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Nucléaire iranien : Moscou apporte ses assurances, Paris optimiste, Téhéran encore deux choses à régler

“Nous avons pris note de la position de la Russie. Nous appelons une nouvelle fois toutes les parties à adopter une approche responsable et à prendre les décisions nécessaires à la conclusion de l'accord” (Porte-parole des AE françaises).
Paris - La France a appelé, mercredi, toutes les parties prenantes à conclure l'accord sur le nucléaire iranien qui est «sur la table» à Vienne après les garanties données à la Russie quant à sa coopération avec l'Iran. Ce qui remet Moscou dans le jeu international en dépit de la guerre d’Ukraine.
“Nous avons pris note de la position de la Russie. Nous appelons une nouvelle fois toutes les parties à adopter une approche responsable et à prendre les décisions nécessaires à la conclusion de l'accord juste et global qui est sur la table”, a déclaré la porte-parole de la diplomatie française.
“Il y a une urgence critique à conclure”, a-t-elle indiqué lors de son point de presse digital quotidien.
Les Européens (France, Allemagne, Royaume-Uni), la Chine, la Russie et l'Iran, signataires de l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire sont autour de la table des négociations, de même que les Américains de façon indirecte depuis qu'ils ont quitté ce texte en 2018.
Des pourparlers sont en cours depuis plusieurs mois à Vienne pour sauver cet accord ("JCPOA"), menacé d'implosion depuis que Washington en est sorti et a établi de lourdes sanctions contre l'Iran et que Téhéran a commencé à se désengager de ses obligations.
La Russie a assuré mardi avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l'Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la conclusion de l'accord.
Téhéran ;"Deux sujets" encore à régler avec les Etats-Unis
Du coté de Téhéran, on estime qu’il y a encore "deux sujets" à régler avec les Etats-Unis en vue de parvenir à un accord sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances, a déclaré mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
"Nous avions quatre sujets parmi nos lignes rouges", a dit le ministre, cité par l'agence de presse étatique Irna. "Deux sujets ont été presque réglés" et "deux autres demeurent, dont (une) garantie économique".
Le ministre n'a pas donné de précision sur le second sujet.
"Si la partie américaine répond favorablement à nos dernières demandes aujourd'hui, nous sommes prêts à aller à Vienne demain", a-t-il ajouté.
L'accord de 2015 visait à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, une intention qu'a toujours niée ce pays, en lui donnant le droit au nucléaire civil.
Il avait permis la levée de sanctions économiques internationales imposées à Téhéran, en échange de strictes limites fixées à son programme nucléaire.
Mais les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli les mesures punitives qui asphyxient l'économie iranienne. En réponse, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions sur ses activités nucléaires.
Une fois à la Maison Blanche, le démocrate Joe Biden a souhaité revenir dans l'accord, mais les négociations indirectes ont été difficiles.
La France a appelé mercredi toutes les parties prenantes à conclure l'accord après les garanties données à la Russie quant à sa coopération avec l'Iran.
La Russie avait en effet assuré mardi avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de son invasion de l'Ukraine ne gêneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l'accord.