International
Poussée de fièvre entre Israël et l'Iran, le génocide se poursuit à Gaza
Un mort au sol, au milieu des immondices, après un bombardement israélien sur le marché de Firas dans la ville de Gaza, le 11 avril 2024. (Photo par AFP)
Des menaces de représailles de l'Iran contre Israël suite à l’attaque contre son consulat en Syrie, ont de nouveau fait monter la tension jeudi au Proche-Orient, suscitant des appels à la retenue au moment où des progrès en vue d'une trêve dans la bande de Gaza se font attendre.
Les bombardements israéliens ont fait 63 morts en 24 heures, dans le territoire palestinien assiégé par Israël et dévasté par plus de six mois de guerre.
Alors que les pays médiateurs attendent des réponses d'Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, la guerre à Gaza provoque une nouvelle poussée de fièvre dans la région.
L'Iran "menace de lancer une attaque importante contre Israël", a déclaré mercredi le président américain, Joe Biden. Il a assuré son allié de son soutien "inébranlable", en dépit des tensions entre les deux pays autour de la conduite de l'offensive israélienne contre les Palestiniens.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait assuré mercredi qu'Israël serait "puni" après l’attaque meurtrière du 1er avril contre son consulat en Syrie.
Cette frappe a détruit le consulat iranien à Damas et fait 16 morts, parmi lesquels sept membres du corps des Gardiens de la Révolution.
"Si l'Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l'Iran", a répondu en persan le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.
La Russie et l'Allemagne ont appelé jeudi à la "retenue" pour éviter une escalade au Proche-Orient où les tensions ont redoublé entre l'Iran, Israël et leurs alliés respectifs depuis le début de la guerre d’extermination des Palestiniens à Gaza.
"Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à plein régime (...) mais nous nous préparons aussi à faire face à des défis sur d'autres théâtres", a déclaré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Nous sommes prêts pour la défense et l'attaque", a-t-il assuré.
"Panique parmi les enfants"
La guerre d’extermination, la plus meurtrière en 75 ans d’occupation et de carnages successifs, a fait jusqu'à présent 33.545 morts à Gaza, à 80% des enfants et des femmes.
"La situation est désastreuse et empire, les bombardements n'ont pas cessé et continuent", a raconté à l'AFP Imad Abu Shawish, un homme de 39 ans, dans le secteur de Nousseirat, dans le centre du territoire.
"Nous entendons le bruit des missiles qui tombent près de nous avant d'exploser, et provoquent la panique parmi les enfants", a-t-il ajouté.
Les efforts de médiation n'ont pas permis jusqu'à présent de parvenir à un compromis.
La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aide humanitaire chaque jour dans la bande de Gaza et le retour chez eux des habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une source du Hamas.
"Des exigences claires’’
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé mercredi que la mort dans une frappe israélienne à Gaza de trois de ses fils ne ferait pas fléchir le mouvement islamiste, au pouvoir dans le territoire depuis 2007.
"Nos exigences sont claires et nous n'y renoncerons pas. Si l'ennemi croit que cibler mes fils au plus fort des négociations et avant que le Hamas ne donne sa réponse, poussera le mouvement à changer de position, il se trompe", a déclaré M. Haniyeh, basé à Doha, à la chaîne qatarie Al-Jazeera.
Le Hamas exige avant tout accord un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation importante de l'aide humanitaire, un retour des déplacés et un accord "sérieux" d'échange de prisonniers israéliens et palestiniens.
Benjamin Netanyahu continue de répéter que la guerre se poursuivra jusqu'à ‘’la victoire sur le Hamas et la libération de tous les otages’’. Il maintient son projet d'offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte à l'extrémité sud de la bande de Gaza.
Ce projet suscite l'opposition de nombreuses capitales étrangères, à commencer par Washington, qui redoutent de lourdes pertes civiles dans la ville devenue un abri pour un million et demi de personnes, selon l'ONU, en majorité des déplacés qui ont fui la guerre plus au nord. (Quid avec AFP)