Le retour du Maroc à l'Union africaine un tournant stratégique pour une redéfinition correcte des priorités - Par Ahmed Baddy Kolli

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« Le Maroc a choisi la voie de la solidarité, de la paix et de l’unité. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du développement et de la prospérité des citoyens africains. Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens, le génie et la capacité d’agir collectivement pour réaliser les aspirations de nos populations. » (Le Roi Mohammed VI au Sommet de l’UA

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Lors du dernier sommet africain réunissant les dirigeants du continent pour discuter de son présent et de son avenir, un changement notable dans les priorités a émergé : le dossier du conflit du Sahara n’occupe plus la plus grande partie des débats, comme c’était le cas lors des décennies précédentes.

Aujourd’hui, l’Afrique est confrontée à des défis plus urgents qui exigent de ses dirigeants qu’ils se concentrent sur les questions qui concernent directement leurs populations, telles que la sécurité, le développement, l’économie et le changement climatique. Le conflit du Sahara a longtemps été présent dans presque toutes les réunions africaines depuis plus de quarante ans, suscitant des divisions et reproduisant les mêmes débats sans aboutir à des avancées concrètes.

Une vision nouvelle fondée sur le partenariat et le développement

L’aggravation des crises internes dans de nombreux pays africains, a mis à l’évidence que le continent a besoin d’une approche nouvelle, fondée sur des interrogations fondamentales : comment protéger les pays du Sahel de l’effondrement sous la pression du terrorisme ? Comment offrir des opportunités d’emploi à la jeunesse ? Comment faire face à la sécheresse qui menace des millions de personnes ? Ce sont ces questions qui résonnent aujourd’hui dans les couloirs de l’Union africaine, des questions qui ne permettent plus le luxe de s’attarder sur des conflits prétendument géopolitiques stériles.

Lorsque le Maroc est revenu au sein de l’Union africaine en 2017, son objectif n’était pas uniquement de défendre sa position sur la question du Sahara, mais aussi et surtout d’apporter une vision nouvelle fondée sur le partenariat et le développement. Ce retour a constitué un tournant majeur pour le continent africain, car il a été accompagné d’une approche pragmatique centrée sur le développement économique et la coopération mutuelle. Il ne s’agissait pas d’un simple geste diplomatique, mais d’une contribution réelle à la stabilité et à la prospérité de l’Afrique. En fin de compte, le grand bénéficiaire de ce retour a été l’Afrique elle-même, qui a pu tirer profit des investissements et des projets proposés par le Maroc.

Le retour du Maroc à l’Union africaine a apporté des solutions concrètes et durables aux défis majeurs du continent, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’agriculture, des infrastructures et du secteur bancaire.

Cette dynamique s’est illustrée dans le discours du roi Mohammed VI lors du sommet de l’Union africaine en 2017, où il déclarait : « Le Maroc a choisi la voie de la solidarité, de la paix et de l’unité. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du développement et de la prospérité des citoyens africains. Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens, le génie et la capacité d’agir collectivement pour réaliser les aspirations de nos populations. »

Des approches novatrices et fécondes

À travers cette vision, le continent africain a choisi de se tourner vers l’avenir, cherchant à s’aligner sur les autres nations en mettant l’accent sur ses priorités : le développement économique, l’éducation, la paix et la sécurité.

Ce changement de cap est devenu particulièrement visible depuis le retour du Maroc à l’Union africaine, avec la mise en place de grands partenariats économiques et d’investissements massifs, illustrant ainsi des approches novatrices et fécondes. Le projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc en est un parfait exemple. Il incarne la capacité du Maroc à instaurer des partenariats économiques bénéfiques pour l’ensemble du continent, plutôt que de rester prisonnier de conflits illusoires freinant l’avancement de l’Afrique.

Mais ce projet n’est pas le seul dans lequel le Maroc s’est investi. Il a également annoncé la création de « l’Initiative marocaine pour l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique », qui représente une opportunité exceptionnelle de transformation économique pour la région. Cette initiative contribuera à accélérer l’intégration régionale, à renforcer les flux commerciaux et à instaurer une prospérité partagée dans la région du Sahel.

Grâce à son retour à l’Union africaine, le Maroc a également joué un rôle clé dans la réforme du Conseil de paix et de sécurité de l’Union, en étant l’un des principaux acteurs de la refonte de cette institution, qui constituait auparavant une source de tensions politiques et sécuritaires sur le continent.

Le continent à un tournant décisif

Le sommet africain, dont les travaux se sont achevés dimanche, illustre ce changement dans les priorités du continent. Malgré les défis majeurs auxquels elle est confrontée, l’Afrique regorge également d’opportunités considérables. Avec la croissance démographique, la transformation numérique et la découverte de nouvelles ressources, le continent se trouve à un moment décisif. Soit il perd son temps à se focaliser sur les conflits du passé, soit il regarde vers l’avenir et agit dans l’intérêt de ses populations. Et il semble que le choix soit désormais plus clair que jamais.

L’Afrique n’est plus aujourd’hui le théâtre des anciens conflits idéologiques et il serait criminel de la maintenir dans des conflits artificiels. Elle est devenue un immense chantier où la priorité est donnée à ceux qui contribuent à la construction et au développement, et non à ceux qui répètent inlassablement les mêmes logorrhées. Les transformations ne se limitent pas aux salles des sommets, mais elles sont également perceptibles dans les rues des villes africaines, sur les marchés, dans les universités et dans les ambitions des jeunes qui aspirent à bâtir un avenir meilleur.

L’Afrique d’aujourd’hui est un véritable chantier de développement, où la priorité est accordée à ceux qui œuvrent pour le progrès, et non à ceux qui s’accrochent à des discours révolus. Un souffle de renouveau est palpable, ressenti par tous et respiré comme un air pur.

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