L’action de l’Intérieur contre les effets de la vague de froid, pour la libération domaine public et pour la gestion des déchets ménagers

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Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur en réponse lors d’une séance des questions orales à la Chambre des représentants.

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Rabat - Plan national d’atténuation des effets de la vague de froid, libération du domaine public et sa mise à la disposition des collectivités territoriales, et gestion et valorisation des déchets ménagers ont été les principales préoccupations du moment abordée par Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur en réponse lundi à des questions orales des députés lors d’une séance des questions orales à la Chambre des représentants.

1.087 douars, 100.000 familles et environ 500.000 personnes

Le Plan national d’atténuation des effets de la vague de froid cible une population globale de près de 872.000 personnes, soit 169.000 ménages, au titre de la saison hivernale 2024-2025, a indiqué Abdelouafi Laftit. Il a précisé que ces familles résident dans 2.014 douars relevant de 241 collectivités territoriales, au niveau de 28 préfectures et provinces.

Le ministre a mis en avant les nouveautés dudit Plan national au titre de la saison hivernale actuelle, principalement l’augmentation du nombre des douars ciblés en incluant 185 nouveaux douars, tout en accordant une attention particulière aux habitants résidant dans les zones touchées par les effets du séisme, ainsi que des inondations qu’a connues dernièrement le Royaume.

En vue d’un ciblage précis et efficient des habitants menacés par les effets de la vague de froid, a poursuivi M. Laftit, le ministère a pris en compte, dans le choix des zones concernées, plusieurs critères objectifs, dont la position géographique, l’altitude par rapport au niveau de la mer, la durée éventuelle d’isolement, la qualité des infrastructures, ainsi que l’éloignement des équipements de base et des points d’approvisionnement en produits alimentaires nécessaires, notant qu’à cet effet, les zones concernées ont été classées par priorité et selon le degré des dangers en 3 niveaux principaux.

Le niveau rouge concerne les douars à risque d’isolement pour une durée de plus de 4 jours, soit 627 douars totalisant 41.000 familles, soit une population globale de plus de 230.000 habitants, tandis que le niveau orange se rapporte aux douars à risque d’isolement pour une durée comprise entre 2 et 4 jours, soit 1.087 douars, composés de 100.000 familles et d’une population estimée à environ 500.000 personnes. Quant au niveau jaune, il concerne 300 douars menacés d’isolement durant une période de moins de deux jours, et qui comptent 140.000 habitants, soit 26.000 familles.

Il a ajouté que le ministère s’appuie dans ses interventions dans ce domaine sur la mise en œuvre des directives du Plan national d’atténuation des effets de la vague de froid, lequel est élaboré et actualisé annuellement sur la base de données de terrain, selon une approche participative associant l’ensemble des départements ministériels concernés.

En outre, M. Laftit a qualifié d’important le bilan des interventions réalisées au cours de la dernière saison hivernale (2023-2024), en dépit des faibles niveaux de précipitations et de chute neige, précisant qu’en matière de services de santé, le nombre de caravanes médicales organisées au profit de la population ciblée a atteint 466, mobilisant quelque 3.781 cadres de la santé dont 447 médecins spécialistes, 700 médecins généralistes et 2.136 infirmiers. Le nombre de bénéficiaires de ces caravanes et services médicaux a atteint quelque 48.361 personnes, a-t-il ajouté.

Rnviron 1.252 femmes enceintes  ont bénéficié d’un suivi de la grossesse, alors que 252 cas urgents ont été transportés en ambulance vers les centres de santé. Quelque 781 cas ont été pris en charge dans les hôpitaux, les centres médicaux et les services de maternité.

Des opérations d’appui à la population cible ont été menées au profit de 56.408 personnes ont bénéficié des rations alimentaires et de couvertures, tandis que 11.354 éleveurs ont reçu environ 5.900 tonnes de fourrage.

