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A Souk El Arbaa du Gharb, des pluies bienfaitrices qui ont rarement autant mérité autan leur adjectif

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Après des années de sécheresse accablante, les agriculteurs de Souk El Arbaa du Gharb retrouvent enfin le sourire. Les pluies généreuses de mars ont redonné vie aux champs assoiffés, ranimé les cultures et nourri un nouvel espoir de récoltes abondantes. Entre céréales, pois chiches, betteraves et pâturages, la terre respire à nouveau — prélude à une saison agricole prometteuse, tant attendue par une région résolument tournée vers la résilience.
Par Karim HAMMOU - MAP avec Quid
Souk El Arbaa du Gharb - Les saisons successives de sécheresse, qui ont pesé lourdement sur les cultures et réduit les récoltes dans la région de Souk El Arbaa du Gharb, n’ont pas réussi à escamoter les espoirs des agriculteurs en l’avènement d’un hiver plus clément.
Une foi renouvelée
Rarement des pluies providentielles ont autant mérité leur adjectif, redonnant vie à des terres asséchées et revitalisant les cultures, prélude d’une saison agricole prospère.
La région, connue pour son potentiel agricole, a enregistré d’abondantes précipitations, à l’instar de terres avoisinantes, avec 170 mm de pluies durant le mois de mars, et un total de 300 mm depuis le début de la saison agricole, soit une augmentation de 31 % par rapport à la même période l’année dernière.
Les terres gorgées d’eau et les rigoles bien remplies, ont donné aux agriculteurs le cœur à l’ouvrage, reprenant leurs activités avec une foi renouvelée, optimistes quant à une saison prometteuse, nourrissant ainsi l’espoir non pas de compenser leurs pertes, mais d’obtenir une récolte abondante pour rééquilibrer un tant soit peu leurs comptes.
Outre son impact sur l’agriculture, les dernières précipitations ont également alimenté les espoirs des éleveurs de la région, avec des pâturages sauvages qui ont commencé à prospérer et des champs à nouveau reverdis portant des promesses de fourrage abondant.
Au milieu de terres de nouveau fécondes, Idriss Benzehra, un agriculteur local, se déplace dans son champ de pois chiches. Il affirme avoir semé les graines sous des conditions climatiques extrêmes avec des précipitations qui se faisaient rares. Mais son optimisme mal mené par une sécheresse qui n’en finissait pas, s’est avéré payant avec l’arrivée de pluies, encore un adjectif approprié, salvatrices.
D’un œil expert, l’agriculteur glissant ses doigts entre les plants verts de son champ, désormais plus frais, il assure qu’à la faveur des dernières précipitations, la situation s’est nettement améliorée. Et reconnait à l’Etat son mérite dans l’obtention d’engrais azotés subventionnés qui ont joué un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité des récoltes et le renforcement de la résilience des cultures.
700.000 hectares de culture d’automne et d’hiver
Aziz Errami, également agriculteur de la région, tout sourire, répète une évidence qui saute, pour leur plaisir, aux yeux : "les pluies ont ravivé nos terres, après une situation devenue extrêmement critique, à cause de ces années consécutives de sécheresse". Sans ces précipitations, note-il, ‘’les cultures de blé étaient sur le point d’être totalement compromises par la sécheresse’’.
"Grâce à Dieu, la situation s’est considérablement améliorée, que ce soit pour la culture du pois chiche, de la betterave, des céréales ou du tournesol", souligne-t-il.
Indubitablement, les récentes précipitations dans la région impacteront bénéfique ment la saison agricole, en particulier les cultures d’automne et d’hiver, qui s’étendent sur une superficie de plus de 700.000 hectares, précise pour sa part, le directeur régional de l’Agriculture de Rabat-Salé-Kénitra, Mahjoub Lahrach.
Ces pluies contribueront à l’amélioration de l’état des cultures céréalières d’automne, des légumineuses d’automne et des cultures sucrières, fourragères et des légumes et favoriseront le développement des cultures du semis direct, qui couvre environ 52.000 hectares.
Ces conditions favorables profiteront aussi aux cultures printanières, ce qui devrait accélérer l’opérationnalisation des surfaces programmées estimées à plus de 103.000 hectares, soit une augmentation de 12 % par rapport à la saison précédente, afin de compenser les pertes des cultures céréalières affectées par le déficit pluviométrique des derniers mois.