… dans la plus heureuse des Algérie - Par Hassan Zakariaa

5437685854_d630fceaff_b-

Comme des larrons en foire ? Oui, quand il s’agit de jouer aux pompiers-pyromanes

1
Partager :

Par Hassan Zakariaa

Un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères du Mali, en date du 1er janvier 2025, s’en prend à la diplomatie algérienne. Il reprend sa dénonciation, une année auparavant, « de la proximité et la complicité de l’Algérie avec les groupes terroristes qui déstabilisent le Mali et à qui elle a offert le gîte et le couvert tout en contrôlant leurs actions criminelles contre les populations civiles maliennes et du Sahel ». Pas moins. 

Les Maliens accusent ainsi l’Algérie, d’ « ingérence » et d’actes  « empreint de paternalisme, de condescendance et de mépris » , de « sympathie non dissimulée » pour « les groupes terroristes ».

Le communiqué malien qui voit là une stratégie de « pompier-pyromane », ne lésine pas sur les mots pour qualifier le comportement du pouvoir algérien qu’il invite à "recentrer son énergie sur la résolution de ses propres crises et contradictions internes, y compris la question Kabyle".

Le mot qui hérisse, la phrase qui fâche, et il n’en faut pas plus pour dénier toute souveraineté à Bamako et ne voir dans ce communiqué que la main du Maroc. C’est accommodant. 

A Rabat, où on a l’habitude de cette politique de la fuite continue en avant, cette contorsion ne dérange pas outre mesure. 

On ne peut pas dire autant de la presse algérienne. Comme à son habitude, complétement sortie de ses gonds, elle hurle au loup et accuse Bamako de franchir la « ligne rouge » sur laquelle bien évidemment seul Alger a tous les droits de gambader à sa guise. 

Sait-elle seulement que ces rodomontades n’impressionnent personne, qu’elles ressemblent à de l’agitation dans des sables mouvants ? Sans qu’Alger naturellement se rende compte qu’à chaque fois qu’il gesticule c’est pour s’enfoncer un peu plus.

Et sans s’apercevoir, non plus, que dans cette fanfaronnade, il y a une tournure qui en dit long sur cette bipolarité toute algérienne : c’est quand les médias algériens, chaque fois qu’ils évoquent le gouvernement de transition malien, ils croient subtile et utile d’ajouter :« issu du coup d’Etat ». Un comble pour un pays qui a à sa tête un couple fusionnel formé d’un président en permanence flanqué de « mon général », et dont le peuple, à chaque fois qu’il s’empare de la rue, et ça arrive souvent, c’est pour demander à l’armée, pas si populaire que le veut son nom, de retourner à ses casernes.

lire aussi