Had Soualem : l’adaptation des approches sécuritaires à des menaces terroristes en mutation

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« La dangerosité de cette cellule extrémisme ne réside pas seulement dans les projets d’attentats qu’elle projetait de commettre, mais aussi dans la recrudescence de "l’embrigadement familial" comme puissant affluent d’extrémisme et d’enrôlement »

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Ils étaient trois, jeudi au siège du BCIJ à Salé, pour une grande sortie médiatique suite au démantèlement spectaculaire d’une cellule terroriste à Had Soualem pour en expliquer les tenants et les aboutissants. Cherkaoui Habboub, directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abderrahmane El Yousfi Alami, préfet de police, et Boubker Sabik, porte-parole de la DGSN/DGST. Il y a d’abord ce danger grandissant, fait rarissime jusque-là mais qui se développe visiblement, des « cellules familiales » plus difficile à pister et à infiltrer et qui menace de dislocation les fondements mêmes de la société marocaine. Un phénomène qui explique en partie l’ampleur de cette intervention. Car il y a aussi les matériaux saisis qui révèlent une volonté de destruction et de tuerie à grande échelle pour un acte terroriste. Et il y a enfin le mode opératoire des forces de sécurité selon un protocole proportionné à une menace en constante évolution. Il s’agit pour les services de sûreté, dira Boubker Sabik, d’une adaptation continue des plans d’action aux défis et enjeux sécuritaires futurs, notamment en ce qui concerne les événements sportifs continentaux et internationaux que le Maroc accueillera dans un avenir proche.

"L’embrigadement familial" comme puissant affluent de l’extrémisme

D’entrée de jeu le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Cherkaoui Habboub, affirme que la dangerosité de la cellule démantelée dernièrement à Had Soualem renseigne sur la recrudescence de "l’embrigadement familial" comme puissant affluent d’extrémisme et d’enrôlement des candidats à perpétrer des attentats terroristes.

M. Habboub explique encore que la dangerosité de cette cellule extrémisme ne réside pas seulement dans les projets d’attentats qu’elle projetait de commettre, ni dans le stade avancé atteint par ses membres en matière de planification et de préparation de leur plan terroriste, mais aussi dans la recrudescence de cet "l’embrigadement familial". Un phénomène très rare jusque-là.

Le BCIJ, sur la base de renseignements fournis par les services de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), avait mis en échec dimanche un plan terroriste imminent qui était en phase de préparation pour l’exécution d’attentats à l’explosif. Cette opération a abouti à l’interpellation de quatre éléments extrémistes, dont trois frères, affiliés à l’organisation terroriste Daech, âgés de 26, 29, 31 et 35 ans. Ils s’activaient dans la région de Had Soualem, dans la province de Berrechid.

Selon M. Habboub, la cellule des "trois frères" est révélatrice de la montée en puissance d’une menace émergente laissant planer de graves défis sécuritaires et sociaux, à savoir la propagation de la pensée extrémiste parmi des familles entières et la constitution de poches de résistance aux coutumes et traditions marocaines, ainsi qu’à l’unité de la société, du rite et de la doctrine, sous l’influence de certains membres de la famille imprégnés de l’idéologie extrémisme sur leur entourage social.

Il a regretté que le prétendu "émir" de cette cellule terroriste, qui est le grand frère, a réussi à transformer sa petite famille en "incubateur d’extrémisme, d’enrôlement et d’embrigadement au service de son projet terroriste", mettant à profit son autorité morale et sa capacité d’influence négative sur son entourage sociétal proche.

Bien que la famille marocaine ait de tout temps servi de rempart impénétrable face aux idées extrémistes et de pilier solide de tolérance, de coexistence et de modération, les investigations liées aux affaires de terrorisme ont permis de détecter certaines tendances de cet "embrigadement familial" en tant qu’outil d’enrôlement et d’extrémisme accéléré, a-t-il fait remarquer, rappelant, dans ce contexte, "la cellule féminine" démantelée le 3 octobre 2016, dont la majorité des membres s’étaient imprégnées de l’idéologie de Daech sous l’influence du milieu familial.

‘’La gravité de cette menace s’accentue dans un contexte où les organisations terroristes internationales, notamment Daech, œuvrent à exploiter cet embrigadement familial pour servir leurs projets destructeurs visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, en incitant leurs combattants dans les zones de tension à enrôler leurs frères et proches afin qu’ils s’impliquent dans des actes terroristes", à l’instar du chef de la cellule terroriste démantelée le 11 décembre 2015, connue à l’époque sous le nom de « cellule de l’Etat islamique au Maghreb islamique »".

