''Discrimination'', ''néonazisme'',''intimidation'': Moscou tire à boulets rouges sur le CIO

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Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

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La Russie a accusé mercredi le Comité international olympique (CIO) de "basculer dans le racisme et le néonazisme" et de se rendre coupable de "discrimination" et d'"intimidation", au lendemain de l'imposition de nouvelles restrictions aux sportifs russes pour les JO-2024.

Mardi, le CIO avait de son côté ose accuser la Russie de "politiser le sport", des critiques formulées alors que Moscou ambitionne d'organiser une compétition concurrente des JO, les Jeux de l'amitié.

L'organe directeur des Jeux olympiques avait aussi annoncé mardi que les sportifs russes et bélarusses, déjà contraints de participer aux Jeux Olympiques sous bannière neutre, ne pourraient pas parader lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine à Paris le 26 juillet, nouvelle restriction imposée du fait de l'assaut lancé contre l'Ukraine par la Russie, avec la complicité du Bélarus, il y a plus de deux ans.

Le CIO a aussi vivement critiqué les Jeux de l'amitié que Moscou veut organiser dès septembre en réplique aux sanctions.

Le Kremlin et la diplomatie estiment que le CIO se préparait à sanctionner les athlètes étrangers voulant aller aux Jeux de l'amitié, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères s'est lancée dans un réquisitoire particulièrement virulent.

"Ces décisions démontrent à quel point le CIO s'est éloigné de ses principes déclarés et a basculé dans le racisme et le néonazisme", a martelé Maria Zakharova. La Russie justifie son assaut contre Kiev par des accusations infondées de "nazisme" contre les dirigeants ukrainiens agissant avec la complicité supposée des Occidentaux.

"Tentative cynique" 

Le président Vladimir Poutine cherche en effet à inscrire dans l'héritage de la Seconde Guerre mondiale et la lutte contre le nazisme l'offensive qu'il a lancée le 24 février 2022.

Le Kremlin a en outre accusé mercredi le CIO de chercher à intimider les sportifs désireux de participer aux futurs Jeux de l'amitié, car le directeur de la Solidarité olympique du Comité, James Macleod, n'a pas exclu la possibilité de sanctions.

"C'est de l'intimidation de sportifs. Et cela sape complètement l'autorité du CIO", a jugé Dmitri Peskov, porte-parole du président russe.

Le Comité a considérablement durci le ton contre les "Jeux de l'amitié" qui devraient se tenir en septembre en Russie, les qualifiant d'événement à "motivation purement politique" (Sic) et de "tentative cynique" d'exploiter les sportifs "à des fins de propagande politique" (resic).

Exclue des JO en tant qu'Etat, sanctionnée par les Occidentaux, la Russie tente de créer avec des alliés des événements économiques, politiques et sportifs alternatifs.

Autre motif de colère russe mercredi, le fait que les sportifs russes et bélarusses ne pourront pas défiler à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris cet été.

Cette restriction s'ajoute à l'obligation faite à ces athlètes de participer sous bannière neutre et à condition de ne pas avoir ouvertement soutenu l'offensive contre l'Ukraine.

Peu nombreux à Paris 

"Les décisions du CIO sont illégales, injustes et inacceptables. Nous sommes scandalisés par (ces) conditions discriminatoires sans précédent", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe.

"C'est la destruction de l'idéal de l'olympisme", a jugé celui du Kremlin.

Dépouillés de leurs couleurs nationales, les sportifs des deux pays devraient être peu nombreux : seuls 12 Russes et 7 Bélarusses se sont pour l'heure qualifiés, sur les 6.000 tickets déjà attribués, a expliqué James Macleod.

Les experts de l'instance olympique projettent, "selon le scénario le plus probable", que 36 Russes et 22 Bélarusses franchiront l'obstacle de la qualification. Mais ils devront encore se soumettre à un "comité d'examen", qui exige en particulier qu'ils n'aient pas activement soutenu l'assaut russe contre l'Ukraine.

Jusqu'ici la Russie ne prévoit pas de boycott de protestation des JO, avait indiqué mi-mars le ministre des Sports. Mais la décision formelle n'a pas encore été prise. (Quid avec AFP)