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Le patron de World Central Kitchen dénonce une ''guerre contre l'humanité elle-même'' à Gaza
Les Palestiniens pleurent un enfant, tué lors d'un bombardement israélien la nuit précédente, à l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 mars 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant du Hamas. (Photo par SAID KHATIB / AFP)
La guerre d'Israël sur Gaza est une "guerre contre l'humanité elle-même", a déclaré le fondateur et dirigeant de World Central Kitchen José Andrés, appelant à une enquête "bien plus approfondie" et "indépendante" sur la frappe qui a tué les sept travailleurs de son ONG.
"J'ai vu de mes propres yeux ce qu'il s'est passé en Ukraine, des villes entières rayées de la carte par la Russie et Poutine. Ce que fait le Premier ministre Netanyahu, c'est exactement la même chose", a lancé le cuisinier de renom basé à Washington, dans un entretien diffusé dimanche sur la télévision américaine ABC.
Il est revenu, ému et indigné, sur les frappes aériennes israéliennes qui ont tué sept membres de son ONG travaillant à livrer de la nourriture à la population de Gaza.
Un acte "impardonnable" selon lui, qui a poussé les Etats-Unis à, au moins prétendre accroître la pression sur son allié israélien pour acheminer davantage d'aide humanitaire.
L'enquête de l'armée israélienne sur la frappe a établi une série d'erreurs. Cette investigation fut "rapide" et "doit être bien plus approfondie" et "menée de façon indépendante", a déclaré José Andrés.
Il a demandé à Israël de fournir "davantage d'information", des "images de bonne qualité" et les "échanges radio entre les officiers et soldats en poste" lors de l'attaque.
Mais le problème est bien plus profond, dit-il: "Cela ne fait que se répéter."
"Je suis attristé que ce soit la mort de six étrangers qui provoque ce scandale," a-t-il dit à ABC. Les Palestiniens de Gaza "ont des noms, ont des noms de famille, ces gens comptent, ils ne peuvent être ni des sans voix, ni les fantômes de guerres qui ne font aucun sens."
Ce conflit, a-t-il ajouté, "n'a pas l'air d'être contre le terrorisme" mais plutôt "une guerre contre l'humanité elle-même."
Visage connu du monde de la restauration dans la capitale américaine, José Andrés a échangé dans la semaine avec Joe Biden.
Le président américain, dit-il, peut en même temps garantir la sécurité d'Israël et "défendre et soutenir les droits des Palestiniens, de ne pas mourir simplement en essayant de récupérer un morceau de pain."
La mort de sept de ses travailleurs sur place a poussé l'ONG à cesser ses opérations dans le territoire palestinien, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU. (Quid avec AFP)