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Décembre 1975 – Décembre 2022 : Marocains expulsés d'Algérie : Pour ne pas oublier le drame
L’expulsion coïncidait avec le moment où le monde musulman s'apprêtait à célébrer le rituel d’Aïd al-Adha (l’Aïd Elkebir) ; les autorités algériennes ont expulsés à partir de la matinée du 8 décembre 1975 environ 45 000 Marocains et Marocaines, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées
Le 18 décembre 2022 marque le 47ème anniversaire de l’expulsion arbitraire de milliers de citoyens marocains résidants légalement sur le territoire algérien, en application de la décision prise par le gouvernement algérien sous le président Houari Boumediene le 8 décembre 1975, rappelle un communiqué du Collectif international de soutien aux familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie (CiMEA75). En voici le texte
Cette expulsion coïncide avec le même moment où le monde musulman s'apprêtait à célébrer le rituel d’Aïd al-Adha (l’Aïd Elkebir) ; les autorités algériennes ont expulsés à partir de la matinée du 8 décembre 1975 environ 45 000 Marocains et Marocaines, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées bien que ces familles marocaines expulsés arbitrairement ont étaient installées légalement en Algérie depuis le 19 siècle. Ainsi, une grande partie d'entre eux participa dans la guerre de libération algérienne qui éclata en novembre 1954, au cours de laquelle des centaines de Marocains furent tués au champ d’honneur.
A la veille de ce douloureux anniversaire, le Collectif international de soutien aux familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie (CiMEA75) condamne une fois de plus la décision des autorités algériennes d'expulser des milliers de citoyens marocains résidants légalement sur le territoire algérien au moment où les individus concernés par la décision d'expulsion et les ayants droit s'interrogent encore sur les faits qui ont conduit à ce drame humain dont les blessures ne sont pas encore cicatrisées malgré l’écoulement de 47 ans.
A l’occasion de la commémoration mondiale de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée le 10 décembre de chaque année, le Collectif international de soutien aux familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie renouvelle sa demande, à toutes les instances et les organisations ainsi que les forces vives nationales et internationales préconisant les principes et les valeurs de paix et de justice, à faire pression sur les autorités algériennes pour qu'elles reconnaissent les violations subis par ces citoyens, et leur rappellent leurs responsabilités claires dans le drame qu'ils vivent, et les indemnisent pour les dommages qu'ils ont subis.
Au niveau national, le Collectif CiMEA75 appelle encore une fois à la création d'une commission parlementaire d’enquête autour de ce dossier comme promis par tous les groupes parlementaires qui ont été contactés à ce sujet. Aussi, il salue cette initiative citoyenne et exprime son soutien, d'autant plus que les équipes de l'opposition à la Chambre des représentants ont commencé à prendre des mesures liées à la traduction de leurs engagements dans ce domaine, avec l'espoir que les équipes de la majorité contribueront à leur tour à faire émerger cette commission parlementaire.
Il est à rappeler que le Collectif international pour le soutien des familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie en 1975 (CiMEA75) et l'Organisation marocaine des droits de l'homme, avaient présenté un mémorandum pour la création d’une commission parlementaire chargée d'enquêter autour de la tragédie des marocains arbitrairement expulsés d'Algérie, et sans avertissement préalable.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'activation de l'accord de partenariat et de coopération conclu entre le Collectif international et l'Organisation marocaine des droits humains. Elle vise à obtenir la contribution de l'institution législative à documenter cette tragédie et la garantie des droits des victimes à une réparation pour le préjudice moral et matériel qu’elles ont subi et qu’elles continuent de subir par le gouvernement algérien, seul responsable de cette tragédie. Ce gouvernement continue d'induire en erreur l’opinion publique, d'occulter ce drame et d’ignorer la présence légale de ces citoyens marocains sur plusieurs décennies, et sur la constitution d'un grand nombre de familles mixtes algéro-marocaines. Rappelons que beaucoup d’entre eux prirent les armes durant la guerre de libération face au colonialisme français.
La création d'une commission parlementaire d'enquête relative au dossier des marocains expulsés d’Algérie revêt une grande importance notamment pour la documentation par une institution constitutionnelle respectable. Cette initiative du corps législatif aura une valeur décisive pour rétablir le respect de la dignité des milliers de Marocains, élevant le poids de la responsabilité de l'Algérie qui lui est confiée, ainsi que faisant la lumière sur la tragédie, et la collecte de données en possession de divers services d'intérêts publics et des organismes mais aussi de la part des personnes physiques et morales.
De plus, la création d'une commission parlementaire autour de ce dossier constitue une contribution à la préservation de la mémoire des victimes directes et indirectes, tout en explorant toutes les possibilités pour les réhabiliter, les aider à accéder à tous les recours possibles, et à préparer un document de référence, qui sera le premier du genre publié par une institution constitutionnelle, et qui contient toutes les spécifications pour soutenir les efforts des victimes dans leur plaidoyer au niveau international.
En tant qu'organisme de la société civile et indépendant, le Collectif international de soutien aux familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie créé le 21 février 2021, regroupe des victimes directes et indirectes, hommes et femmes défenseurs des droits de l'homme, en particulier des Marocains du monde victimes de cette situation et avec le soutien des militants marocains des droits de l'homme, pour ce dossier. Le Collectif continuera la mobilisation la plus large pour atteindre ses objectifs et les traduire dans un programme de travail, en menant des actions de sensibilisation et des activités de plaidoyer au niveau national et international, afin que ce dossier ne soit pas oublié et ne reste pas ouvert sans solution.
Le président : M. Cherfaoui