Poutine face à Tucker Carlson - Par Samir Belahsen

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Tucker Carlson, ancien présentateur de Fox News, interviewant Vladimir Poutine

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« La cause de Hitler vit toujours »

« Ce sont les Ukrainiens qui ont commencé la guerre en 2014, nous essayons de la finir »

Vladimir Vladimirovitch Poutine

Le timing en communication politique est une arme de destruction massive. Le président Poutine a choisi son moment pour expliquer face à Tucker Carlson, devenu plus indépendant, le conflit en Ukraine, « comment il a commencé, comment il se déroule et comment il pourrait prendre fin».

Le choix du journaliste conservateur américain ex-animateur star de Fox News et proche de Donald Trump, n’est pas anodin.

Le président veut passer des messages forts.

Sur le terrain économique, la Russie est devenue, l'année dernière, la première économie d’Europe, malgré les sanctions et les restrictions. Les armes économiques américains ne fonctionnent pas. Le volume des échanges avec la Chine dépassait en 2023, les 230 milliards USD. 

Sur le front militaire, l’armée Russe renforce ses positions et lance des attaques sans prise de risques et sans grands dégâts. 

La dernière concerne la ville d'Avdeïevka dont le maire a fait état d'une situation «critique par endroits» et de premiers «combats de rue» isolés avec des groupes de soldats russes.

L’occident est dans la confusion selon les termes du chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, 

La même confusion parait atteindre l’armée Ukrainienne, le général Zaloujny, commandant en chef de l'armée ukrainienne, vient d’être remplacé par le général Syrsky.

Au niveau politique, deux facteurs impactent « le moment » : la poursuite du génocide à Gaza et le compte à rebours des élections Américaines.

Les principaux messages de Poutine

Que nous dit Poutine dans ce contexte : voici les quatre  principaux messages suivants :

La légitimité historique 

Le président Poutine a pris son temps pour convaincre de la légitimité historique de ses revendications sur l’Ouest de l’Ukraine. Le nom «Ukraine» avait été inventé par les Polonais, nous rappelle-t-il explicitement. C’est un « État artificiel », avec des territoires pris sur la Pologne, la Roumanie et la Hongrie. L’Ukraine, c’est l’œuvre de Staline. «Ce sont les Ukrainiens qui ont commencé la guerre en 2014, nous essayons de la finir». La Russie a été poussée à la guerre face à la menace de l'Otan et d'une Ukraine « nazifiée », dirigée par la CIA.

Confiance 

La grammaire des gestes, la fluidité des réponses et leurs contenues tendent à démontrer une grande confiance en soi. On est légitime, notre économie ne souffre pas … je suis en forme, on ne peut pas perdre… Les BRICS dépassent  les pays du G7 : une nouvelle avancée à laquelle les États-Unis veulent s'opposer par la force. «Pour assurer l'avenir, il faut changer d'attitude face aux évolutions». 

La défaite russe est impossible : 

Pour le président Poutine, une défaite de la Russie est « impossible par définition ». Les États-Unis ont d’autres chats à fouetter : « Vous avez des problèmes avec l'immigration à vos frontières, avec la dette, vous n'avez pas de meilleures choses à faire que de vous battre en Ukraine ? » 

L’ouverture au dialogue 

En appelant au dialogue, le président russe assure n'avoir aucune velléité d'agression. « Nous n'avons pas d'intérêts en Pologne, en Lettonie ou ailleurs », leur a-t-il expliqué.

En s’adressant aux Américains à travers Tucker Carlson, le maître du Kremlin voulait dénoncer l’ingérence des États-Unis sans insulter l’avenir mais sans oublier le futur proche : les élections américaines, les russes, elles, sont déjà jouées.

Le naïf et désenchanté que je suis, attendais une déclaration forte sur le génocide de Gaza…RIEN .

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