La Chine face aux faucons anti-Pékin de la nouvelle équipe Trump

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Elon Musk; Vivek Ramaswamy; Susie Wiles, conseillère principale de la campagne de Donald Trump; Pete Hegseth. (Au centre gauche) Le directeur de l'Immigration et des douanes américaines (ICE), Thomas Homan, la représentante Elise Stefanik; le représentant John Ratcliffe, Mike Waltz, (En bas à gauche) le sénateur américain Marco Rubio, ; le membre du Congrès Lee Zeldin; le conseiller politique Stephen Miller; et la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem

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Les virulents pourfendeurs de la Chine dans la future administration de Donald Trump ont comparé ses dirigeants communistes aux nazis, l'ont accusée d'avoir produit le virus du Covid ou encore promis de mieux armer Taïwan.

Des déclarations qui, sans nul doute, suscitent la circonspection à Pékin, soulignent des experts, au moment où le vainqueur de la présidentielle américaine s'entoure de partisans de la ligne dure et d'une confrontation avec le géant asiatique.

Dans ce trombinoscope figure en bonne place Marco Rubio, sénateur de Floride qui devrait devenir secrétaire d'Etat.

Opposant notoire à la Chine, il fait l'objet de sanctions chinoises pour son activisme contre les politiques de Pékin dans ses régions du Xinjiang et de Hong Kong.

"Ces faucons sont non seulement très durs sur les questions chinoises. Mais ils sont aussi susceptibles d'agir sans se soucier des conséquences", déclare Wu Xinbo, professeur à l'université Fudan de Shanghai.

"Par rapport à l'administration Biden, les échanges et les mécanismes de dialogue Chine-Etats-Unis seront considérablement condensés et réduits", prédit-il.

Marco Rubio était un fervent partisan d'une loi américaine de 2021 entendant lutter contre le supposé "travail forcé" de la minorité ouïghoure au Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Elle interdit l'importation de tout produit en provenance de cette région, sauf si les entreprises apportent la preuve que la production n'a pas donné lieu à de telles pratiques.

Dans un discours en 2023, le sénateur avait déclaré qu'en matière de découplage des économies américaine et chinoise, "notre succès ou notre échec définira le XXIe siècle".

"Ils ont des moyens de pression sur notre économie. Ils influencent notre société. Ils disposent d'une armée de lobbyistes non rémunérés ici à Washington", avait-il fustigé.

"Guerre froide" 

Sa nomination pourrait compliquer les relations diplomatiques sino-américaines, soulignent des analystes.

"Rubio est relativement dur avec la Chine", déclare J. Michael Cole, analyste spécialiste de la sécurité et basé à Taipei.

Les sanctions à son encontre, qui lui interdisent notamment d'entrer sur le territoire chinois, "pourraient créer des problèmes pour les sommets où il est censé négocier avec ses homologues chinois, sans parler des visites du secrétaire d'Etat en Chine", souligne-t-il.

Marco Rubio est loin d'être le seul faucon anti-Chine dans la future administration Trump.

Pressenti pour diriger la CIA, John Ratcliffe a déclaré penser que le virus du Covid-19 s'était échappé d'un laboratoire de Wuhan (centre de la Chine).

Un autre élu, Mike Waltz, devrait occuper le poste stratégique de conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. Il avait notamment déclaré que Washington était en "Guerre froide avec le Parti communiste chinois" (PCC).

Il a également appelé les Etats-Unis à tirer les leçons de la guerre entre l'Ukraine et la Russie "en s'attaquant à la menace du PCC et en armant Taïwan dès à présent".

Dans une autre diatribe, il a accusé Pékin de procéder à un "renforcement militaire de l'ampleur de celle de l'Allemagne nazie des années 1930" afin de défendre les intérêts chinois dans le Pacifique.

Pas de commentaire 

Toute cette musique est probablement du goût des dirigeants à Taïwan, île que la Chine affirme vouloir réunifier avec le reste de son territoire, par la force si besoin.

"Rubio est un ami de longue date de Taïwan", déclare Fang-yu Chen, professeur de sciences politiques à l'université Soochow de Taipei.

"On peut s'attendre à beaucoup de politiques favorables à Taïwan" comme par exemple une "normalisation" de certains contacts officiels, souligne-t-il.

Cette mesure, à coup sûr, provoquerait la colère de Pékin, qui la considérerait contraire aux engagements de Washington lors de l'établissement de leurs relations diplomatiques en 1979.

La diplomatie chinoise a jusqu'à présent refusé de commenter les nominations effectuées par Donald Trump.

Le magnat républicain a menacé d'imposer des droits de douane de 60% sur les produits chinois arrivant aux Etats-Unis. Mais il a également exprimé son admiration pour le président chinois Xi Jinping.

"Que veut Trump: arriver à un accord avec la Chine, ou alors couper les ponts avec elle et aller vers une confrontation totale?", s'interroge Wu Xinbo, de l'université Fudan.

"L'attitude de Trump sera cruciale." (AFP)

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