Les Archives du Maroc reçoivent en don la ''Pétition des eaux douces de Boufkrane'', une belle page de l’Histoire marocaine 

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La Pétition des eaux douces de Boufkrane fait référence au conflit autour de la gestion de l’eau dans la région. Les habitants de Meknès, désespérant de l’administration coloniale et enjambant son autorité, avaient décidé de s’adresser directement au sultan Sidi Mohammed Ben Youssef

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Rabat - Une convention a été signée, lundi à Rabat, entre les Archives du Maroc et la famille de Haj Alami Senhaji, pour recevoir en don la "Pétition des eaux douces de Boufkrane" en vue de valoriser et préserver ce document historique de grande importance qui retrace la lutte et les protestations contre la privation d’accès aux ressources en eau de Boufekrane.

Cette convention a été signée par le directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baida, et Mme Houria Senhaji.

M. Baida a indiqué que les documents historiques sont des témoins vivants d’événements et de personnalités qui ont façonné l’histoire, ajoutant que les événements de Boufkrane en 1937 constituent une partie importante de l’histoire de la lutte marocaine contre le protectorat.

Après avoir hautement salué l’initiative de la famille Senhaji de faire don de ce document aux Archives du Maroc, il a expliqué que cette pétition constitue un apport significatif au patrimoine documentaire national et une référence précieuse pour les chercheurs et historiens qui cherchent à comprendre les détails de cette étape importante dans l’histoire du Maroc.

Cette pétition est très ancienne et remonte à 1937, a-t-il poursuivi expliquant que la famille du Haj Alami Senhaji l’a conservé à Meknès jusqu’à ce qu’elle décide finalement d’en faire don aux Archives du Maroc, pour le conserver dans des conditions idoines.

La ‘’Pétition des eaux douces de Boufkrane’’

La Pétition des eaux douces de Boufkrane fait référence au conflit autour de la gestion de l’eau dans la région. Les habitants de Meknès, désespérant de l’administration coloniale et enjambant son autorité, avaient décidé de s’adresser directement au sultan Sidi Mohammed Ben Youssef. C’est un décret en date de novembre 1936 qui enclencha le processus de contestation. 

En vertu de ce décret les autorités coloniales s’étaient donnée le droit de détourner oued Boufkrane qui jouissait du statut particulier des Habous datant du règne de Moulay Ismail (1672-1727°, pour l’irrigation des terres confisquées. En dépit de la contestation, et la pétition adressée au souverain, l’administration coloniale s’obstina provoquant la révolte du septembre 1937 des habitants de la région suivie d’une répression sanglante, retenue par l’histoire comme la bataille de Boufkrane.

La bataille de Boufkrane

La bataille de Boufkrane et la ‘’Pétition des eaux douces de Boufkrane’’ sont donc des événements liés à la région de Meknès au Maroc, et s'inscrivent dans le cadre des tensions coloniales et de la résistance locale contre l'occupation française au début du XXe siècle. Bien que ces événements ne soient pas nécessairement largement documentés dans l'historiographie marocaine, ils reflètent un moment important dans la lutte pour le contrôle des ressources naturelles, en particulier l'eau, dans une région agricole.

La Pétition des eaux douces de Boufkrane fait référence au conflit autour de la gestion de l’eau dans la région. Les habitants de Meknès, désespérant de l’administration coloniale et enjambant son autorité, avaient décidé de s’adresser directement au sultan Sidi Mohammed Ben Youssef. C’est un décret en date de novembre 1936 qui enclencha le processus de contestation. 

En vertu de ce décret les autorités coloniales s’étaient donnée le droit de détourner oued Boufkrane qui jouissait du statut particulier des Habous datant du règne de Moulay Ismail (1672-1727), pour l’irrigation des terres confisquées. En dépit de la contestation, et la pétition adressée au souverain, l’administration coloniale s’obstina provoquant la révolte du septembre 1937 des habitants de la région suivie d’une répression sanglante.

La bataille de Boufekrane, commémorée les 1er et 2 septembre chaque année, est un symbole de courage et une épopée mémorable dans la mémoire collective nationale. Elle fut la réponse à la politique du fait accompli tentée par les colons et demeure un symbole épique de liberté et d’indépendance, éclairant les générations présentes et futures pour entretenir la flamme du patriotisme.

Elle a été un acte de résistance locale significatif contre la colonisation française au Maroc, qui a débuté officiellement en 1912 avec la signature du Traité de Fès, plaçant le pays sous protectorat français et espagnol. Cet épisode prolonge la résistance marocaine à la pénétration coloniale et rompe la déclaration coloniale actant en 1934 la fin de la ‘’guerre de pacification’’ qui avait commencé en 1907 avec l'insurrection des Chaouïa le 30 juillet, suivie du bombardement de Casablanca et de la guerre de la chaouia.

Le village de Boufkrane, situé dans la région de Meknès, a été ainsi le théâtre de confrontations entre les forces coloniales françaises et les tribus locales qui refusaient l'ingérence étrangère.

La bataille peut être ainsiu comprise à travers la résistance des populations rurales qui voyaient leurs terres, leurs droits et leurs ressources, en particulier l'eau, menacés par les réformes coloniales et la confiscation des terres de la région au profit des colons européens, particulièrement français. Les forces françaises, dans leur effort de « pacification » disaient-elles et de contrôle du territoire, ont dû faire face à une résistance tenace dans plusieurs régions du Maroc, et particulièrement à celle de Meknès et sa région.

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