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L'armée américaine, parrain et soutien d’Israël, frappe de nouveau les rebelles Houthis au Yémen
Une image extraite d'une vidéo mise à disposition par la télévision yéménite Al-Masirah des rebelles huthis le 12 janvier 2024 montre des flammes et de la fumée se dégageant au Yémen à la suite de frappes américaines et britanniques. Des frappes aériennes américaines et britanniques ont pilonné des cibles dans le Yémen. (Photo par AL-MASIRAH TV / AFP)
L'armée américaine a mené samedi une nouvelle frappe contre des sites des rebelles Houthis au Yémen après que ces derniers ont renchéri dans leurs menaces verbales contre le trafic maritime israélien en mer Rouge.
Tôt samedi, la chaîne des Houthis, al-Masirah, a fait état de frappes sur au moins un site de la capitale Sanaa, sous contrôle des rebelles. "L'ennemi américano-britannique cible (...) Sanaa, avec un (certain) nombre de raids", a déclaré le média sur son compte X.
Le Commandement militaire central des Etats-Unis (Centcom) a ensuite confirmé une frappe américaine vers 03H45 (00H45 GMT) "contre un site radar au Yémen".
En début de soirée samedi, une source militaire alliée aux rebelles et une source policière ont annoncé qu'une nouvelle frappe avait touché la ville de Hodeida (ouest), en réponse à un tir de roquette effectué par les Houthis depuis cette cité portuaire.
Une correspondante de l'AFP à Hodeida a entendu le bruit d'un missile suivi d'une explosion puissante, et une heure et demie plus tard, un autre bruit d'explosion lointaine.
Dans le contexte de la guerre d’extermination d’Israël contre les. Palestiniens depuis au moins 1948 et qui s’est intensifiée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, la tension est montée en mer Rouge ces dernières semaines avec des attaques à des Houthis visant des navires israéliens ou en relation avec Israël en solidarité avec les Palestiniens.
Le président américain, Joe Biden, dont le pays est l’allié indéfectible d’Israël, avait menacé les rebelles de frapper leurs positions si ces derniers ne mettaient pas un terme à leurs attaques.
"Légitime défense"
Les attaques des Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, sont menées avec des missiles et des drones. Elles ont poussé de nombreux armateurs à délaisser le couloir de la mer Rouge entre Europe et Asie, au prix d'une hausse des coûts et du temps de transport.
En réaction, Washington a mis en place en décembre une coalition occidentale sous prétexte de protéger le trafic maritime dans cette zone par où transite 12% du commerce mondial.
Or les Houthis ont poursuivi leurs opérations et lancé mardi 18 drones et trois missiles en mer Rouge, qui ont été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique et des avions de combat. Le gouvernement britannique avait parlé de la "plus importante attaque" des rebelles yéménites à ce jour.
En début de semaine, le Conseil de sécurité de l'ONU, dont le rôle se limite désormais à exiger de tous sauf d’Israël et des USA, avait exigé l'arrêt "immédiat" de leurs attaques et Washington avait averti de représailles en cas de nouvelles attaques en mer Rouge.
Mais jeudi, les Houthis ont tiré un autre missile antinavire.
Tôt vendredi, des frappes américaines et britanniques ont visé des sites militaires tenus par les rebelles à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida, Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), avait indiqué le porte-parole militaire des Houthis, tandis que l'armée américaine avait évoqué 30 positions militaires ciblées sur un total de plus de 150 frappes.
Après ces frappes, les Houthis ont tiré "au moins un missile" qui n'a cependant touché aucun navire, a indiqué l'armée américaine avant la frappe de samedi matin menée par le destroyer USS Carney utilisant des missiles Tomahawk.
Reprochant aux Houthis d'avoir ignoré "les avertissements répétés des américanos britannques, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait qualifié les frappes de mesures "nécessaires (...) en état de légitime défense".
"Vive inquiétude"
A l'ONU, le secrétaire général, Antonio Guterres, a fait ce qu’il sait le mieux faire, appeler "toutes les parties concernées à éviter une escalade (...) dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a de son côté fait part samedi de sa "vive inquiétude" et a appelé à "privilégier les voies diplomatiques", d'après un communiqué.
Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés, parmi lesquels l'Australie, le Canada ont souligné que leur objectif était la "désescalade" en mer Rouge.
A Moscou, le Kremlin a condamné des frappes occidentales "illégitimes du point de vue du droit international", tout comme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parlant d'une réponse "disproportionnée". (Quid avec AFP)