Quant à la distribution de bois de chauffage et de fours améliorés, le ministre a affirmé que la population concernée, outre les établissements scolaires et de santé, a bénéficié de 1.700 tonnes de bois de chauffage, 362 tonnes de charbon et 1.672 fours améliorés, ajoutant que les autres interventions réalisées au niveau des zones ciblées par le Plan national portaient sur les opérations visant à ouvrir les routes, assurer la fluidité de la circulation et à pallier aux perturbations sur les réseaux de services de base tels que l’électricité et la téléphonie.

La libération du domaine public : ré-abriter ses usagers

Le ministère de l’Intérieur œuvre continuellement à libérer le domaine public et à le mettre à la disposition des collectivités territoriales en vue de son "exploitation optimale pour le développement communal", a encore indiqué le ministre de l’Intérieur

Interrogé sur les "répercussions positives de la libération du domaine public sur le paysage urbain et le développement territorial" lors de la séance des questions orales, M. Laftit a précisé que le domaine public collectif, qui peut être un levier de développement communal, connait de nombreux problèmes notamment son occupation non autorisée.

Le ministre a ainsi mis en avant le travail important et les grands efforts déployés par les collectivités territoriales et les autorités locales pour créer des espaces destinés à ré-abriter les usagers du domaine public, en particulier les vendeurs ambulants, notant que l’action continue entre les collectivités territoriales et les autorités publiques reste une condition nécessaire pour faire du domaine public un levier permanent pour la modernisation des collectivités territoriales.

Déchets ménagers : des réalisations restent en deçà des objectifs escomptés

Le ministre de l’Intérieur a également présenté devant la Chambre des représentants, les efforts et les mesures prises par son ministère pour améliorer la gestion et la valorisation des déchets ménagers et assimilés.

En réponse à une question sur "la stratégie du ministère pour améliorer la gestion des déchets", M. Laftit a affirmé que les efforts déployés par le ministère de l’Intérieur et les collectivités territoriales dans le cadre des programmes nationaux de gestion des déchets ménagers et assimilés ont permis jusqu’à présent de concrétiser de nombreux acquis, précisant que le taux de collecte des déchets ménagers et assimilés s’élève actuellement à 96%, contre seulement 44% en 2008, et ce à travers 122 contrats de gestion déléguée des déchets qui concernent l’ensemble des villes du Royaume, notamment les grandes et moyennes agglomérations.

Le ministre a toutefois noté que ces réalisations restent en deçà des objectifs escomptés, notamment pour ce qui est de la réhabilitation et la fermeture des décharges sauvages et la valorisation des déchets, et ce en raison de nombreuses contraintes, notamment la difficulté d’accéder au foncier, l’opposition des habitants jouxtant les centres d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers, et les ressources financières limitées des communes compte tenu des coûts élevés de réalisation de centres d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers.

M. Laftit a relevé que pour dépasser ces contraintes et transiter d’une approche basée essentiellement sur la collecte et l’enfouissement vers une approche nouvelle visant à réduire le volume des déchets déposés, par le bais du tri, le recyclage et la valorisation au maximum possible, et à limiter l’enfouissement aux seuls déchets finaux, un protocole sur la valorisation des déchets ménagers a été signé par les ministères de l’Intérieur, de la Transition énergétique et du Développement durable, de l’Industrie et du Commerce, et de l’Économie et des Finances, visant à réduire de 45% la quantité de déchets enfouis.

Ce protocole contribuera à prolonger la durée de vie supposée des décharges, porter le taux de valorisation à 25% à l’horizon 2030, réduire l’impact environnemental des décharges actuelles et des émissions de gaz à effet de serre du secteur, et développer les filière de tri, de recyclage et de valorisation des déchets ménagers, notamment à travers la création d’unités de valorisation en fonction des capacités de chaque site, a fait remarquer le ministre.

Il permettra également de fournir annuellement quelque 600 à 680 tonnes de combustibles alternatifs à partir des déchets et de réduire ainsi la dépendance énergétique du secteur du ciment, tout en contribuant à la création de 500 à 700 opportunités industrielles permanentes et à l’intégration sociale et la lutte contre "l’exploitation informelle" dans les décharges.

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