La grâce royale un mécanisme à la fois humanitaire et politique unifié et complet – Par Hatim Betioui

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Ces initiatives royales répétées montrent que la grâce royale, ancrée dans la tradition monarchique, est un mécanisme unique et complet, puisant sa référence dans les valeurs inhérentes à chaque occasion nationale, et souvent correspond à et exprime une volonté et un dessein politique de grande teneur

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Le nombre de bénéficiaires de la grâce royale en détention à l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple, s'élève à 548 détenus.

La grâce royale, dont ont bénéficié exclusivement les petits cultivateurs condamnés ou poursuivis pour des dossiers de culture illégale du cannabis, repose sur des considérations sociales et humanitaires nobles, permettant à cette catégorie de citoyens de se débarrasser des conséquences légales des poursuites judiciaires et de se réintégrer dans la société.

Réintégration dans la société

Cette grâce royale illustre l'engagement du roi Mohammed VI à faire de chaque grande occasion nationale une opportunité pour prendre des initiatives humanitaires de grande envergure, en mettant en avant les principes de clémence et de tolérance, tout en veillant à l'intérêt des bénéficiaires dans le respect de l'intérêt général de la société. Non seulement il satisfait à des considérations humaines, mais souvent correspond à et exprime une volonté et un dessein politique de grande teneur.

Cette grâce intervient dans le contexte des effets positifs de la dernière grâce royale à l'occasion du 25e anniversaire de l'intronisation, dont ont bénéficié 2476 personnes, y compris des journalistes et des blogueurs condamnés dans des affaires de droit commun, ainsi que des bénéficiaires du programme de réconciliation visant à contrer le discours extrémiste en prison.

La grâce royale : un mécanisme unifié et complet

Ces initiatives royales répétées montrent que la grâce royale, ancrée dans la tradition monarchique, est un mécanisme unique et complet, puisant sa référence dans les valeurs inhérentes à chaque occasion nationale, et tirant ses objectifs et ses intentions de l'esprit humanitaire du souverain marocain, qui se distingue par une vision dépassant toutes les considérations politiques internes et externes.

À la différence de la grâce royale accordée à l'occasion de la fête du Trône, la grâce à l'occasion de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple est passé un cran au-dessus, surprenant tout le monde en prenant à bras le corps des situations sociales difficiles touchant une large catégorie de petits agriculteurs, leur permettant de se réintégrer dans leur environnement social et de s'engager dans des activités légales génératrices de revenus, en conformité avec les lois et réglementations nationales.

Nombre d’observateurs estiment que cette grâce royale représente une nouvelle confirmation de la démarche humanitaire claire et manifeste adoptée par le roi Mohammed VI depuis un quart de siècle, fondant sa politique sociale sur la clémence, le pardon et la compassion, en tant que piliers essentiels.

Une initiative qui répond aux attentes humaines des petits agriculteurs

Cette grâce est également une initiative humanitaire visant à répondre aux conditions humaines des petits agriculteurs, leur permettant de retourner en toute sécurité auprès de leurs familles et de retrouver leurs proches.

Des sources bien informées ont indiqué à "Elaph" que cette grâce royale représente non seulement une nouvelle opportunité pour ces individus, souvent victimes de conditions économiques et sociales difficiles, de se réintégrer dans la société, mais aussi un message fort renforçant les valeurs de miséricorde et de tolérance qui caractérisent l'approche du roi Mohammed VI dans la gouvernance.

Une solution sociale sans précédent

Les mêmes sources ont qualifié l'initiative de la grâce royale accordée aux petits agriculteurs de cannabis de solution sociale sans précédent, honorant le roi Mohammed VI, et témoignant de la continuité de la nouvelle dynamique adoptée par le Royaume, visant à réaliser un développement inclusif et équitable, tant au niveau régional que national.

Ces sources estiment que cette grâce royale contribuera à renforcer le processus de légalisation de la filière du cannabis à usage licite, à participer à la consolidation du tissu social, et à améliorer les conditions économiques des bénéficiaires et de leurs familles. En outre, la décision de gracier les petits agriculteurs de cannabis poursuivis en justice s'aligne sur les objectifs fixés pour encadrer et développer les usages licites du cannabis, visant à améliorer le niveau de vie des populations locales en leur permettant de générer un revenu de manière légale.

Réintégration sociale des agriculteurs et amélioration de leurs revenus

L'importance de l'initiative de la grâce accordée aux agriculteurs réside dans sa cohérence avec les objectifs de la stratégie de développement des filières du cannabis licite, en leur offrant plus d'opportunités et en les orientant vers des activités légales génératrices de revenus.

