Les économistes istiqlaliens font la moue devant le PLF 2019

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Le projet de loi de finance de 2019 ne présente pas une vision ambitieuse, selon Driss Benhima, membre de l’Alliance des économistes istiqlaliens.

L’Alliance des économistes istiqlaliens a invité, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 29 novembre à Casablanca, le gouvernement à revoir sa copie du projet de loi de finances. Elle le trouve "peu ambitieux", alors que la situation est marquée par la hausse du taux de chômage et l’accroissement des défaillances d’entreprises.

"Des hypothèses trop prudentes" et des "prévisions de croissance faibles" qui ne permettront pas de créer "suffisamment d’emplois", rapporte l’Economiste dans un papier intitulé « Projet de budget : Dépassé et peu ambitieux » paru dans l’édition du lundi 3 décembre.

Les économistes du PI, citée par le journal, reprochent au gouvernement de tabler sur prévisions de campagne céréalière en baisse à 70 millions de quintaux, (70% comparativement à 2017). Il ne tient pas ainsi compte de la pluviométrie ni de l’impact du Plan Maroc Vert et des investissements réalisés dans le secteur.

Le projet enregistre une détente des cours du baril de pétrole, chose qui devrait être mise à profit pour se couvrir contre le risque d’une hausse des cours, rapporte la même source. Pour Abdellatif Maâzouz, président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, « cela permettra d’une part de protéger le pouvoir d’achat et d’autre part de prémunir le budget de l’Etat contre la hausse de la subvention du gaz ».

L’Alliance est alors favorable à la réduction de la TIC (taxe intérieure de consommation) et le plafonnement de la marge des importateurs et des distributeurs. Elle présente plusieurs recommandations, notamment une proposition de la CGEM concernant la possibilité de constater une provision pour créances douteuses déductibles sans obligation de recours judiciaire, l’instauration d’une amende au profit du Trésor pour les clients récalcitrants et l’accompagnement des déblocages des arriérés TVA de l’engagement des entreprises à consacrer une part des fonds reçus au paiement des dettes de leurs fournisseurs, en particulier les petites structures.

Les istiqlaliens ont, en outre, présenté des propositions en ce qui concerne la détérioration du pouvoir d’achat et l’appauvrissement de la classe moyenne. Une hausse du plancher de l’IR de 30.000 à 36.000 DH annuels, une déductibilité des frais de scolarité pour les ménages dont les enfants fréquentent l’école privée, une mise en place d’un système qui permet d’amortir une partie de la hausse éventuelle des prix des hydrocarbures et une amélioration de l’accès aux régimes d’assurance maladie complémentaire sont proposés.

Pour Driss Benhima, membre de l’Alliance, ce projet de loi ne présente pas une vision cohérente et ambitieuse. « La mondialisation, qui constitue un choix important et fondamental pour l'économie du Royaume, joue un rôle négatif pour certains territoires défavorisés », explique l’ex patron de Royal Air Maroc en affirmant que le rôle du gouvernement est de présenter des politiques d’encouragement spécifiques à ces territoires.

Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, ancien des Finances et de l’Economie, avait auparavant affirmé que le projet de loi de finance de 2019, qui s’inscrit pourtant dans la continuité, présenté par le gouvernement au parlement n'était qu'un budget destiné à perpétuer la crise et à accroître la crise de confiance. C’était lors de la journée d’étude organisée, mercredi 31 octobre 2018, par le groupe parlementaire du parti aux Chambre des représentants et des conseillers sur le "projet de loi de finances 2019" au siège du parti à Rabat.

Il a estimé que le projet manquait de vision claire pour surmonter les problèmes sociaux et économiques.

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