Des matières chimiques et des matériaux  pour une grande puissance explosive

Sur le plan scientifique et techniques, l’expertise a prouvé que les matières chimiques saisies suite au démantèlement de la cellule terroriste dans la région de Had Soualem sont essentielles à la préparation d’engins explosifs, note de préfet de police, Abderrahmane El Yousfi Alami qui précise, qu’à la lumière des résultats de l’expertise scientifique à laquelle ont été soumis les matières chimiques, outils et mécanismes suspects saisis, il s’est avéré que la dangerosité de cette cellule réside dans le fait que les matières soumises à l’expertise sont essentielles à la préparation de différents engins explosifs. Il en ressort que ces engins se distinguent par leur diversité en termes de compositions chimiques, de sensibilité, de dangerosité, de puissance explosive et, par conséquent, en termes de destruction potentielle par l’explosion de chaque type.

La volonté de destruction se manifeste aussi dans que le raticide parmi les objets saisis. Il était préparé pour l’ajouter aux clous dans la fabrication de l’engin explosif, afin de le rendre létal pour les victimes, en particulier les blessés.

S’attardant sur le processus d’expertise, le préfet El Yousfi Alami indique qu’afin de procéder à une expertise technique et scientifique, le Laboratoire national de police scientifique relevant de la Direction Générale de la Sûreté Nationale a reçu un certain nombre de ces matières saisies sous forme de scellés judiciaires pouvant être classés en trois sections. La première comprend des produits chimiques sous forme de poudres et de liquides de différentes couleurs et formes. La deuxième est un ensemble de clous, de fils de fer et de fils utilisés pour la soudure, tandis que la troisième comprend des équipements et des outils souvent utilisés dans les laboratoires.

L’expertise scientifique effectuée par le laboratoire a confirmé que toutes ces matières chimiques peuvent être utilisées dans la préparation et la fabrication d’engins explosifs artisanaux dangereux, qui sont dans certains cas plus mortels que d’autres explosifs, affirmé M. El Yousfi Alami.

L’expertise scientifique a également fait ressortir qu’à travers ces matières chimiques soumises, il est possible d’obtenir plusieurs engins explosifs qui diffèrent en termes de composants, de sensibilité, de puissance explosive et de dangerosité, et donc en termes de destruction.

Le responsable attire ensuite l’attention sur  les caractéristiques de ces matières qui ont un double usage, et sont destinées en premier lieu à un usage civil, que ce soit dans le domaine agricole ou industriel, ou à des fins médicales, entre autres, ajoutant que leur exploitation est détournée, dans cette affaire, à des fins criminelles, terroristes et subversives.

Pour ce qui est de la troisième section des scellés judiciaires, l’expertise technique a confirmé, dit-il, qu’il s’agit d’outils et d’équipements, dont certains sont utilisés dans les laboratoires, précisant que leur saisie avec des matières chimiques, des fils électriques et des clous suggèrent qu’ils ont été acquis en vue de la préparation d’engins explosifs à base des matières chimiques objets de la saisie.

Interventions sécuritaires : un protocole rigoureux et une adaptation continue

Boubker Sabik, porte-parole de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la Surveillance du territoire (DGST), s’est attaché, lui, à expliquer les modes opératoires suivies dans l’avortement de l’action terroriste soulignant que les interventions sécuritaires dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme obéissent à un protocole rigoureux de sûreté et de sécurité.

M. Sabik explique ainsi que toute intervention, menée sur la base de renseignements disponibles et en coordination avec le BCIJ et les forces spéciales, est régie par un protocole strict destiné à avorter et à neutraliser toute menace terroriste et à protéger les citoyens et leurs biens, ainsi que les fonctionnaires de police et les personnes chargées de cette mission.

Aucune victime n’a été enregistrée parmi les forces d’intervention durant toutes les interventions où le protocole de sûreté a été appliqué, fait-il remarquer, relavant que le cas échéant, il sera procédé au relèvement du niveau de ce protocole exécuté pleinement et avec toute la rigueur requise.

La dernière intervention sécuritaire pour le démantèlement d’une cellule terroriste à Had Soualem présentait, selon le porte-parole, des défis de taille en termes, notamment, de présence d’explosifs que les terroristes ont testés d’après des renseignements fournis à ce sujet, d’où la nécessité de recourir aux canidés de police spécialisés dans la détection d’engins explosifs.

