et preuves apportés par « un groupe de journalistes qui se sentent harcelés et mis sous pression » par l'équipe dirigeante du parti de Pablo Iglesias.
L'association « exige que Podemos abandonne une fois pour toute cette campagne systématique de harcèlement sur les réseaux sociaux menée contre des journalistes professionnels de différents médias, qu'il intimide ou menace quand il n'est pas d'accord avec leurs informations ».
L’APM « considère totalement incompatible avec le système démocratique qu'un parti, quel qu'il soit, essaie d'orienter et de contrôler le travail des journalistes et de limiter leur indépendance ».
Selon l’association, cet harcèlement dure depuis plus d'un an et prend la forme de « reproches et allusions personnelles lors d'interviews, de réunions publiques ou directement sur Twitter », ainsi que « de messages et appels téléphoniques d'intimidation ».
La porte-parole de Podemos au Parlement, Irene Montero, a réagi lundi en proposant une rencontre avec l'APM, tout en regrettant que l'association ne se soit pas adressée au parti.
Le parti anti-austérité Podemos, né en janvier 2014, est désormais la troisième force politique en Espagne et dirige, au sein de coalitions, des villes comme Madrid ou Barcelone.
Pour rappel, en avril 2016, lors d'une conférence publique dans une université, Iglesias avait attaqué nommément un journaliste du quotidien de centre-droit El Mundo en l'accusant d'écrire des histoires « qui n'ont pas besoin d'être vraies » sur Podemos afin de réussir dans la presse. Des journalistes avaient immédiatement quitté la salle en signe de protestation.