Discours du 20 août : Rejet d’un Maroc à deux vitesses, des riches qui s’enrichissent davantage ; et des pauvres restés en dehors de la dynamique de développement

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M VI

L'?l?ment humain reste ?la vraie richesse? du Maroc et l'une des composantes essentielles du capital immat?riel du Royaume, a soulign? le roi Mohammed VI qui s?adressait aux Marocains ? l?occasion du 61?me anniversaire de la r?volution du roi et du peuple suite ? l?exil le 20 ao?t 1953 de son grand p?re le roi Mohammed V et de la famille royal.

Dans ce discours diffus? sur les cha?nes de t?l?vision marocaines mercredi soir, le souverain a r?it?r? son appel ? ?quantifier et ? valoriser ce capital, compte tenu de la place qui lui revient dans l'impulsion de tous les chantiers et de toutes les r?formes et en mati?re d'insertion dans l'?conomie de la connaissance?.

Mohammed VI a relev?, ? cet ?gard, que le processus de d?veloppement de certains pays ?mergents se caract?rise par ?l'apparition de sympt?mes n?gatifs illustr?s par le creusement des ?carts entre les couches sociales?. C'est pourquoi, a-t-il expliqu? le Maroc, veille ?? ce que le d?veloppement ?conomique aille de pair avec l'am?lioration des conditions de vie du citoyen marocain?.

D?un ton ferme il a dit son rejet d?un Maroc ? deux vitesses : Des riches qui b?n?ficient des fruits de la croissance et s'enrichissent davantage, et des pauvres rest?s en dehors de la dynamique de d?veloppement et expos?s ? plus de pauvret? et de privation?.

Le roi a fait observer que ?c'est dans cet esprit que s'inscrivent les programmes de l'Initiative nationale pour le D?veloppement humain, exp?rience dont plusieurs pays ont exprim? le souhait de profiter, ainsi que le volet social des plans sectoriels qui attachent un int?r?t particulier au d?veloppement local et humain?.

Le discours royal s'est ?galement voulu rassurant quant au potentiel de d?veloppement du Maroc et ? la capacit? des Marocains ? relever les d?fis ? venir.

?Nous avons tenu ? mettre en ?vidence et confirmer la r?putation des Marocains connus pour leur s?rieux et leur d?vouement au travail?, a encore soulign? le souverain, relevant que les Marocains ont ?d?montr? leur capacit? ? donner et ? cr?er, d?s lors qu'ils disposent des moyens n?cessaires et des conditions idoines pour entreprendre n'importe quelle action, de n'importe quelle nature, petite ou grande, intellectuelle ou manuelle, et ce, en d?pit du fl?au du ch?mage?.

Voici par ailleurs de larges extraits du discours de Mohammed VI?:

La patrie appartient ? tous

La patrie appartient ? tous. Le devoir commande que tous les Marocains, individuellement et collectivement, s?impliquent fermement et r?solument dans la d?fense de l?unit? de leur nation et s?investissent dans le processus de d?veloppement de leur pays.

Les Marocains sont un peuple habit? par l?ambition d?atteindre les plus hauts sommets et de se mettre au diapason des nations avanc?es. Mais un tel dessein n?a rien d?un r?ve chim?rique ou d?une cr?ation ex nihilo. Il proc?de plut?t d?une r?alit? tangible et s?appuie sur des r?alisations concr?tes que le Maroc a inscrites ? son actif sur la voie de la d?mocratie et du d?veloppement. O? en est donc le Maroc aujourd?hui ? Dans quelle cat?gorie peut-on classer l??conomie nationale, par rapport ? d?autres pays ? Peut-on le consid?rer comme un pays comp?titif, ou le ranger parmi les Etats ?mergents ?

Chacun sait qu?il n?existe pas un mod?le sp?cifique de pays ?mergents. Chaque pays poursuit, en mati?re de d?veloppement, un parcours qui lui est propre, selon les ressources humaines, ?conomiques et naturelles dont il dispose, et en fonction de son capital civilisationnel, et des ?cueils et difficult?s qu?il vient ? rencontrer.

Mais il est des crit?res et des atouts qu?il faut faire valoir pour faire partie de cette cat?gorie de pays ?mergents. Il s?agit notamment du niveau d??volution d?mocratique et institutionnelle, du progr?s ?conomique et social, et de l?ouverture r?gionale et internationale.

