International
Le Qatar, seul au monde
Cinq pays arabes, à savoir l'Arabie Saoudite, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et le Yémen ont annoncé, ce lundi 5 juin, la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar.
L'agence saoudienne SPA, qui cite un responsable du royaume, explique la décision de Ryad par la nécessité de protéger "la sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme"
"(Le Qatar) soutient de multiples groupes terroristes et religieux qui visent à déstabiliser la région, dont les Frères musulmans, l'Etat islamique et Al Qaïda, et assure constamment la promotion du message et du projet de ces groupes grâce à ses médias", affirme SPA.
Dans de brefs communiqués diffusés par leurs agences de presse officielles, l'Arabie saoudite et le Bahreïn ajoutent couper toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l'émirat.
Également via son agence officielle, Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d'"ébranler la sécurité et la stabilité (de son royaume) et de s'ingérer dans ses affaires" intérieures.
L'Egypte a décidé, de son côté, de fermer son espace aérien et de ses ports maritimes à tous les moyens de transports qataris pour "préserver sa sécurité nationale", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Qatar Airways a annoncé lundi la suspension de ses vols vers l'Arabie saoudite, dont le transporteur national Saudia a pris une mesure similaire pour ses vols vers le Qatar après la rupture par Ryad de ses relations diplomatiques avec Doha, accusé de soutien au "terrorisme".
Aux Emirats arabes unis, qui ont également rompu avec le Qatar en même temps que Bahreïn, les compagnies aériennes Etihad, Emirates et Flydubai ont annoncé la suspension, à partir de mardi 6 juin, de leurs vols en provenance et à destination du Qatar.
Doha, entre surprise et regret
Le Qatar a exprimé pour sa part, ce lundi 5 juin "son profond regret et sa surprise" de la décision de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte, du Bahreïn, du Yémen et des Emirats Arabes Unis de rompre leurs relations diplomatiques et de fermer leurs espaces aérien et terrestre à Doha.
Ces mesures sont "injustifiées" et "sans fondement", a réagi le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué diffusé sur son site officiel.
Elles ont été prises "en coordination avec l'Egypte" et ont un "objectif clair: placer l'Etat (du Qatar) sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté" et est "totalement inacceptable", souligne le communiqué.
Le ministère qatari dénonce également "une campagne hostile, fondée sur des mensonges (...) témoignant d'une préméditation à nuire à l'Etat" du Qatar.
Le Qatar, membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG), "respecte la souveraineté des autres Etats, n'interfère pas dans les affaires d'autrui, comme il lutte contre le terrorisme et l'extrémisme", a ajouté le ministère des Affaires étrangères.
Le Qatar "entreprendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d'affecter sa population et son économie", a-t-il précisé.