L’Algérie et le Sahara : Une lecture analytique de l’agence marocaine MAP dans le son rapport, le SG de l’ONU 

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L’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Staffan De Mistura avec le ministre des Affaires étrangères algérien Ahmed Attaf

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Nations Unies (New York) - Dans son rapport annuel au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a rappelé la détérioration des relations entre le Maroc et l’Algérie.

A cet effet, le chef de l’ONU a appelé l’Algérie “à rétablir le dialogue pour restaurer ses relations avec le Maroc, et à renouveler d’efforts en faveur de la coopération régionale, afin de créer un environnement propice à la paix et la sécurité dans la région et promouvoir son développement”.

Consolidant le caractère bilatéral du différend sur le Sahara entre le Maroc et l’Algérie, M. Guterres a regretté le fait qu’il n’y ait pas eu d’amélioration concrète dans les relations entre Rabat et Alger, bien que les deux pays ont noté leur assurance qu’aucune escalade n’est cherchée.

A rappeler que le Roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 24ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône, avait exprimé son espoir que les choses reviennent à la normalité avec l’Algérie. Ainsi, la main tendue du Souverain demeure toujours d’actualité, pour assurer l’unité et la prospérité de la région.

En réitérant les appels pour le rétablissement et la normalisation des relations entre le Maroc et l’Algérie, le Secrétaire général de l’ONU réaffirme, d’une part, la bonne foi du Maroc à normaliser ses relations avec l’Algérie, et d’autre part, pointe directement du doigt l’attitude hostile et belliqueuse de l’Algérie contre son voisin le Maroc, en bafouant toutes les règles de bon voisinage.

Guterres réaffirme le rôle de l’Algérie en tant que partie principale

 Dans son rapport annuel, le Secrétaire général de l’ONU, a rappelé le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères du 25 juillet dernier, exprimant sa "profonde désapprobation" suite à la décision de la France en soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, que la partie algérienne a qualifié "d’inattendue, inopportune et contre-productive".

Le chef de l’ONU a indiqué que le ministère algérien avait également annoncé le retrait de son ambassadeur en France, en réaction à la décision française soutenant le Plan d’autonomie du Maroc dans ses provinces du Sud.

M. Guterres a aussi souligné la participation de l’Algérie, au même titre que les autres parties prenantes, aux consultations bilatérales convenues par son Envoyé personnel au Sahara marocain, tenues entre février et avril 2024.

Il a mis en relief les multiples visites de l’Envoyé personnel à Alger et ses rencontres avec le ministre des Affaires étrangères et les responsables algériens, en tant que partie prenante et directe au différend sur le Sahara marocain.

Le SG de l’ONU relève que le contexte difficile rend plus urgent que jamais la résolution de ce différend. A cet effet, il appelle l’Algérie à s’engager de bonne foi et avec un esprit ouvert dans le processus politique sous les auspices de son Envoyé personnel, en vue de parvenir à une solution politique, réaliste pragmatique, durable et de compromis, conformément aux pratiques établies par les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2018, avec la participation des quatre parties prenantes aux tables rondes.

M. Guterres appelle également l’Algérie à se concentrer sur les intérêts communs, à s’abstenir d’aggraver davantage la situation par la rhétorique et les actions unilatérales continues, et à faire preuve d’une volonté politique pour le règlement de ce différend qu’elle a monté de toute pièce.

Ainsi, le SG de l’ONU met en exergue les paradoxes criants de l’Algérie qui non seulement se dérobe de ses responsabilités historiques dans ce différend, mais tente également en vain de s’abriter derrière un prétendu statut “d’Observateur”, en réaffirmant à l’Envoyé personnel pour le Sahara marocain “son focus continu à trouver une solution pour ce différend”.

Le chef de l’ONU souligne également le rôle crucial des Etats voisins dans la résolution de ce différend régional, ainsi que l’importance de la forte volonté politique et du soutien continu de la communauté internationale dans ce sens.

Enfin, le SG de l’ONU met l’Algérie face à un choix cornélien, celui d’embrasser une démarche constructive, pacifique et respectueuse du principe de bon voisinage et du règlement pacifique des différends, ou s’enfoncer dans le fiasco de son agenda polisarien.

Guterres s’inquiète du blocage par l’Algérie du processus politique

Toujours dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, Antonio Guterres, a déploré que les progrès dans le processus politique autour du Sahara marocain, facilité par son Envoyé personnel, soient restés difficiles.

Le rapport a souligné que l’Envoyé personnel a mené des consultations bilatérales informelles avec les différentes parties, sans pour autant réussir à relancer le processus politique afin d’avancer vers une solution pacifique et durable au différend régional autour du Sahara marocain.

Ce blocage est principalement dû au refus de l’Algérie d’assumer sa responsabilité et son rôle en tant que partie principale dans ce différend. Le rapport a indiqué que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réaffirmé lors de rencontres avec l’Envoyé personnel en février et avril 2024 que son pays “n’est pas partie” à ce différend.

L’absence de la participation active de l’Algérie complique le processus politique, retarde la recherche d’une solution pacifique et juste et prolonge le statu quo.

Le Secrétaire général de l’ONU a souligné que, pour sa part, le Maroc a réaffirmé sa volonté de relancer le processus des tables rondes, qu’il considère comme une opportunité pour avancer dans le dialogue.

Le rapport se réfère à la rencontre de l’Envoyé personnel, le 4 avril 2024 à Rabat, avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, durant laquelle ce dernier a réitéré l’engagement du Maroc en faveur du renforcement du soutien international pour sa vision du règlement du différend, à savoir l’Initiative marocaine d’autonomie, considérée comme la seule solution viable.

M. Guterres a rapporté que l’Envoyé personnel a pu, également, rencontrer de hauts représentants des États-Unis, d’Espagne, d’Afrique du Sud, de Russie, du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne, qui ont tous réaffirmé leur soutien aux efforts des Nations Unies pour faciliter une résolution politique au conflit.

Le SG de l’ONU a insisté dans son rapport sur l’importance de poursuivre les efforts diplomatiques à cet effet, soulignant le rôle clé du soutien de la communauté internationale dans ce cadre.

Enfin, le rapport a relevé que l’Envoyé personnel continuera à travailler en étroite collaboration avec toutes les parties pour avancer vers une solution pacifique et durable.

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