Les chiffres du HCP pour 2024 : L’inflation aurait refluée à 0,9%, la croissance aurait été de 3%, la croissance espérée à 3,5% au T1-2025

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Au quatrième trimestre 2024, la hausse des prix à la consommation se serait établie à +0,7% en variation annuelle, marquant un net ralentissement par rapport à +1,3% enregistré au troisième trimestre

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Rabat - L’inflation aurait nettement reflué en 2024 pour se situer aux alentours de +0,9%, après avoir atteint +6,1% en 2023, dans le sillage du repli de l’inflation alimentaire, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, se serait établie, également, à un niveau nettement inférieur, en comparaison au taux enregistré en 2023, soit +2,4%, au lieu de +5,9%, indique le HCP dans son récent point de conjoncture.

Au quatrième trimestre 2024, la hausse des prix à la consommation se serait établie à +0,7% en variation annuelle, marquant un net ralentissement par rapport à +1,3% enregistré au troisième trimestre, relève le HCP.

Cette évolution aurait, à la fois, reflété le reflux des prix des produits non-alimentaires à +0,7%, au lieu de +1,4% un trimestre auparavant et la baisse de ceux des produits alimentaires, passant à +0,7%, après +1%, explique la même source.

A l’inverse, l’inflation sous-jacente aurait légèrement augmenté, s’établissant à +2,5%, après +2,3% un trimestre plus tôt. Ce léger regain traduirait principalement la progression prolongée de sa composante alimentaire dans la lignée de la hausse des prix des viandes.

Le reflux de l’inflation non-alimentaire au quatrième trimestre 2024 proviendrait, surtout, de la baisse des prix de l’énergie, dont la contribution à l’évolution de l’indice global aurait fléchi de 0,4 point par rapport au trimestre précédent, sous l’effet du repli des prix des produits pétroliers à l’international.

Ces derniers auraient bénéficié de la faiblesse de la demande mondiale, en particulier celle de la Chine, en combinaison à des perspectives d’une offre excédentaire.

Au niveau des prix des produits alimentaires, le ralentissement aurait été attribuable à la poursuite de la baisse des prix des produits frais, atteignant 8% au quatrième trimestre 2024 sur un an.

La croissance économique à 3% au T4-2024

Rabat – L’économie nationale aurait progressé de 3% au quatrième trimestre 2024, en variation annuelle, après 4,3% au troisième trimestre, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Cette modération de la croissance traduit, pour l’essentiel, le retour des branches secondaires et tertiaires vers des rythmes d’évolution plus tempérés dans le sillage du réajustement de la demande globale, explique le HCP dans son récent point de conjoncture.

Cette décélération aurait été le fait des activités non agricoles, dont la valeur ajoutée aurait augmenté de 3,7%, dans un contexte de poursuite du repli de l’activité agricole de 5,3%.

Ainsi, les industries extractives auraient affiché une croissance plus modérée au quatrième trimestre 2024, bien que toujours au-dessus de leur rythme tendanciel de moyen terme. En variation annuelle, leur valeur ajoutée aurait crû de 6,8%, portée par une hausse de la production des minerais non-métalliques, précise le HCP.

La poursuite du dynamisme de la demande extérieure adressée aux produits bruts, notamment au phosphate brut avec des exportations en augmentation de 25%, aurait stimulé une hausse de 9,5% de sa production marchande.

En revanche, la demande des industries locales de transformation aurait connu un sensible ralentissement, sur fond de la hausse des stocks et de la modération des ventes extérieures des engrais.

L’activité des industries manufacturières aurait également décéléré, affichant une progression de 3,6%, au quatrième trimestre 2024, après +7,5% au troisième trimestre, précise la même source.

L’industrie textile aurait, pour sa part, connu une modération de son activité, affichant une augmentation de 3,7% après 5,3%, tandis que celle de fabrication des produits chimiques aurait ralenti, après plusieurs trimestres de forte croissance, notamment en raison du réajustement de la demande pour les engrais phosphatés.

L’industrie agroalimentaire aurait, en revanche, continué de faire face à des difficultés structurelles et conjoncturelles, malgré une demande extérieure relativement soutenue, notamment pour les conserves de fruits.

