L’avenir des mouvements religieux au coeur en débat au Moussem d’Assilah

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Le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, Mohamed Benaissa à l’ouverture de cette conférence dans le cadre de la 38è édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad

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Assilah - "Mouvements religieux et champ politique: Quel destin?" est le thème du 3è colloque organisé, lundi soir, dans le cadre de la 45è édition du Moussem culturel international d’Assilah, placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI.

S’exprimant à l’ouverture de cette conférence, qui s’inscrit dans le cadre de la 38è édition de l’Université ouverte Al-Mu’tamid Ibn Abbad, le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, Mohamed Benaissa, a souligné que la question religieuse est au cœur des événements actuels, malgré le déclin apparent des partis politiques à référence religieuse et l’explosion des conflits idéologiques et doctrinaux au sein du champ religieux entre les courants conservateurs, réformistes et radicaux.

M. Bensaissa a relevé que les mouvements politiques islamistes et les courants religieux idéologiques ont su profiter du profond bouleversement qu’a connu le monde arabe au cours de la dernière décennie, soulignant que l’objectif de ce colloque est de traiter ce phénomène important, en abordant les facteurs de l’ascension et du déclin des partis islamistes dans le contexte des grandes transformations récentes des sociétés arabes et musulmanes, ainsi que la position de ces partis dans le paysage politique actuel au regard des évolutions en cours, et les origines et les déterminants du phénomène de radicalisme religieux violent dans ses dimensions sociales, culturelles et politiques.

Le secrétaire général du Parti du Progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, a mis l’accent de son coté sur l’importance du forum d’Assilah qui constitue une véritable plateforme de débat et d’échange autour de plusieurs questions d’actualité aux niveaux régional et international, mettant en avant la particularité de l’expérience marocaine avec l’arrivée d’un mouvement politique à référentiel islamiste, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD) à la tête du gouvernement en 2012, et l’alliance scellée entre le PJD et son parti lors de la formation du gouvernement.

M. Benabdellah a, à cet égard, mis en avant les leçons retenues de cette expérience, notamment les efforts déployés pour l’institutionnalisation de ces mouvements, afin qu’ils soient à l’instar des autres courants politiques, une partie intégrante du champ politique démocratique, soulignant l’importance de la consécration des valeurs de l’Islam modéré contre toutes les idées extrémistes et déviantes.

Le ministre de la Communication de la Jordanie, Muhnnad Al-Mubaidin, s’est penché, lui, l’expérience de son pays, s’arrêtant sur les résultats des dernières élections législatives en Jordanie, qui ont été marquées par le bond du Front d’action islamique (FAI).

Abordant les principaux facteurs qui ont contribué à la victoire des islamistes lors de ces élections, il s’est interrogé sur leur capacité à gouverner et à changer la donne politique en Jordanie.

Quant au Secrétaire général du Groupe de la paix arabe, Samir Fahim Suleiman Habashneh, il a souligné que les partis islamistes doivent être intégrés dans le paysage politique des pays arabes, notant que le principal défi posé, à l’heure actuelle, est l’acceptation des mouvements politiques religieux et la confiance en leur capacité à accompagner les transformations socio-politiques que connait le monde arabe.

Le penseur libanais Radwan El Sayed Ahmad a, quant à lui, estimé que l’expérience de l’islam politique est "négative" dans la majorité des pays arabes, à l’exception du Maroc, qui prône une approche ouverte et renouvelée, soulignant que la montée des mouvements politiques religieux est principalement liée à la poursuite des crises dans de nombreux pays de la région.

Les autres intervenants se sont concentrés sur les perspectives du conflit idéologique et doctrinal au sein du champ religieux, s’interrogeant sur la capacité des mouvements religieux, notamment islamistes, à se mobiliser, à s’adapter aux évolutions géopolitiques et à faire face aux défis internes et externes.

Initiée par la Fondation du Forum d’Assilah, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication (département de la Culture) et la commune d’Assilah, cette édition, qui se poursuivra jusqu’au 31 octobre, est marqué par l’organisation de plusieurs colloques traitant de sujets d’actualité, notamment "Les dilemmes déchirants des frontières en Afrique", "Les élites arabes en immigration: le défi posé et le rôle possible", "Mouvements religieux et champ politique: quel destin?" et "Les valeurs de la justice et les systèmes démocratiques".

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