International
Les aveux du prince Mohamed Ben Salmane sur le wahhabisme
Le prince héritier Mohamed Ben Salmane, en visite diplomatique aux Etats-Unis a déclaré dans une interview avec le Washington Post que l’Arabie Saoudite a propagé le Wahhabisme à la demande des occidentaux
Le prince héritier saoudien a, en effet, affirmé que l’idéologie wahhabite a été propagée durant la guerre froide à la demande des alliés de l’Arabie Saoudite dans le but de contrer l’URSS. Il a ainsi avoué que les investissements saoudiens dans les mosquées et écoles islamiques à l’étranger ont débuté durant la guerre froide.
A titre d’exemple, on peut citer la grande mosquée de Bruxelles offerte en 1969 par le roi Baudouin au roi d’Arabie Saoudite. La mosquée était gérée par l’Arabie Saoudite jusqu’à ce que le gouvernement belge résilie la convention le 16 mars dernier.
Il ajoute que durant cette époque, les alliés Occidentaux de l’Arabie Saoudite avaient demandé au royaume d’utiliser ses ressources pour empêcher l’URSS de conquérir le monde musulman ou d’y acquérir une influence.
Par ailleurs, Mohamed Ben Salmane a avoué que les dirigeants saoudiens successifs ont commis des erreurs en empruntant de fausses pistes. Avant d’ajouter qu’ « il est temps que les choses reviennent à la normale » concernant notamment le financement du wahhabisme. Ce financement proviendrait aujourd’hui, en grande partie, de fondations saoudiennes et non du gouvernement, selon le prince héritier.
Cependant, l’historien français Pierre Conesa a estimé que cette révélation du prince héritier saoudien est tardive. Il a confié à RT France que cette révélation permet au prince de se décharger d’une partie de sa responsabilité sur le financement du terrorisme.
Pour rappel, dans le cadre de sa visite aux Etats-Unis, le prince héritier a rencontré, ce mardi 27 mars, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Les deux responsables ont notamment discuté des obligations de toutes les parties au conflit yéménite, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils et les infrastructures civiles et le besoin critique d’accès humanitaire dans tout le pays, a indiqué un communiqué de l’ONU.