La baisse des activités agricoles, induite par la succession des années de sécheresse, aurait fortement pénalisé les filières de transformation de viande et du lait. Les industries de la pêche auraient, également, pâti de la volatilité des débarquements et de la hausse continue de leurs prix de vente.

Dans ces conditions, la valeur ajoutée agroalimentaire aurait quasiment stagné au quatrième trimestre 2024 et pourrait enregistrer une légère amélioration au premier trimestre 2025.

Dans la construction, l’activité aurait été particulièrement dynamique, affichant une hausse de 6,1%, au quatrième trimestre 2024, soutenue principalement par l’intensification des investissements publics, notamment dans les infrastructures sportives et hydrauliques, ainsi que par une amélioration de l’activité du bâtiment.

Cette dynamique aurait été confirmée par une augmentation significative des ventes de ciment, s’établissant à +16,5 %, en variation annuelle, ainsi que par une hausse des carnets de commandes des entrepreneurs, selon les résultats de l’enquête de conjoncture menée par le HCP.

Le secteur tertiaire aurait, pour sa part, poursuivi son affermissement au rythme de 3,4% au quatrième trimestre 2024, en variation annuelle, porté notamment par la dynamique entretenue du tourisme, du transport et des services administratifs.

L’activité de l’hébergement et de la restauration aurait continué son expansion au quatrième trimestre 2024, dans un contexte de renforcement des actions de promotion et de la mise en service de nouvelles liaisons aériennes, ainsi que par l’attrait croissant du Maroc en tant que destination touristique de choix.

La valeur ajoutée des secteurs de l’hébergement et de la restauration aurait, ainsi, enregistré une hausse de 9,7% en variation annuelle.

Le secteur du transport aurait progressé de 2,9% au quatrième trimestre 2024, en variation annuelle. Soutenu par l’augmentation des flux touristiques, le transport aérien aurait, également, bénéficié de l’expansion de nouvelles liaisons aériennes.

Le trafic ferroviaire aurait, pour sa part, profité de la demande pour le fret, notamment le transport du phosphate brut, alors que le transport maritime aurait fait preuve de résilience, dans un contexte de renforcement des perturbations logistiques mondiales, tiré par la poursuite de l’amélioration des échanges agricoles et industriels.

Le secteur des télécommunications aurait, de son côté, connu une croissance de 0,5%, au quatrième trimestre 2024, en variation annuelle. Cette faible performance aurait été attribuable, entre autres, à la saturation du marché des services mobiles.

La valeur ajoutée agricole aurait enregistré une baisse de 5,3% au dernier trimestre de l’année 2024, en variation annuelle, amputant la croissance économique de 0,5 point.

Cette contre-performance aurait, en grande partie, traduit la persistance des contraintes hydriques et des conditions climatiques défavorables qui auraient pesé lourdement sur le développement des cultures et induit une baisse quasi-générale des récoltes, souligne le HCP.

La croissance prévue à 3,5% au T1-2025

La croissance économique nationale devrait atteindre 3,5% au premier trimestre 2025, sous l’hypothèse de l’amélioration du régime pluviométrique hivernal et de l’absence de chocs inflationnistes externes, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Les perspectives de croissance pour le premier trimestre 2025 augurent d’une accélération de la hausse de l’offre globale, portée par la poursuite du raffermissement de l’activité des branches secondaires et tertiaires, ainsi que par un redressement de 3,2% de l’activité agricole notamment si les conditions climatiques s’orientent vers un régime plus pluvieux pendant la saison hivernale, indique le HCP dans ce même point de conjoncture.

Les enquêtes de conjoncture réalisées par le HCP sur les activités hors agriculture permettent d’anticiper la poursuite de leur affermissement au premier trimestre 2025 avec une progression de 3,5%, en variation annuelle, fait savoir la même source.

En particulier, les branches secondaires verraient leur valeur ajoutée s’améliorer de 4,1%, sur fond de la reprise attendue des exportations et la poursuite de l’amélioration de la demande intérieure.

Dans le secteur tertiaire, la croissance devrait se poursuivre, avoisinant +3,2% en variation annuelle.

Les perspectives de croissance pour l’économie nationale sur le court terme restent entourées par des marges aléatoires à la hausse, relève le HCP, notant que la situation conjoncturelle internationale reste empreinte d’incertitudes, notamment en raison des risques liés au maintien des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe, qui pourraient conduire à la recrudescence des tensions inflationnistes et nécessiter des mesures publiques plus vastes pour le soutien du pouvoir d’achat.

