Gaza: les secours exhument des dizaines de corps de l'hôpital al-Chifa

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Des membres de la défense civile palestinienne découvrent des corps enterrés dans l'enceinte de l'hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, le 13 mars 2025. Autrefois fierté de la communauté médicale de Gaza, le principal hôpital Al-Shifa du territoire palestinien est devenu un symbole frappant de la dévastation totale causée par la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)

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La Défense civile palestinienne a exhumé jeudi 48 corps de l'enceinte de l'hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza, l'un des principaux centres médicaux du territoire ravagé par les combats entre le Hamas et Israël.

Les secours ont rendu 38 dépouilles identifiées par leurs familles, qui les ont enterrées dans des cimetières à proximité, a précisé à le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal.

"Les dix autres corps ont été transférés au département de médecine légale du ministère de la Santé pour identification", a-t-il expliqué.

Selon le porte-parole, environ 160 corps restent enterrés dans le complexe hospitalier et les opérations d'exhumation vont continuer pendant plusieurs jours.

Ils avaient été enterrés par des membres du personnel médical et des civils quand les opérations de l'armée israéliennes empêchaient les secours de les amener dans des cimetières.

Une trêve fragile entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur le 19 janvier après plus de quinze mois de guerre, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

L'infrastructure hospitalière dans toute la bande de Gaza, notamment l'hôpital al-Chifa, a été gravement endommagée par des bombardements ou des combats alors qu'elle bénéficie normalement d'une protection accrue au regard des lois de la guerre.

En novembre 2023, l'armée israélienne avait lancé une opération d'envergure contre l'hôpital al-Chifa, prétendant que les combattants du Hamas utilisait comme QG militaire, de s'y être mêlé aux civils et d'avoir détenu certains détenus israéliens  de l'attaque du 7-Octobre, sans avoir jamais rien prouvé.

Des images de l'AFPTV montrent des secouristes creuser des tombes de fortune pour déterrer des linceuls de plastique blanc pour les enrouler dans des couvertures ou des tapis.

"C'est comme revivre la guerre", a expliqué Mohammed Abou Assi, venu récupérer la dépouille de son frère. "On l'enterre aujourd'hui, la douleur et les blessures sont rouvertes", a-t-il dit.

Outre ces bombardement du principal hopital de Gaz, et au même moment où les secours européens déterraient ce charnier, la commission d’enquête des Nations Unies qualifiait les attaques systématiques d'Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des actes génocidaires.

"La Commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza - en tant que groupe - à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive, ce qui correspond à deux catégories d'actes génocidaires", a-t-elle indiqué dans un communiqué. Israël "rejette catégoriquement" ces accusations, a indiqué son ambassade à Genève (Suisse).

Souha al-Sharif est venue avec l'espoir d'identifier son fils grâce aux vêtements qu'il portait. "Je veux le retrouver, je suis une mère et cela m'épuise de ne pas savoir où est mon fils."

Des corps ont déjà été déterrés par les secours dans le complexe hospitalier.

En 2024, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exprimé sa "profonde inquiétude" après des informations selon lesquelles des centaines de corps étaient enterrés dans des fosses communes dans ou à proximité d'hôpitaux à Gaza. (Quid avec AFP)

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