International
Reprise des bombardements à Gaza : ''L'inaction est un feu vert donné à la tuerie des enfants'' (UNICEF)
La reprise des bombardements israéliens dans la bande de Gaza a fait en moins d’une heure plus de 60 morts
Plus de 15.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, parmi lesquelles 6.150 enfants et plus de 4000 femmes. La Défense civile de Gaza estime par ailleurs que plus de 7.000 personnes sont portées disparues.
Voici les derniers développements:
Fin de la trêve
La trêve dans la guerre d’Israël contre les Palestiniens a expiré vendredi matin, et l’agression se poursuit.
L'armée israélienne qui a repris vendredi son pilonnage meurtrier de la bande de Gaza, assure avoir frappé "plus de 200 cibles terroristes".
Le Hamas et Israël se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec de la prolongation de la trêve, en reconnaissant notamment ne pas s'être entendus sur la liste des détenus.
Pour ne rien changer, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a bien sûr rejeté la responsabilité sue le Hamas d'avoir "violé l'accord" et "tiré des roquettes" vers Israël.
Mais plus de 100 morts, on les trouve à Gaza
La reprise des bombardements israéliens dans la bande de Gaza a fait plus de 100 morts, a annoncé dans un communiqué le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le mouvement palestinien, qui a également fait état de dizaines de blessés dans des bombardements aériens sur des civils.
Dès les premières explosions vendredi matin, des milliers d'habitants du petit territoire palestinien ont repris la route des hôpitaux et des écoles devenus camp de fortune pour les déplacés, ont constaté des journalistes de l'AFP à travers Gaza, ajoutant que des habitants se pressent notamment pour donner leur sang.
Le Hamas affirme avoir "proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées" parmi les otages, ainsi que la remise à Israël de corps d'otages israéliens "ayant perdu la vie dans les bombardements israéliens" sur Gaza.
L'Autorité palestinienne, par la voix de Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de Mahmoud Abbas, a dénoncé la poursuite du nettoyage ethnique et du génocide à Gaza.
Signe d'une trêve qui devenait de plus en plus précaire, le Hams a revendiqué une attaque jeudi à Jérusalem qui a coûté la vie à quatre Israéliens.
La fin de la trêve est un coup dur pour les familles des détenus israéliens. "On nous a fait entrevoir une chance que les gens sortent, nous rejoignent et reprennent leur vie d'avant", a témoigné, ému, Ilan Zecharya, l'oncle d’un détenu Eden Yerushalmi, âgée d'une vingtaine d'années.
"A tous, à notre pays, nous demandons un nouveau dispositif" pour la "libération de tout le monde", a-t-il imploré.
Les Etats-Unis restent "focalisés" sur la libération des détenus, a affirmé le secrétaire d'Etat Antony Blinken, au lendemain d'une visite en Israël.
Et la Maison Blanche a fait savoir que les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël, "continuent à travailler" en vue d'une trêve humanitaire.
Inquiétudes de la communauté internationale
Le Qatar, principal médiateur entre Israël et le Hamas, a exhorté la communauté internationale à agir rapidement pour mettre fin à la violence dans la bande de Gaza.
Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Volker Türk, a qualifié de "catastrophique" la reprise des hostilités, exhortant "toutes les parties et tous les Etats ayant une influence" sur les belligérants "à redoubler d'efforts, immédiatement, pour garantir un cessez-le-feu".
"L'inaction est, par essence, un feu vert donné à la tuerie des enfants", a de son côté affirmé le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), James Elder, à des journalistes à Genève, via une liaison vidéo depuis Gaza.
La France a jugé vendredi "indispensable" de réinstaurer une trêve, estimant "regrettable" et de "mauvaise nouvelle" la reprise des combats entre Israël et le Hamas.
Poursuite des négociations
"Les négociations sur la trêve à Gaza avec les médiateurs du Qatar et de l'Egypte se poursuivent", a déclaré à l'AFP une source informée des discussions sous le couvert de l'anonymat, après une nuit d'intenses négociations.
Des détenus israéliens toujours à Gaza
Les sept jours de trêve ont permis la libération de 80 détenus israéliens, des femmes et des enfants, et de 240 prisonniers palestiniens, également des femmes et des mineurs.
Une vingtaine d'étrangers ou binationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés hors du cadre de l'accord.
Encore plus féroce
La trêve avait offert un répit aux habitants de Gaza et permis une accélération de l'aide humanitaire, mais ce flot, pourtant qualifié de très insuffisant par l'ONU, s'est désormais tari.
"Aucun camion d'aide n'est entré depuis la reprise des bombardements israéliens mais des préparatifs sont en cours pour l'évacuation de plusieurs blessés" a affirmé à l'AFP Waël Abou Omar, chef de la communication du terminal de Rafah (sud), point de passage entre Gaza et l'Egypte.
Les besoins sont immenses dans le territoire déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et placé depuis le 9 octobre en état de siège total par Israël.
Vendredi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait état de 111.000 cas d'infection respiratoire aiguë et de 36.000 cas de diarrhée chez des enfants de moins de cinq ans recensés parmi les déplacés à Gaza.
Ils sont 1,7 million d'après l'ONU et plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Anas Abou Dagga s'est désolé que la guerre ait repris, "encore plus féroce".
"Notre maison a été détruite, nous avons sept proches blessés", a raconté à l'AFPTV ce Gazaoui, accouru à l'hôpital Nasser, où des habitants se sont également pressés pour donner leur sang.
Continuer à nous battre
Dans le chaos, tous les corps ne sont pas identifiés. Sur un sac mortuaire blanc, quelqu'un a écrit "un enfant déplacé dans une école de Cheikh Radwane", un quartier de la ville de Gaza, d'après un journaliste de l'AFP.
"Nous demandons un cessez-le-feu. Nous avons peur pour nos enfants", a imploré Abdel Karim Hamdane, un habitant de Gaza.
En Israël, face à la menace de roquettes, les autorités ont réinstauré l'interdiction aux écoles d'ouvrir si elles ne disposent pas d'un abri aux normes. (Quid avec AFP)