Aziz Akhannouch et l’autonomisation de la femme

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Le plan pour l'égalité 2023-2026, décline le programme d'autonomisation et de leadership de la femme avec au menu des mesures pratiques en faveur de la promotion de son activité d'ici à 2026

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Une volonté royale

Nul ne peut le contester : sous le règne du Roi Mohammed VI, le statut de la femme a été marqué par une douce révolution, dans le cadre d'une dynamique sociale et de développement. S’exprimait la volonté Royale de réserver aux femmes marocaines la place qu'elles méritent pour l'édification d'un Maroc fort et développé.

Fort de ce constat, le Chef du gouvernement a rappelé que depuis l'accession du Souverain au Trône, le Royaume a accumulé des acquis importants dans ce rayon sensible du développement sociétal du Maroc. Deux objectifs s’en sont dégagés : les droits des femmes comme priorité nationale, et leur immunisation contre toutes les formes de discrimination et d'exploitation.

Aziz Akhannouch qui répondait à des questions orales devant la Chambre des Représentants autour du thème "L'autonomisation de la femme et les enjeux du développement", a souligné que le Souverain en a fait un thème récurrent dans les discours royaux et une orientation incontournable des politiques publiques et des programmes nationaux consolidant le statut de la femme au sein la société. La femme en situation de vulnérabilité, notamment en milieu rural, vient en tête de ces préoccupations.

Le Chef du gouvernement a égrené en réalisations et objectifs la sollicitude royale. Arrive en premier l’adoption de la Moudawana en 2004, qui met en évidence le génie de la pondération marocaine dans la recherche de solutions équilibrées, justes et pratiques, dans le cadre de l'institution d'Imarat Al Mouminine. Elle reflète une jurisprudence éclairée et ouverte, consacrant les droits de l'homme et de citoyenneté, pour les Marocains, femmes et hommes, sur le même pied d'égalité.

Les réformes profondes qu'a apportées la Moudawana à l'époque, si elles ont constitué une douce révolution sociétale, le Roi s’est attaché, afin de préserver les acquis des droits des femmes marocaines, à mettre régulièrement le point sur les carences qui entravent la réalisation des objectifs de la Moudawana.

Il a, ainsi, relevé que l'interaction avec l'appel Royal se fait à travers une réflexion collective, en vue d'actualiser les mécanismes et les législations relatifs aux femmes et à la famille, pour accompagner les développements et les acquis en matière de droits de l'homme et de la famille. En tant que gouvernement, a-t-il ajouté, ‘’nous ne pouvons que saluer cet appel royal, qui exige l'implication, dans le débat public, de l'ensemble des forces vives de la société (Parlement, partis politiques, organisations de défense des droits, associations féminines et acteurs civils) pour élaborer une conception claire objective et rénovée de la réforme de la Moudawana’’.

Les décisions importantes qui corroborent cette tendance de fond se situent, entre autres, dans la reconnaissance du droit d'une femme mariée à un étranger d'accorder la nationalité marocaine à ses enfants, les directives Royales en 2014 en faveur des femmes soulaliyates visant à rompre avec les lois antérieures et à donner aux femmes leur droit légal d'hériter au même titre que les hommes, outre l'ouverture de la profession d'Adoul aux femmes en 2018.

A l’international, le Royaume honore ses engagements, en renforçant les droits des femmes et en luttant contre toutes formes de discrimination, tout en poursuivant un engagement responsable dans le système international des droits des femmes, Aziz Akhannouch notant, à cet égard, que le Maroc s'est pleinement engagé dans l'agenda onusien "Femmes, Paix et Sécurité", à travers le lancement du Plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité en mars 2022, en exécution de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.

Témoignent de l'attachement du Royaume à poursuivre son engagement dans le système onusien pour la protection des droits des femmes, les documents d'adhésion aux deux protocoles facultatifs relatifs au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, déposés le 22 avril 2022, entrés en vigueur en juillet 2022.

Des revendications et des acquis

 Au plan gouvernemental, le plan pour l'égalité 2023-2026, décline le programme d'autonomisation et de leadership de la femme avec au menu des mesures pratiques en faveur de la promotion de son activité d'ici à 2026. Elles ‘’feront l'objet d'une programmation budgétaire au titre de l'année 2024'', a indiqué M. Akhannouch. 

Le gouvernement a également lancé le programme ''JISR'' pour l'autonomisation et le leadership qui représente une composante essentielle de la stratégie ''JISR'' visant à faciliter l'accès de la femme au marché du travail et à développer l'entrepreneuriat féminin grâce à l'amélioration de leurs capacités et leurs compétences sur le plan de la création des entreprises. Cette initiative, explique le Chef du gouvernement, favorisera la consécration de l’État social, "le Maroc du progrès et la dignité" ainsi que l'amélioration significative du taux d'activité des femmes. 38.000 demandes ont été enregistrées jusqu'à juin dernier sur les plateformes digitales dédiées à ce programme concernant les régions de Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Guelmim-Oued Noun, l'Oriental, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet et Dakhla-Oued Edahab.

Néanmoins, le gouvernement est conscient que l’’a réalisation des objectifs escomptés ne se limite pas à la création de nouvelles opportunités d'emploi pour les femmes, mais s’étend à l'accompagnement nécessaire à même de consolider l'autonomisation économique de la femme’’. La généralisation des crèches et jardins d'enfant, l'accès aisé à des moyens de transport sûrs et économiques, l'amélioration des conditions de travail ou encore le développement de l'intégration financière à travers la numérisation et la participation des collectivités dans le financement des projets, illustrent la détermination gouvernementale dans ce domaine.

Cette détermination se manifeste également à travers l’engagement gouvernemental à promouvoir l'approche genre grâce aux primes communes inscrites dans la nouvelle charte de l'investissement. Il s’agit de l'octroi d'une prime supplémentaire incitative en considération du Genre, en vue de renforcer davantage l'intégration de la femme.

L'intégration économique des femmes se retrouve également dans la création d'emplois en leur faveur. Le programme ''Forsa'' visant à accompagner et à financer les porteurs de projets, dont les femmes représentent 20 % de l'ensemble des bénéficiaires en 2022), et le programme ''Awrach'' pour l'intégration économique avec pas moins de 103.599 bénéficiaires, dont 30 % des femmes vivant en majorité dans le monde rural.

Ces programmes viennent en soutien aux ‘’efforts déployés en faveur de la consécration de l'approche Genre dans le cadre des différentes stratégies sectorielles, notamment dans le secteur industriel qui emploie 43 % de femmes actives’’. Le plan d'accélération industrielle a ainsi permis de réduire les disparités dans le domaine avec l'intégration de plus de 50 % des femmes dans le cadre des emplois créés entre les années 2014 et 2020.

L'économie sociale et solidaire n’est pas en reste. Elle est le troisième pilier du développement aux côtés des secteurs public et privé, avec une contribution prévue au PIB à l'avenir de l'ordre de 8 % au lieu de 2 % actuellement ainsi que la création de 50.000 nouveaux emplois par an.

Autant d’acquis réalisés sur le chemin de l'autonomisation économique de la femme, encore objet de nombreuses revendications, qui ont amené la communauté internationale, a encore rappelé M. Akhannouch, à saluer l’effort, indiquant que le Maroc se positionne au deuxième rang dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient avec 75,6 points sur 100 selon le rapport 2023 de la Banque mondiale concernant les femmes, l'entreprise et le Droit.

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