Pas moins de 300 médicaments manquent en Algérie

5437685854_d630fceaff_b-

Les ruptures concernent des médicaments, parmi lesquels des médicaments de base, dont certains sont importés et d'autres produits localement

1
Partager :

Alger - Pas moins de 300 médicaments sont actuellement manquants en Algérie, selon le Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO). "Au mois de juin, on a recensé 150 médicaments qui manquent sur le terrain. En septembre, on a été à 250 médicaments. Actuellement, nous sommes à pas moins de 300 produits", a précisé le président du SNAPO, Messaoud Belambri dans des déclarations à la presse.

Selon lui, ces ruptures sont constatées sur le terrain et concernent des médicaments sur le marché, parmi lesquels des médicaments de base, dont certains sont importés et d'autres produits localement.

"Ces chiffres ne nous incitent pas à l'optimise, d'autant plus qu'ils sont susceptibles d'augmenter", a-t-il ajouté, précisant que les pharmaciens ignorent "les véritables raisons" de cette pénurie.

"Nous ignorons les véritables raisons de ce manque. C'est des produits qui ne sont pas disponibles auprès de nos distributeurs habituels. C’est un manque qui perdure et nous ne percevons pas de signes positifs disant que la situation va s’améliorer", a-t-il déploré, mettant en garde contre une "situation dure" qui "s’aggrave de plus en plus".

Tout en souhaitant qu'il y ait des mesures d’urgence pour pallier la situation, Belambri a rappelé que l'Algérie n'a jamais atteint un tel niveau de ruptures des médicaments.

Si un ministère délégué à l'Industrie pharmaceutique, qui dispose des pleins pouvoirs pour "signer des programmes d'importation et de promotion de l'industrie locale" a été créé pour laisser espérer à une meilleure gestion du secteur, "ses résultats sont absents", a-t-indiqué.

Belambri a rappelé que les responsables avaient assuré, en septembre dernier, qu'il n'y aura pas de pénurie de médicaments jusqu'à la fin de cette année, mais la réalité confirme le contraire.

"Les mêmes déclarations ont fait état de la réduction, avant la fin de l'année en cours, de 500 millions de dollars de la facture d'importation des médicaments et les remplacer par des médicaments produits localement", rappelle également le président du SNAPO, notant que "rien" de ces promesses "ne s'est produit", en témoigne l'absence de nombreux médicaments sur le marché et qui n'ont pas été remplacés par des produits locaux.

Belambri a espéré que "la réaction des autorités" sera "rapide et forte" pour "résoudre ce problème", car "les patients ne peuvent plus attendre pour se soigner", expliquant que parmi les raisons de ces pénuries figurent un "problème de signature des programmes d'importation".

Il a affirmé que depuis le transfert au ministère de l'Industrie pharmaceutique, des compétences de l'industrie pharmaceutique, de la production locale, de l'importation et de la distribution de médicaments, des programmes complémentaires d'importation, signés entre juillet et août par le ministère de la Santé, ont été annulés.

"Nous ne connaissons pas le sort de ces programmes d'importation, et c'est l'une des raisons qui ont contribué à la pénurie de médicaments", a-t-il fait savoir, ajoutant que c'est "le manque de contrôle et de transparence et l'absence de numérisation du secteur qui ont joué un rôle dans l'aggravation de ce problème".

"Il ne suffit pas que l'Etat continue les programmes d'importation sans qu'il y ait un suivi au niveau des opérateurs, en les obligeant à respecter le programme et le calendrier de leur importation", a-t-il noté.

Belambri a aussi appelé à la création d'une "cellule de vigilance pour mener des enquêtes de terrain afin de diagnostiquer le problème avec l'ensemble des opérateurs du médicament afin de trouver des solutions durables".

Ces déclarations vont dans le même sens que celles tenues par le porte-parole du syndicat national des pharmaciens algériens agréés, Samir Ouali, qui avait pointé un doigt accusateur à l'adresse de certains distributeurs "qui font du chantage aux officines pharmaceutiques en leur imposant une vente concomitante de certains produits", et appelé à leur "dénonciation publique", au même titre que "ceux qui stockent les médicaments pour provoquer une pénurie artificielle sur le marché".