L??conomie nationale a connu une transformation profonde dans sa structure

Comme chacun sait, aucun Etat ne peut passer d?un palier ? un autre du jour au lendemain, mais il doit n?cessairement capitaliser sur les avanc?es positives qu?il a accumul?es tout au long de son histoire.

Le Maroc, en l?occurrence, offre un v?ritable mod?le en la mati?re. Il a pu, au cours des quinze derni?res ann?es, conforter son cheminement d?mocratique, tout en consolidant les fondements d?un mod?le de d?veloppement int?gr? et durable, port? par l?imp?ratif de lancer des projets structurants, alli? ? la volont? de promouvoir le d?veloppement humain et durable.

En effet, l??conomie nationale a connu une transformation profonde dans sa structure et une grande diversification dans ses secteurs productifs. Elle a r?alis? un taux de croissance ?lev? et constant, et a pu maintenir les grands ?quilibres, en d?pit des retomb?es de la crise ?conomique mondiale.

Les strat?gies sectorielles ont permis, ? cet ?gard, de r?aliser des r?sultats concrets qui ont contribu? ? la clarification de la vision et au repositionnement de l??conomie nationale sur le plan r?gional et international.

Ainsi, par exemple, le Plan Maroc Vert et le Plan Halieutis ont contribu? ? l?obtention par le Maroc du Prix de la FAO, pour avoir atteint, deux ans avant terme, les objectifs du Mill?naire en mati?re de lutte contre la pauvret? et la faim.

Les ?conomies ?mergentes tendent ? s?appuyer principalement sur le d?veloppement durable

Cette performance tient au fait que les deux plans reposent sur la recherche d?un ?quilibre entre les grands projets ? rendement ?lev?, et les actions de promotion de l?agriculture vivri?re et solidaire et de la p?che artisanale, et eu ?gard ? leur r?le dans l?am?lioration et la p?rennisation du revenu.

De m?me, le Plan Emergence Industrielle, qui repose sur une approche int?gr?e, pr?voyant notamment de dispenser une formation professionnelle appropri?e, appuy? par le saut qualitatif qu?ont connu le secteur commercial et financier et l??conomie num?rique, a contribu? au renforcement de la position de l??conomie nationale au niveau continental.

Si les infrastructures comptent parmi les piliers sur lesquels reposent les ?conomies ?mergentes, les r?alisations que le Maroc a inscrites ? son actif dans ce domaine, ont contribu? ? accro?tre la comp?titivit? des entreprises et des produits nationaux.

Dans le m?me ordre d?id?es, l?attractivit? de l??conomie nationale s?est renforc?e gr?ce aux efforts constants qui sont d?ploy?s pour am?liorer le climat des affaires, et cr?er des p?les ?conomiques comp?titifs, tel le p?le industriel Meloussa-Tanger.

Nous tenons ? exprimer notre satisfaction quant ? la contribution que nombre d?entreprises du secteur priv? et d??tablissements publics, ont apport?e au d?veloppement de l??conomie nationale, aussi bien en interne qu?? l?ext?rieur.

L?Office Ch?rifien des Phosphates constitue ? cet ?gard un v?ritable mod?le au regard de la strat?gie nationale et internationale efficace dont il dispose et compte tenu de la vision claire, de la bonne gouvernance et de l?efficacit? qui le caract?risent. Tous ces facteurs consacrent l?int?gration du Maroc dans le march? mondial des phosphates, ressource qui est devenue un enjeu universel tant elle est ?troitement li?e ? la s?curit? alimentaire.

Les ?conomies ?mergentes tendent ? s?appuyer principalement sur le d?veloppement durable et l?exploitation judicieuse des opportunit?s offertes par l?Economie Verte.

Ainsi, le domaine des ?nergies renouvelables a connu un v?ritable essor suite aux grands projets que Nous avons lanc?s, parall?lement ? l?adoption de la strat?gie d?efficacit? ?nerg?tique et de la politique ambitieuse de mobilisation des ressources en eau.

A cet ?gard, le plan marocain d??nergie solaire et ?olienne constitue une preuve suppl?mentaire de notre capacit? ? relever les d?fis. S?il en est ainsi, c?est gr?ce notamment ? une vision claire et anticipative, conjugu?e ? une planification rigoureuse des priorit?s pressantes, garantissant la satisfaction des besoins ?nerg?tiques de notre pays et la r?duction de sa d?pendance de l??tranger et ce, gr?ce ? une exploitation judicieuse de nos ressources propres en ?nergies renouvelables.