Des responsables au fait du dossier estiment que cette décision permettra d'atteindre de nombreux objectifs, tels que la réintégration sociale des agriculteurs, l'amélioration de leurs revenus, l'établissement de pratiques plus durables, la promotion des zones concernées, et la protection des agriculteurs en évitant les poursuites judiciaires, les problèmes sociaux, la violence, l'instabilité et l'insécurité familiale ainsi que la pauvreté. De plus, cette mesure s'inscrit dans une approche alternative et globale qui profite à la fois au Royaume et aux agriculteurs, en limitant l'exploitation par les trafiquants de drogue et en favorisant le retour des agriculteurs vers une agriculture légale.

Conformité avec l'esprit de la loi encadrant la culture du cannabis

Sur le plan juridique, l'initiative de la grâce accordée aux personnes poursuivies pour culture illégale du cannabis est conforme à l'esprit de la loi visant à encadrer la culture du cannabis et à organiser le secteur, sans pour autant signifier la légalisation de la culture du cannabis en dehors des cadres légaux.

De plus, la décision de grâce valorise les efforts du Maroc dans la lutte contre la culture illégale du cannabis et l'intégration des petits agriculteurs dans le processus de développement, tout en construisant des ponts de réconciliation avec ceux poursuivis pour des affaires liées à la culture illégale du cannabis.

Élimination des répercussions négatives de la culture illégale

Cette initiative royalle vise à éliminer toutes les répercussions négatives engendrées par la culture illégale du cannabis, notamment pour les petits agriculteurs, tels que la peur de l'arrestation et les infractions à la loi. Elle sert la justice sociale et l'intégration sociale en permettant à ces agriculteurs de trouver des débouchés légaux pour leur travail.

On croit fermement que cette mesure offrira à des milliers de citoyens la possibilité de sortir de situations d'errance et de participer réellement à des activités légales génératrices de revenus, contribuant à relancer l'économie locale et à assurer une stabilité psychologique, familiale et sociale. Elle redonnera également de l'espoir à des centaines de familles ayant souffert de conséquences légales et économiques sévères, en offrant l'opportunité de réintégrer les agriculteurs dans l'activité économique et ainsi de stimuler l'économie locale tout en améliorant les revenus individuels.

Amélioration de la stabilité économique des familles concernées

Il convient de souligner que la grâce royale contribue directement à améliorer la stabilité économique des familles concernées. Grâce à cette décision royale, les agriculteurs pourront réintégrer l'activité agricole de manière légale, leur permettant de fournir un revenu stable et décent à leurs familles.

Il est également important de noter que la grâce royale accordée aux cultivateurs de cannabis porte en elle des impacts positifs multiples, non seulement pour les individus bénéficiant directement de la grâce, mais aussi pour l'ensemble de l'environnement local. Par cette grâce, ces agriculteurs ont l'opportunité de reconstruire leur vie et de surmonter les obstacles qui se dressaient sur leur chemin. Ce faisant, cette décision leur rend leur dignité et leur offre l'opportunité de contribuer à l'économie locale en exerçant des activités agricoles légales et durables.

Une pallier important pour le développement local

Les observateurs considèrent que la grâce royale représente une étape importante vers le renforcement du développement local dans les régions dépendant de la culture du cannabis, en transformant cette activité en une activité légale et réglementée, en consolidant la stabilité sociale et économique dans ces régions du Rif et en contribuant à la réalisation d'un développement durable. En outre, la décision de grâce permettra aux petits agriculteurs, poursuivis en justice, d'accéder aux usages médicaux et cosmétiques du cannabis, les intégrant ainsi dans une économie légale et ouverte aux industries pharmaceutiques et aux groupes économiques tout en coupant la voie aux réseaux criminels impliqués dans le trafic illicite de drogues et de substances psychotropes.

Protéger les cultivateurs contre les réseaux de trafic international

Il existe également une conviction selon laquelle la grâce royale accordée aux petits cultivateurs de cannabis est motivée par une prise de conscience des conditions sociales dégradées dans lesquelles vivent ces agriculteurs, qui ont été soumis pendant des années à la domination des organisations criminelles.

Il est aussi important de souligner que cette décision vient renforcer le rôle stratégique et de leadership du Royaume dans la coopération internationale pour lutter contre les réseaux de trafic de drogue, en protégeant les cultivateurs de cannabis contre l'influence de ces réseaux, et en réduisant les répercussions négatives de la culture illégale tant au niveau national qu'international. En effet, la grâce royale accordée par le roi Mohammed VI aux cultivateurs traditionnels de cannabis s'inscrit dans la continuité des dispositions établies par la loi n° 13-21 relative aux usages licites du cannabis, qui vise à intégrer les cultivateurs des zones concernées dans des activités génératrices de revenus, à impulser un développement économique dans ces régions, et à améliorer les conditions sociales des habitants. Ce processus contribue également à limiter les activités des trafiquants de drogue tout en poursuivant les efforts du Maroc pour lutter contre les mafias internationales de drogues, en protégeant les agriculteurs vulnérables de l'exploitation économique par ces réseaux criminels.

*D’après Elaph – Traduit de l’arabe et adapté par Quid

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