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Ainsi le Maroc, absorbé par l’approfondissement de ses révolutions, seulement – Par Talaa Saoud El Atlassi
C’est parce que le Roi sait que le Maroc, sans l’émancipation de son autre moitié, ne peut accomplir que la moitié du chemin à parcourir, qu’il travaille, sans rien brusquer mais sans rien laisser stagner, à sortir la femme marocaine de l’état subalterne dont lequel certains veulent la maintenir
L’aire arabe de la géographie mondiale agitée, est en proie à des vagues très élevées sur l'échelle des turbulences, générant des interrogations sur l'avenir arabe dans un magma d'anxiété. Outre l'agression ultra-barbare d'Israël contre la Palestine, le Liban et la Syrie, de nombreux pays arabes souffrent de secousses internes, causées par des déséquilibres dans leur boussole de développement, et exacerbés par une malnutrition démocratique pathologique.
Contre vents et marées
Les indicateurs de ces pays arabes, fort heureusement, ne sont pas tous au-dessus de la cote d'alerte. Il y a, ici et là, des ilots d’espérance. Et le Maroc est l'un de ces rares pays à essayer de produire de l'espoir. Contre vents et marées, il continue d'avancer, dirigé par le Roi Mohammed VI, avec la clairvoyance d'un leader national qui dirige et assure la réalisation d'un processus de réforme profond, global et historique.
En cette dernière moitié du dernier mois de l'année, le Roi a clairement indiqué que rien ne le divertit de sa mission et que rien ne pouvait l'empêcher de faire avancer le processus de réforme du Maroc, au même rythme harmonieux et continu, en accumulant les réalisations, l'une après l'autre, avec patience et persistance.
Ces jours-ci, alors qu’il se remet d’une fracture, le souverain a vigoureusement stimulé l'intérêt national pour deux leviers clés du renouveau réformateur du Maroc : La « régionalisation avancée » et le « Code de la famille ». Le premier par un message royal aux deuxièmes assises nationales à Tanger sur la régionalisation avancée, et le second par une séance de travail présidée par le souverain au Palais Royal de Casablanca, sur le projet de réforme du « Code de la Famille ».
La régionalisation avancée
Dans les deux cas, le Roi tient à mettre en œuvre le principe de l’évaluation progressive des outils et des réalisations de son projet de réforme. En même temps, il exige la participation populaire ainsi inscrite et valorisé dans le processus d'évaluation. Cette méthodologie garantit l'appropriation par le peuple des choix et des voies du projet de réforme
La Régionalisation avancée rappelle à tous le choix de la voie démocratique dans l'institutionnalisation de la participation populaire à la gestion des affaires publiques. De telle manière que les assises nationales ont fourni un espace de dialogue auquel ont pris part les élus, les expert et l’administration territoriale. Il a été basé sur et guidé par le message royal qui a souligné les défis qui doivent être relevés afin d'améliorer et de consolider la structure régionale dans le fonctionnement et le déploiement de l'État. Le message royal a permis d'examiner la pratique du cadre géo-régional, dont la dernière évaluation remonte à 2015. Il a ouvert de nouvelles perspectives à la structure régionale dans l'effort global de développement national.
Le code de la Famille
Le « Code de la famille » a été évalué par le Roi lui-même, vingt ans après son adoption en 2004. A l'époque, il a fait l'objet d'un débat sociétal intense, résolu par le Roi Mohammed VI en adoptant une commission qui a développé un consensus autour de ce code et a pu réaliser des avancées dans certains droits de la femme. En son temps, il a constitué une révolution dans la structure familiale marocaine, dans le cadre du processus de réforme qui a caractérisé son règne de Mohammed VI.
Le Roi lui-même avait appelé à la modification du Code après vingt ans de pratique. Il s'agissait d'une porte d'entrée pour un débat national, encadré par une commission centrale mandatée par le souverain pour écouter tous les acteurs politiques, sociaux, culturels et droits-hommistes. Le plafond du dialogue national sur le projet d'amendement était qu’on « ne peut rendre licite ce que Dieu a interdit ni interdire ce qu’Il a rendu licite ».
Ce que le dialogue a recherché, c'est l'intérêt supérieur pour réaliser l'intérêt privé et public de la famille marocaine, l'incubation d'une vie décente pour les citoyens, femmes, hommes et enfants, dans un pays dont le peuple est attaché à sa mosquée, priant Dieu pour la gloire de la patrie et le triomphe d’Amir Almouminine.
Les amendements à porter au Code de la famille sont qualitatifs, multiples, globaux et liés par une ligne commune qui consiste à « développer les constantes et stabiliser les évolutions ». Dans une synthèse purement marocaine, le Roi Mohammed VI est en train de mener une grande révolution, sans bruit, en douceur et progressivement, où les renouvellements du Code sont alimentés par l'élan d'une révolution qui imprègne l'ensemble de la société à travers la composante familiale.
Le mécanisme participatif
Le Parlement se prononcera bientôt sur les textes de la Moudawana proposées par le gouvernement. C'est ce mécanisme démocratique que le Roi du Maroc tient à consolider, à respecter et à revitaliser dans le système marocain. Le Roi tient autant à la légitimité religieuse qu’à la légitimité démocratique dans la gestion du pays.
Un savant équilibre qui dans les détails de sa gouvernance révèle que celui qui est à la fois souverain et commandeur des croyants, est convaincu que le leader, dirige, propose et conduit le projet de réforme, et que le peuple se l'approprie, le décide et le met en pratique à travers ses institutions représentatives, législatives et administratives. Telle est la recette du leadership marocain et le moyen pour le Maroc de se distinguer en combattant, en gagnant, en réalisant et en poursuivant ses révolutions réformatrices dans une conjoncture internationale pleine de tempêtes, un monde arabe secoué pour quelques pays, et un voisinage proche paralysé par les rancunes.
Un seul secret à cela : la force du Maroc qui réside dans la préservation et l’activation chaque fois que nécessaire de la trilogie : Dieu, la Patrie et le Roi.
C'est ainsi que le Maroc a terminé l'année 2024, avec une vitalité politique et sociétale renouvelée. Et c'est avec la même vitalité que le Maroc abordera l'année 2025, tourné vers l'avenir de son processus de réforme, toujours réinventé.