International
Guerre Israël-Hezbollah: six soldats israéliens tués, huit morts au Liban
Une pompier participe à l’extinction du feu sur le site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 14 novembre 2024,. (Photo par AFP)
La tension entre Israël et le Hezbollah est encore montée d'un cran mercredi avec l'annonce de la mort de six soldats israéliens et des frappes contre le Liban, qui ont fait au moins huit morts.
L'armée israélienne a annoncé la mort de six soldats, tués dans le sud du Liban, ce qui porte à 47 le nombre de ses militaires tombés dans les combats avec le Hezbollah depuis le début de son agression au sol en territoire libanais le 30 septembre.
Il s'agit de l'incident le plus meurtrier pour l'armée israélienne en territoire libanais depuis le début de l'assaut terrestre avec un autre ayant coûté la vie à six commandos dans les premiers jours.
Un peu plus tôt, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait promis de ne "pas lever le pied" face au Hezbollah et l'armée israélienne mène par ailleurs une intense campagne de bombardements aériens à travers tout le Liban.
"Nous ne ferons aucun cessez-le-feu, nous ne lèverons pas le pied et nous n'autoriserons aucun accord qui n'inclut pas la réalisation des objectifs de la guerre, et en particulier le droit d'Israël à agir seul contre toute activité terroriste", a déclaré M. Katz pour sa première visite de la base du commandement nord de l'armée israélienne depuis sa prise de fonctions la semaine précédente.
"Les positions se durcissent" du côté israélien, a estimé à Paris le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dont le pays est porteur d'une proposition de cessez-le-feu restée lettre morte.
"Capacité à frapper"
"Aujourd'hui, on entend en Israël des voix qui s'élèvent pour dire que le plus important, c'est que Israël, à tout moment, puisse conserver une capacité à frapper au Liban", a-t-il ajouté.
Au total mercredi, "environ 60" projectiles ou missiles ont été lancés depuis le Liban vers le territoire israélien mercredi, a indiqué l'armée israélienne dans la soirée.
Du côté libanais, des raids aériens ont visé mercredi la banlieue sud de Beyrouth, a plusieurs reprises, alors qu'une frappe séparée contre une localité densément peuplée au sud de la capitale a fait huit morts, selon le ministère libanais de la Santé.
Quelques heures après les frappes visant la banlieue de Beyrouth, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des drones explosifs sur le quartier général de l'armée israélienne à Tel-Aviv, où se situe le ministère de la Défense, dans le centre d'Israël.
Interrogé par l'AFP, le bureau du porte-parole de l'armée israélienne a dit "ne pas réagir aux allégations du Hezbollah".
Une nouvelle frappe a visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de mercredi à jeudi après un appel à évacuer publié par l'armée israélienne, a constaté un vidéaste de l'AFPTV, après trois séries de frappes sur ce fief du Hezbollah en moins de 24 heures.
Le Hezbollah a pour sa part dit avoir tiré dans la nuit de mercredi à jeudi des missiles sur des soldats israéliens déployés aux abords de la ville de Bint Jbeil, dans le sud du Liban, ainsi que de Sa'sa, dans le nord d'Israël.
L'armée israélienne a lancé le 23 septembre une intense campagne de bombardements au Liban, visant notamment les fiefs du Hezbollah, et déclenché le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays.
Plus de 3.360 personnes, en majorité des civils, ont été tuées selon les autorités libanaises depuis le début des affrontements en octobre 2023 entre Israël et la formation lourdement armée.
Deux civils israéliens avaient été tués mardi par un tir de roquettes, portant à 45 le nombre de civils tués dans le nord d'Israël par des tirs du Liban.
"Urgence du retour"
Mercredi, le Jihad islamique palestinien, groupe armé allié du Hamas, a publié une vidéo manifestement récente d'un de ces otages, Sacha Trupnaov, Russo-Israélien de 29 ans, en vie.
Sa diffusion survient quelques jours après que le Qatar, déplorant une absence de volonté et de sérieux des deux parties, a annoncé cesser sa médiation entre les autorités israéliennes et le Hamas, en vue d'obtenir un cessez-le-feu à Gaza et la libération des détenus israéliens.
Cette "vidéo horrible (...) souligne l'urgence du retour des (...) otages", qui "n'ont plus de temps à perdre", après les épreuves qu'ils ont endurées et alors qu'ils "font face à un risque accru de perdre la vie après plus d'un an de détention", a réagi le Forum des familles, principale association des proches des détenus israéliens, dans un communiqué.
La guerre d’extermination des Palestiniens qui a tous les caractéristiques d’un génocide comme l’affirme le Comité spéciale des Nations Unies a fait jusque-là au moins 43.712 morts dans la bande de Gaza, pour la plupart des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes victimes d’une guerre où les blessés et les disparus sous les décombres ne se comptent plus que par dizaines de milliers.
Dévastée par les combats, la bande de Gaza fait face, selon l'ONU, à une crise humanitaire d'une extrême gravité, et la famine menace le nord du territoire, théâtre depuis des semaines d'une intense offensive militaire israélienne. (Quid avec AFP)