Un partenariat fructueux sans exclusif

Le Maroc a certes besoin de faire quelques efforts suppl?mentaires pour progresser r?solument et avec assurance vers l?insertion parmi les Etats ?mergents. Mais d?ores et d?j? sa politique d?ouverture ?conomique l?a confort? dans sa position comme axe d??changes internationaux.

Cette performance est illustr?e par la mise en place de partenariats fructueux, tant avec les pays arabes ? en particulier les Etats du Conseil de Coop?ration du Golfe ? qu?avec les pays d?Afrique sub?sahariens, o? le Maroc repr?sente le deuxi?me investisseur en Afrique.

L?on citera ?galement ? cet ?gard, le statut avanc? liant le Maroc ? l?Union Europ?enne, et les accords de libre-?change avec un grand nombre d?Etats, dont et au premier chef, les Etats Unis d?Am?rique, ainsi que le partenariat strat?gique que nous nous employons ? approfondir avec la Russie, et le partenariat que nous sommes en train de mettre au point avec la Chine.

Par ailleurs, le Maroc constitue un maillon essentiel dans la Coop?ration tripartite et multilat?rale, en particulier pour assurer la s?curit?, la stabilit? et le d?veloppement en Afrique.

Aucune place ? l?autosatisfaction

Les acquis et les r?alisations engrang?s ne devraient pas inciter ? l?autosatisfaction. Ils devraient plut?t constituer un motif puissant pour redoubler d?efforts et rester constamment mobilis?s.

En effet, soit l??conomie marocaine devient une ?conomie ?mergente gr?ce ? ses potentialit?s et ? la coordination des ?nergies de toutes ses composantes, soit elle manquera son rendez-vous avec l?Histoire.

Notre mod?le de d?veloppement a atteint un niveau de maturit? qui l?habilite ? faire une entr?e d?finitive et m?rit?e dans le concert des pays ?mergents. Toutefois, les prochaines ann?es seront d?cisives pour pr?server les acquis, corriger les dysfonctionnements et stimuler la croissance et l?investissement.

Alors, ce mod?le peut-il progresser, en relevant les d?fis et en ?liminant les obstacles auxquels il est confront? ?

Si les pays s?appuient essentiellement sur la comp?titivit? de leurs entreprises, notamment celles qui exportent leurs produits vers les march?s mondiaux, l??conomie marocaine a enregistr?, h?las, un retard significatif en la mati?re, en raison de l??parpillement et de la faiblesse du tissu industriel et de la concurrence du secteur informel.

Cette situation appelle la mise en place de groupes forts et d?entreprises puissantes permettant de renforcer la r?silience de l??conomie nationale, tant pour faire face ? la concurrence internationale que pour tisser des partenariats avec les petites entreprises ? m?me de favoriser le d?veloppement au niveau national.

Se doter de ressources humaines qualifi?es est un pr?alable majeur pour rehausser la comp?titivit? et r?pondre ainsi aux exigences du d?veloppement et du march? de l?emploi et pour accompagner la progression et la diversification que conna?t l??conomie nationale.

Comme tout le monde le sait, la bonne gouvernance est la cl? de r?ussite de toute r?forme. Elle est essentielle ? la r?alisation des objectifs de toute strat?gie.

Dans quelle mesure le syst?me de gouvernance actuel dans les secteurs productifs marocains peut-il contribuer ? la mise ? niveau et au d?veloppement de l??conomie nationale ?

Am?liorer le climat des affaires

Il est vrai que l?objectif de rejoindre les pays ?mergents ne peut se concr?tiser que si l?on continue ? am?liorer le climat des affaires, notamment en allant de l?avant dans la r?forme de la Justice et de l?Administration, la lutte contre la pr?varication et la moralisation de la vie publique. Nous estimons que cette t?che est une responsabilit? qui incombe ? toute la soci?t?, citoyens et associations, et qu?elle n?est pas du seul ressort de l?Etat.

Il convient aussi de renforcer le r?le strat?gique de l?Etat en mati?re de r?gulation et d?organisation et d?engager avec audace les grandes r?formes, notamment en mati?re de r?gimes de retraite et de fiscalit?, tout en veillant ? poursuivre l?application des r?gles de bonne gouvernance dans tous les secteurs.

Le citoyen au centre des pr?occupations

Le processus de d?veloppement de certains pays ?mergents se caract?rise par l?apparition de sympt?mes n?gatifs illustr?s par le creusement des ?carts entre les couches sociales.

