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Etude : 23% des jeunes MRE, victimes de discrimination dans le marché de l’emploi
Une étude du ministère chargé des MRE et des affaires de la migration, réalisée au cours de l’année 2016 sur les besoins et les attentes des jeunes MRE a indiqué que 23% de ces jeunes sentent une discrimination à accéder au marché de l’emploi et 36% ont des difficultés à poursuivre leurs études.
Cette étude a concerné un panel représentatif de 2146 jeunes âgés entre 15 et 30 ans et résidant dans six pays, à savoir l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays Bas. Elle révèle que 63% de ces jeunes MRE ont un niveau moyen supérieur au baccalauréat et 80% déclarent être soit en formation (élèves et étudiants), ou occupés (salariés ou libéraux).
L’étude précise qu’environ 75% des jeunes vivent dans le foyer familial et déclarent avoir besoin d’accéder à leur propre logement et elle ajoute que ces jeunes MRE expriment un fort attachement à leur « mère patrie » et ce, par la maitrise des langues nationales, la fréquence des visites et l’investissement au Maroc ainsi que le retour définitif au pays. Pour preuve, les résultats de l’étude relèvent que 68,8% de ces jeune maitrisent les langues nationales, trois quarts d’entre eux visitent le Maroc au moins une fois par an (75% de ces visites dépassent un séjour de 16 jours). Concernant le retour, 62% de ces jeunes envisagent de retourner au Maroc pour l’investissement, 48% pour y occuper un poste et 50% pour y passer leur retraite et 85% préfèrent que leur conjoint soit marocain.
Sur le plan de citoyenneté dans les pays d’accueil, l’enquête a révélé que 75% des jeunes questionnés sentent qu’ils « appartiennent » à leur pays d’accueil, et 57% s’identifient comme étant porteurs des deux cultures à la fois. Par ailleurs, seuls moins de 10% des sondés appartiennent à un parti politique ou à une association et 38% participent aux élections.
Les principaux résultats de cette étude ont été présentés selon trois axes, à savoir l’intégration dans les sociétés de résidence, l’attachement identitaire au Maroc et la citoyenneté dans les pays d’accueil.
L'étude s’assignait pour objectifs l’identification des besoins et des attentes des jeunes MRE, selon les spécificités de chaque tranche d’âge, de sexe, ainsi que celles des pays d’accueil, l’établissement d’un état des lieux des programmes existants par rapport aux attentes des jeunes MRE, la définition d’une vision stratégique pour la mise en place d’une politique au profit des jeunes MRE adaptée à leurs besoins et à leurs attentes, outre l’élaboration d’un plan d’action détaillé d’accompagnement socioprofessionnel, économique et culturel des jeunes MRE.
Cette étude a adopté une méthodologie menée en plusieurs étapes, à savoir une capitalisation scientifique, à travers une revue de la littérature en relation avec la problématique de la jeunesse migrante dans le pays d’accueil, d’entretiens avec les acteurs institutionnels au Maroc et dans les pays concernés, ainsi qu'un benchmark international révélant que les expériences sont assez distinctes entre les pays d’accueil et les pays d’origine.
Lors de la réalisation de cette étude, le ministère a procédé également à l’organisation de rencontres avec la société civile agissant dans le milieu de l’immigration et des MRE dans les pays d’accueil ciblés par l’étude, outre l’ouverture d’une enquête sur le terrain auprès de jeunes MRE pour sonder l’adéquation des programmes mis en place et leurs besoins et attentes.
A l’issue de ce travail d’investigation, une stratégie pour renforcer les liens avec les jeunes MRE a été élaborée selon une approche systématique et multi-partenariale, bâtie autour de trois piliers qui sont l’intégration dans les pays d’accueil, le renforcement des liens avec le Maroc et la citoyenneté dans le deux rives, et aussi de trois leviers stratégiques, à savoir la veille sur les jeunes MRE, la gouvernance – réseautage et médias – et la communication. Cette stratégie conçue en pleine harmonie avec la stratégie nationale destinée aux MRE, contient également 13 domaines d’action et 38 projets opérationnels.