Présumée tentative d’assassinat d'Ousmane Sonko: Le Procureur ordonne l'arrestation de deux médecins

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L'opposant Ousmane Sonko, chef du parti "Pasfet"

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Dakar - Le Procureur de la République du Sénégal a ordonné l'arrestation de deux médecins dans le cadre de l'enquête ouverte sur la présumée tentative d’assassinat de l'opposant Ousmane Sonko, chef du parti "Pasfet", rapportent des médias sénégalais.

Le procureur a ordonné l'arrestation des docteurs El Hadji Mbagnick Ngom et Samir Simon Boulos qui avaient consulté le président de Pastef à la suite des événements survenu le 16 mars dernier lors du procès pour diffamation de l'opposant sénégalais, indique le journal "Libération".

Le média soutient que lorsque les enquêteurs ont interrogé les deux médecins sur le dossier médical de leur patient, en tant que témoin, "ils ont refusé de s’exécuter, invoquant le secret médical".

"Ce refus a irrité le parquet. Le procureur estimant qu’on ne peut pas opposer le secret médical à une réquisition dans le cadre d’une enquête criminelle. C’est ainsi que les deux médecins ont été convoqués lundi à la Sûreté urbaine", informe la publication, précisant que seul Dr Ngom s’est présenté. Il a été placé en garde à vue pour entrave à l’action de la justice, ajoute la même source.

Son collègue, Dr Boulos, s’est fait représenter par son avocat, note le quotidien qui précise que la défense "a demandé le report de la convocation de son client en brandissant un certificat médical attestant l’indisponibilité du médecin".

A rappeler qu’Ousmane Sonko avait été condamné le 30 mars dernier par le tribunal correctionnel de Dakar, à deux mois de prison avec sursis pour "diffamation" à l'encontre du ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Cette peine préserve toutefois l'éligibilité de Sonko pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats. Le ministre lui reprochait d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE) pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes.

Outre les deux mois de prison assortis du sursis, le tribunal a condamné Sonko, qui était absent lors de l'audience, à verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts au ministre. Il l'a relaxé des délits d'injures et de faux et ne lui a pas infligé d'amende. Le Ministère public et la partie civile ont interjeté appel.

Le procureur général avait annoncé récemment l'arrestation d'un agent de sécurité aéroportuaire dans l'affaire de tentative d'assassinat présumée de Sonko et l'ouverture d'une information judiciaire sur cette question. Le mis en cause, Yarga Sy, qui dit être un militant du parti "Pastef", a été arrêté dans le cadre d'une enquête confiée par le procureur de la République à la Sûreté urbaine.

Selon la presse, le mis en cause a confirmé avoir donné le tissu imbibé de vinaigre à Ousmane Sonko pour "atténuer les effets des gaz lacrymogènes" lancés par les forces de l'ordre jeudi 16 mars sur ses partisans. Sonko a été admis ce jour même dans une clinique de Dakar.

Ousmane Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l'élection présidentielle du 25 février 2024, et qui est arrivé 3-ème lors du scrutin de 2019, fait l'objet depuis deux ans d'une autre procédure pour "viols et menaces de mort" après une plainte d'une employée d'un salon de beauté de Dakar. Un juge d'instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer devant une chambre criminelle l'opposant inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021.