L’opération d’intervention s’est ainsi déroulée avec l’aide de tireurs d’élite qui étaient à bord d’un hélicoptère et sur les toits, de sorte à anticiper toute réaction des suspects qui avaient déjà prêté allégeance à "Daech" et étaient prêts à se donner la mort et à tout faire pour parvenir à leur objectif.

M. Sabik souligne ensuite que le recours à des équipes spécialisées pour mener cette intervention est intervenu suite aux données disponibles et compte tenu du degré du danger couru et du lieu d’intervention.

Les éléments de la cellule terroriste ont choisi la région de Had Soualem du fait que leurs lieux de résidence s’y trouvent, ajoutant à cet égard que certaines cellules terroristes recourent aux zones rurales au lieu du périmètre urbain, convaincues qu’elles échapperaient à la vigilance des services sécuritaires.

Ces éléments se trouvaient, déclare-t-il à des stades avancés dans l’exécution concrète de leur attentat terroriste à travers notamment le repérage des sites ciblés, Des données fiables ont en effets révélé qu’ils ont pris les images de tous les sites et identifié les voies de départ et préparé des schémas approximatifs des endroits de leur position et des passages de fuite et de retraite.

Concernant l’adoption par les terroristes de la théorie "loups solitaires", M. Sabik  considère que ce constat est la conséquence du durcissement des mesures de sécurité sur les organisations terroristes, les amenant à opter, en vue de surprendre les forces de sécurité, pour des attentats individuels avec les moyens disponibles à l’instar des attaques au véhicule bélier, des liquidations physiques et la mutilation des cadavres.

Affirmant que Daech a investi de nouveaux foyers et zones de tension, notamment au Sahel, dans la corne de l’Afrique et l’ouest du continent, suite à la débâcle qu’elle a subie dans ses fiefs traditionnels en Irak et en Syrie, le porte-parole estime que la pensée de cette organisation terroriste, qui est toujours présente et qui constitue une menace pour l’ensemble des pays du monde, s’appuie surtout sur la présence cybernétique dont elle jouit.

Par ailleurs, M. Sabik relève que les campagnes de propagande sceptiques à l’égard des opérations sécuritaires antiterroristes représentent une menace à la sécurité lorsqu’elles sont "lourdes et intenses", étant donné qu’elles tentent de contraindre les services sécuritaires à se replier sur eux-mêmes, le but étant que les organisations terroristes puissent continuer à terroriser les innocents et commettre leurs opérations, ce qui relève des "objectifs à des fins multiples".

Les services de sûreté nationale œuvrent à lutter contre une telle propagande, notamment en communiquant avec les médias et en fournissant des données précises sur les opérations de sécurité et en présentant les objets saisis pour réaffirmer que la menace terroriste est toujours présente et imminente.

Insistant, à cet égard, sur le rôle joué par les médias pour rassurer et éclairer l’opinion publique, Il a rappelé que les institutions sécuritaires au Maroc disposent d’officiers chargés de communiquer avec tous les médias pour riposter à ces campagnes de propagande ciblant les citoyens et leur sécurité.

Le responsable ajoute que "les services de sûreté œuvrent actuellement à adapter les plans d’action aux défis et enjeux sécuritaires futurs, notamment en ce qui concerne les événements sportifs continentaux et internationaux que notre pays accueillera dans un avenir proche", ajoutant que gagner l’enjeu sécuritaire sera le pilier majeur garantissant le succès de ces événements et la mise en place d’un environnement sécurisé pour les compétitions sportives.

Bien sûr ! Voici quelques reformulations de ton titre, avec des variations de ton et d’angle :  

  1. **Had Soualem : une cellule terroriste révélatrice d’une évolution des menaces et des réponses sécuritaires**  
  2. **Had Soualem : une cellule terroriste qui illustre l’adaptation des menaces et des stratégies de sécurité**  
  3. **Terrorisme à Had Soualem : transformation des méthodes et ajustement des dispositifs de sécurité**  
  4. **Une cellule terroriste à Had Soualem : mutation des actions et évolution des réponses sécuritaires**  
  5. **Had Soualem face à la menace terroriste : une adaptation constante des dispositifs sécuritaires**  
  6. **Terrorisme à Had Soualem : une nouvelle approche sécuritaire face à des menaces en mutation**  
  7. **Menace terroriste à Had Soualem : quand l’évolution des risques redéfinit l’intervention sécuritaire**  
  8. **Cellule terroriste démantelée à Had Soualem : le terrorisme change, la sécurité s’adapte**  

Selon l’angle que tu veux privilégier (sécurité, menace, mutation du terrorisme), certains de ces titres peuvent être plus adaptés. Dis-moi si tu veux une version encore plus précise !

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