C?est pourquoi Nous veillons ? ce que le d?veloppement ?conomique aille de pair avec l?am?lioration des conditions de vie du citoyen marocain.

En effet, Nous ne voulons pas d?un Maroc ? deux vitesses : Des riches qui b?n?ficient des fruits de la croissance et s?enrichissent davantage ; et des pauvres rest?s en dehors de la dynamique de d?veloppement et expos?s ? plus de pauvret? et de privation.

C?est dans cet esprit que s?inscrivent les programmes de l?Initiative nationale pour le D?veloppement humain, exp?rience dont plusieurs pays ont exprim? le souhait de profiter, ainsi que le volet social des plans sectoriels qui attachent un int?r?t particulier au d?veloppement local et humain.

Nous avons tenu ? mettre en ?vidence et confirmer la r?putation des Marocains connus pour leur s?rieux et leur d?vouement au travail. En effet, nos citoyens ont d?montr? leur capacit? ? donner et ? cr?er, d?s lors qu?ils disposent des moyens n?cessaires et des conditions idoines pour entreprendre n?importe quelle action, de n?importe quelle nature, petite ou grande, intellectuelle ou manuelle, et ce, en d?pit du fl?au du ch?mage.

L??l?ment humain reste la vraie richesse du Maroc et l?une des composantes essentielles de son capital immat?riel. Nous avons appel? dans le discours du tr?ne ? quantifier et ? valoriser ce capital, compte tenu de la place qui lui revient dans l?impulsion de tous les chantiers et de toutes les r?formes et en mati?re d?insertion dans l??conomie de la connaissance.

Le progr?s r?alis? par le Maroc n?est pas d? au hasard. Il est le r?sultat d?une vision claire et de strat?gies rigoureuses, et des efforts et des sacrifices consentis par tous les Marocains.

Gouvernements, partis, syndicats, patronat, soci?t? civile? Un m?me combat

A cet ?gard, Nous saluons les gouvernements qui se sont succ?d?s jusqu?? pr?sent pour le patriotisme sinc?re et le sens ?lev? des responsabilit?s dont ils ont fait preuve dans la gestion des affaires du pays.

Nous rendons ?galement hommage au r?le cl? jou? par les entreprises citoyennes dans l?impulsion du d?veloppement ?conomique et social du pays.

Nous nous f?licitons ?galement du r?le croissant des organisations de la soci?t? civile, et de leur participation efficiente ? la dynamique de d?veloppement.

Nous rendons un hommage particulier aux partis politiques et aux syndicats s?rieux que la Constitution a consacr?s comme acteurs cl?s et incontournables au sein de l?Etat et de la soci?t?, compte tenu de leur capital de militantisme, et au vu du patriotisme sinc?re et du civisme responsable dont ils font preuve dans le traitement des questions majeures de la Nation.

Nous adressons l?expression de nos remerciements ? toutes les organisations syndicales pour le r?le majeur qu?elles ont jou?, au cours des 15 derni?res ann?es, dans la consolidation de la paix sociale comprise au sens large, sans pour autant renoncer ? leurs principes constants, en s?attelant ? d?fendre les droits et les int?r?ts sociaux et ?conomiques de la classe ouvri?re.

Aussi, il Nous a ?t? donn? d?acc?der ? la requ?te qui Nous a ?t? soumise par les organisations syndicales concernant leur repr?sentation au sein de la Chambre des Conseillers, laquelle s?apparentait, dans la premi?re version du projet de la nouvelle Constitution, ? une chambre r?serv?e uniquement aux repr?sentants des collectivit?s territoriales.

Nous avons ? c?ur de voir ces organisations continuer ? jouer le r?le qui leur incombe dans la soci?t? et en mati?re de d?veloppement. Elles se doivent de remplir les obligations nationales qui leur ?choient en mati?re d??dification, de r?forme et de consolidation de la paix sociale, et ce, au m?me titre qu?elles jouissent des droits que leur conf?re la loi.

Nous tenons, par ailleurs, ? rendre hommage aux professionnels de l?Enseignement, hommes et femmes, notamment ceux exer?ant en milieu rural, pour leurs efforts d?di?s ? la formation de g?n?rations de cadres qualifi?s ayant apport? leur contribution ? la mise en ?uvre des chantiers de d?veloppement. Nous les saluons ?galement pour leurs sacrifices en faveur de l??ducation des g?n?rations montantes [?]

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