Le rapport accablant du département d’Etat américain sur l’Algérie

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Alors que le département d’Etat américain a publié récemment un rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, l’APS a tenté de nier l’évidence et changé le contenu pour peindre une Algérie où tout fonctionne

En effet, une dépêche de l’APS indiquait que le département américain a mis en avant le respect de l’intégrité des personnes et des libertés individuelles en Algérie, alors que la réalité est autre.

Droits de l’Homme et des travailleurs bafoués

Le rapport a souligné que certains militants des droits de l’Homme ont soupçonné le gouvernement de surveiller les citoyens, les opposants, des journalistes et certains groupes de défens des droits de l’Homme.

D’un autre côté, le rapport affirme également qu’il existe en Algérie une forme d’intimidation anti-syndicale du fait que le gouvernement refusait d’étendre la reconnaissance officielle aux nouveaux syndicats. Ce qui est une atteinte aux droits des travailleurs.

La presse oppressée

Le département d’Etat américain mentionne également le manque de liberté d’expression, notamment de la presse. D’ailleurs, souligne le rapport, certains médias ont déclaré que le gouvernement algérien contrôlait certaines imprimeries dans le secteur public. Bon nombre de journalistes et activistes ont également estimé ne pas être libres de critiquer publiquement le gouvernement.

Des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, toujours selon le rapport, se sont trouvés dans l’incapacité de recevoir des informations de la part de fonctionnaires. Il a également rappelé la décision du ministère de la communication, en 2016, de limiter le nombre de chaînes privées à treize alors que cette restriction n’a jamais eu lieu auparavant.

Ce n’est pas tout. Le rapport mentionne aussi les représailles dont certains médias ont été victimes, il cite comme exemple TSA qui a fait l’objet d’un blocage même si le ministère de la communication a nié être impliqué.

Corruption et non-respect des lois

Toujours selon le rapport, la corruption dans le gouvernement algérien est le résultat d’un manque de surveillance transparente. Ainsi, l’association nationale pour la lutte contre la corruption a noté que l’existence de la loi-anticorruption était efficace mais que le gouvernement n’a pas la volonté politique de l’appliquer.

Le rapport a également pointé du doigt le nom respect de la loi stipulant que les fonctionnaires élus et ceux nommés par décret présidentiel doivent déclarer leurs actifs dès leur nomination. Sauf que, souligne le rapport, rares sont ceux qui ont rendu publique leurs richesse comme l’exige la loi.  

Discrimination

Concernant la loi interdisant la discrimination contre les personnes handicapées, elle fait également défaut. Le rapport fait savoir que peu d’entreprises ont respecté cette loi, notamment celle stipulant que les entreprises doivent réserver 1% des emplois aux personnes handicapées. Concernant l’accessibilité, même chose : beaucoup de personnes en situation de handicap ont du mal à voter parce que les centres de vote sont dépourvus de fonctions accessibles.

Selon le rapport, les relations homosexuelles sont punies par la loi algérienne et les homosexuels peuvent ainsi être emprisonnés ou être amenés à payer une amende. Les homosexuels ne sont pas les seuls à souffrir de discrimination en Algérie, les subsahariens aussi, comme le mentionne le rapport.

Enfin, notons que le département d’Etat américain n’a pas manqué de parler des drapeaux du Polisario dans son rapport, les qualifiant de « séparatistes », provoquant ainsi la colère du Front.

En effet, le rapport indique la flexibilité des autorités marocaines quand il s'agit d'encadrer l'activisme séparatiste des "frontistes de l'intérieur". Il rappelle : « le 20 juin 2017, Aminatou Haidar, militante sahraouie et présidente du Collectif des défenseurs des droits de l'Homme (CODESA) non enregistré, a organisé une commémoration publique, avec la permission des autorités marocaines, de la mort du dirigeant du Polisario, Mohamed Abdelaziz ».

« L'événement, qui s'est déroulé dans une tente à ciel ouvert et qui comprenait l'affichage public de drapeaux SÉPARATISTES de la République arabe sahraouie et d'une bannière décrivant le lieu comme occupé, s'est déroulé sans intervention des autorités marocaines », poursuit le rapport, mettant ainsi en colère le Polisario qui a déploré l’utilisation du mot « séparatistes ».