Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme met à nu des informations fallacieuses publiées par l'APS

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Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Rupert Colville, a clairement indiqué vendredi que l'article était inexact

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Genève - Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a apporté, vendredi, un démenti cinglant aux "informations fallacieuses" et "complètement fabriquées du début à la fin" par l'agence de presse algérienne APS concernant une plainte d’un groupe de militants politiques algériens déposée auprès du HCDH.

"Un article publié en français, arabe et anglais par l'Algérie Presse Service (APS), mardi 1er septembre, affirme qu'un organisme appelé "le Bureau des Contentieux de l'ONU à Genève" a rejeté une plainte d’un groupe de militants politiques algériens "24h après son dépôt et examen de son contenu par les délégués juristes du Bureau"", fait observer le HCDH dans sa clarification suite à "certain nombre d'articles déformant le fonctionnement du système des Nations Unies relatif aux droits de l'homme en ce qui concerne l'Algérie".

La même source précise que "l'article énumère les raisons pour lesquelles la plainte a été sommairement rejetée, et cite un entretien qui aurait été diffusé deux jours plus tôt sur Radio Monte Carlo par un individu désigné sous le nom de Issam Al Muhammadi que l'APS décrit comme le secrétaire du tribunal".

L'article de l'agence de presse algérienne contenait une grande photo d'une salle de réunion des Nations Unies à Genève, avec le logo de l'ONU, afin, semble-t-il, de donner de la crédibilité à l'histoire, fait remarquer le Haut-Commissariat.

Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Rupert Colville, a clairement indiqué vendredi que l'article était inexact, souligne l'instance onusienne.

"Les informations contenues dans l'article - largement reprises par d'autres médias en Algérie et ailleurs - ont été complètement fabriquées du début à la fin", a déclaré M. Colville, cité par le communiqué.

Et d'ajouter : "Il n'existe aucun organe des Nations Unies relatif aux droits de l'homme portant ce nom et nous n’avons pu identifier aucun membre du personnel ou expert indépendant de l’ONU sous le nom de Issam Al Muhammadi".

Bien qu'il existe un certain nombre d'organes des droits de l'homme qui reçoivent et examinent des plaintes de ce type, aucun d'entre eux ne mène une procédure accélérée en 24 heures, rappelle la même source.

"Nous demandons que l’Algérie Presse Service et Radio Monte Carlo - s'il s'agit bien de la source originale de l'histoire - retirent cette fausse information et lèvent toute ambiguïté auprès de leurs lecteurs et auditeurs en expliquant que l'histoire est une pure invention", a déclaré M. Colville.

Ce jeudi, une deuxième histoire problématique – adoptant un point de vue opposé - a été publiée par un site de média en ligne appelé Algérie Part. Cet article a correctement identifié le communiqué de l'APS comme étant faux, mais il incluait des citations longues et détaillées d’un entretien qu'il prétendait avoir réalisé avec un autre porte-parole du Haut-Commissariat, souligne le HCDH. "Si la porte-parole s'était effectivement brièvement entretenue avec plusieurs journalistes, les citations qui lui sont attribuées par Algérie Part ont néanmoins été en grande partie inventées", regrette le Haut-commissariat.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a confirmé que des citoyens et des militants algériens ont déposé des plaintes ces dernières semaines, et que les organes compétents en matière de droits de l'homme les examineraient en temps voulu.

 

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