D’un autre côté, la demande dans la zone euro pourrait être plus dynamique que prévu, notamment si les finances des ménages se réorganisent après la dissipation des effets de la vague de l’inflation stimulant la demande des consommateurs, ce qui pourrait impulser de manière plus forte les exportations et l’industrie nationales.

Ladite note fait savoir que les exportations nationales de biens et services verraient leur rythme de croissance s’accélérer légèrement au premier trimestre 2025 (+9,8%), en ligne avec le léger raffermissement du commerce mondial, conditionné par l’absence de mesures protectionnistes massives pouvant contraindre la dynamique des échanges extérieurs mondiaux.

Elles seraient, principalement, portées par les expéditions de l’automobile et des dérivés phosphatés. Parallèlement, les importations conserveraient leur tendance haussière mais à un rythme moins soutenu, avec d’une part la poursuite des achats agricoles, des demi-produits et certains biens d’équipement, sur fond de poursuite de la mise en œuvre de nombreux chantiers d’infrastructure et, d’autre part, avec un ralentissement des achats des biens de consommation en lien avec la modération de la demande intérieure.

Ainsi, la contribution de la demande extérieure nette resterait négative, mais pèserait moins lourdement sur la croissance économique nationale s’établissant à –1,5 point.

Sur un autre registre, le HCP estime que la demande intérieure devrait poursuivre son orientation favorable au premier trimestre 2025, dans un contexte d’assouplissement de la politique monétaire et de la mise en œuvre des dispositions fiscales et sociales publiques en faveur du soutien du pouvoir d’achat des ménages. En variation annuelle, sa croissance atteindrait +4,8%, au lieu de +3,8% une année auparavant.

La demande intérieure progresse de 5,4% au T4-2024

La demande intérieure aurait augmenté de 5,4% au quatrième trimestre 2024, ressort-il du récent point de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP).

"Au quatrième trimestre 2024, la demande intérieure aurait continué de soutenir l’activité, enregistrant une progression de 5,4%, ramenant sa contribution à la croissance économique globale à 6,2 points", indique le HCP dans ce point de conjoncture.

La consommation des ménages aurait maintenu sa dynamique, affichant une hausse de 3,2% en variation annuelle et contribuant, ainsi, pour 2 points à la croissance du PIB, précise le HCP.

Malgré la baisse des revenus ruraux due à la persistance de la sécheresse, plusieurs facteurs auraient soutenu le pouvoir d’achat des ménages, notamment la stabilisation générale des prix, hormis ceux de certains produits alimentaires, l’augmentation des salaires dans la fonction publique, les transferts sociaux, ainsi que la reprise des crédits à la consommation.

Et de noter que cette dynamique positive aurait impulsé la hausse des importations de produits finis de consommation, notamment l’automobile (+58,1%) à la fin de 2024.

La consommation des administrations publiques se serait, pour sa part, accrue de 3,9%, légèrement supérieure à 3,8% enregistré au trimestre précédent, en lien avec l’augmentation des dépenses de fonctionnement administratif.

Pour sa part, l’investissement aurait maintenu une forte dynamique au quatrième trimestre 2024, porté principalement par la consolidation de sa composante publique, notamment à travers des projets d’aménagement hydraulique et les différents chantiers liés aux préparatifs des deux manifestations sportives majeures à savoir la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.

L’investissement privé se serait, pour sa part, réajusté face à la modération des exportations. Dans l’ensemble, l’investissement brut aurait progressé de 9,8%, en glissement annuel, contribuant, ainsi, pour 3,5 points à la croissance économique globale.

Cette tendance se serait corroborée par une augmentation des investissements directs étrangers et une hausse des importations de biens d’équipement industriel.

Le raffermissement de la demande intérieure a soutenu une augmentation de plus que le double du besoin de financement de l’économie vis-à-vis de l’extérieur, s’établissant à -3,8% du PIB au troisième trimestre de 2024.

Malgré une sensible amélioration de l’épargne privée, l’expansion des investissements a été plus vigoureuse, entraînant une hausse du déficit budgétaire et une augmentation de l’endettement des entreprises.

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