International
Facebook aux prises avec une panne de grande ampleur
Facebook était aux prises dans la nuit de mercredi 13 mars à jeudi 14 mars avec une panne de grande ampleur, privant d'accès totalement ou partiellement de nombreux utilisateurs dans le monde depuis une dizaine d'heures.
Suite à cette panne, le géant des réseaux sociaux chutait ce jeudi à l'ouverture de Wall Street, affecté par une panne géante sur son réseau et l'ouverture d'une enquête pénale à New York au sujet de ses partages de données.
Le titre du groupe fondé par Mark Zuckerberg a perdu 2,42% à 169,34 dollars au démarrage de la séance new-yorkaise, bien que le groupe avait commencé à rétablir ses services.
Cette panne, qui pourrait être la plus importante connue par le groupe, n'était que l'un des soucis du réseau social. Le New York Times a indiqué mercredi soir qu'il était visé par une enquête pénale, lancée par des procureurs à New York, autour de ses partages de données personnelles avec d'autres groupes technologiques.
Sur la page "Facebook for developpers", dédiée à ceux qui mettent au point les applications qui interagissent avec ses services, le groupe évoquait une panne signalée à 10H30 heure de la Californie (17H30 GMT).
A la même heure, le réseau social avait tweeté être "au courant" du fait que "certains utilisateurs" rencontraient "des problèmes" et promettait de les résoudre "le plus vite possible", sans dire d'où venait la panne.
Vers 05H00 GMT, des usagers se plaignaient toujours de problèmes.
Selon les témoignages circulant sur internet ou recueillis directement par l'AFP, les difficultés était de nature et d'importance variable, certains usagers ne parvenant pas du tout à se connecter, d'autres ne pouvant pas publier ou commenter sur Facebook ou Instagram. Ses autres services Messenger et WhatsApp rencontraient aussi des difficultés.
Alors que Facebook est soumis depuis plus de deux ans au feu roulant de critiques sur divers sujets (données personnelles, contenus haineux, manipulations politiques, piratage...), de nombreux usagers ironisaient sur Twitter. Un utilisateur affirmait que "tout ce que détient Facebook tombe en panne".
Beaucoup ne cachaient pas leur exaspération et enjoignaient le réseau social, parfois en termes orduriers, à régler le problème au plus vite.
Sur un ton plus léger, certains s'amusaient de leur propre dépendance au réseau social, un usager disant "s'ennuyer au travail" à cause de la panne, un autre expliquant avoir du coup passé du temps avec sa famille.
Ironie aussi pour le journal local de San Jose dans la Silicon Valley, berceau mondial de la technologie: "Facebook est en panne. Le monde survivra-t-il?", s'interrogeait The Mercury News.
D'après le site downdetector.com, les problèmes semblaient concentrés aux Etats-Unis ou au Japon, une partie de l'Europe, l'Amérique du Sud ou l'Australie semblant aussi touchées.
"Je n'ai jamais vu de panne Facebook aussi longue", disait un usager sur downtector.
Un utilisateur sur la côte ouest des Etats-Unis a expliqué à l'AFP n'avoir pas pu envoyer des photos via Messenger, tandis que plusieurs autres, situés sur la côte est, ne pouvaient pas du tout avoir accès aux services, lisant à la place ce message: "Facebook est inaccessible pour maintenance en ce moment mais vous devriez pouvoir y revenir dans quelques minutes".
L'AFP a aussi recueilli des témoignages d'usagers français rencontrant eux aussi des difficultés de connexion.
Facebook, qui compte 2,3 milliards d'usagers, a simplement précisé que la panne ne venait pas d'"une attaque par déni de service", qui consiste à inonder un service de demandes de connexions.
En outre, des usagers américains rapportaient sur Twitter des pannes affectant d'autres sites et applications, sans que l'on sache si les problèmes étaient liés.
Selon le New York Times, les investigations autour de la gestion des données personnelles de ses usagers s'intensifiaient, avec une enquête pénale ouverte par des procureurs fédéraux à New York.
Un grand jury à New York a d'après le quotidien exigé officiellement d'"au moins deux importants fabricants de smartphones" qu'ils fournissent leurs informations sur ce sujet, qui concerneraient des centaines de millions d'utilisateurs.
Facebook partage ou a partagé de nombreuses données personnelles avec des entreprises technologiques extérieures, dont les fabricants de smartphones par exemple, pour que ses services soient compatibles avec leurs systèmes d'exploitation ou diverses applications ou sites. Il le fait au travers de "partenariats" signés avec ces groupes. Nombre d'entre eux ne sont déjà plus actifs, selon Facebook.
Contacté par l'AFP, Facebook a indiqué qu'il était "connu que des enquêtes fédérales, y compris par le ministère de la Justice, étaient en cours" et qu'il "coopérait" toujours avec les enquêteurs.
Le groupe est soumis à une critique constante depuis le scandale Cambridge Analytica (CA) il y a un an. Elus, régulateurs et enquêteurs dans le monde entier cherchent à déterminer si Facebook a caché d'une façon ou d'une autre les détails de ses pratiques de partage de données.