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En 30 ans, la représentativité féminine dans les Parlements du monde est passée de 11,3 à 27,2 %, au Maroc à 24%

Les femmes au Parlement marocain en 2016 reçue sur cette photo par le Roi Mohammed VI
Genève - La part des sièges parlementaires détenus par des femmes dans le monde est passée de 11,3 % en 1995 à 27,2 % en 2025, indique un nouveau rapport de l’Union Interparlementaire (UIP) analysant l’évolution de la représentation des femmes dans les parlements nationaux au cours des 30 dernières années.
Au Maroc, la représentativité des femmes au sein du Parlement marocain a connu une progression notable au cours des dernières décennies, bien que des défis subsistent pour atteindre une parité complète. En 1993 : Pour la première fois, deux femmes, Latifa Bennani-Smires et Badia Skalli, entrent dans l’histoires comme les permières femmes marocaines députés.
En 2002, l’introduction d’une liste nationale réservée aux femmes a permis à 35 femmes d’accéder au Parlement et ne 2011, LE nouvelle Constitution consacre l’égalité des sexes et promeut la participation politique des femmes. Cette année-là, 67 femmes sont élues à la Chambre des représentants, représentant environ 17% des sièges. 2016, le nombre de femmes parlementaires atteint 81, soit 20,5% des sièges.
En 2021, les réformes électorales mises en place pour renforcer la représentation féminine dont la proportion de femmes à la Chambre des représentants a atteint 24,3% et s’approche ainsi des 27% enregistrés à l’échelle mondiale.
En 2024, les élues ou nommées en l’absence de quotas ne représentaient que 16,8 % dans le monde
Intitulé "Les femmes au parlement : 1995-2025", le rapport, publié jeudi à Genève, marque le 30e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme de Beijing, le cadre historique des Nations Unies qui a défini une feuille de route vers la réalisation de l’égalité des sexes et des droits des femmes.
"Le passage, en 30 ans, de 11 à 27 % de femmes dans les parlements nous montre que le changement est possible, mais aussi que nous avons encore beaucoup à faire pour atteindre la parité hommes-femmes. Nous devons encourager la prochaine génération à prendre les devants et à poursuivre le combat", a déclaré Mme Cynthia López Castro, Présidente du Forum des femmes parlementaires de l’UIP.
Le rapport révèle que la proportion de femmes au parlement a augmenté régulièrement de 2000 à 2015, mais que cette progression a marqué le pas ces dernières années.
En 2024, alors que les électeurs de nombreux pays ont été appelés aux urnes avec le renouvellement de 73 chambres parlementaires dans le monde, la représentation des femmes au parlement a augmenté de seulement 0,3 point de pourcentage, affichant ainsi le plus faible taux de progression depuis 2017, relève l’étude.
Si en 1995, aucun parlement du monde n’avait atteint la parité homme-femme, en 2025, six parlements respectent la parité ou comptent une majorité de femmes dans leur chambre unique ou basse, selon le rapport.
Les Amériques ont enregistré la plus forte augmentation de la représentation des femmes au parlement, avec une progression de 22,7 points de pourcentage, toutes chambres confondues, sur 30 ans. Avec une moyenne de 35,4 % de femmes parlementaires, les Amériques détiennent aujourd’hui le plus haut score à l’échelle régionale.
Alors qu’elle était en tête du classement mondial en matière d’égalité des sexes dans les parlements il y a 30 ans, l’Asie est aujourd’hui à la traîne, relève l’UIP, notant que cette région a enregistré la croissance la plus lente, avec un gain de seulement 8,9 points depuis 1995.
Par ailleurs, le rapport relève que les pays qui ont pris des mesures pour favoriser l’équilibre entre les sexes au parlement ont enregistré les avancées les plus remarquables. Ces pays se sont efforcés notamment d’appliquer des quotas bien conçus, de renforcer la sensibilité au genre de leurs parlements et de lutter contre la violence faite aux femmes.
Le rapport souligne enfin que deux facteurs ont fait clairement la différence en matière d’élection des femmes au parlement : le système électoral – en particulier les systèmes de représentation proportionnelle ou les systèmes mixtes – et la mise en place d’une forme ou d’une autre de quotas par sexe.
En 2024, les femmes élues ou nommées en l’absence de quotas ne représentaient que 16,8 % de l’ensemble des parlementaires, tandis que la proportion s’élevait à 31,2 % dans les chambres dotées de quotas.
Fondée en 1889, l’UIP est l’organisation mondiale des parlements nationaux. Elle œuvre à encourager la coopération et le dialogue entre toutes les nations, en tant que première organisation politique multilatérale. Elle compte aujourd’hui 181 Parlements membres et 15 organismes parlementaires régionaux.