Macron accueilli par Mohammed VI pour ‘’sceller leur réconciliation’’

5437685854_d630fceaff_b-

Le roi du Maroc Mohammed VI (à droite) et le président français Emmanuel Macron à l’entrée du Méchouare Assaid, le 28 octobre 2024. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)

1
Partager :

Emmanuel Macron est arrivé lundi au Maroc, accueilli en grande pompe par le roi Mohammed VI, pour une visite d'Etat visant à retisser des liens historiques profondément distendus par trois ans de brouilles entre les deux pays.

Le président français Emmanuel Macron salue la princesse marocaine Lalla Meryem, sœur du roi, la princesse Lalla Khadija, fille du Souverain, et le Prince Moulay Rachid, à son arrivée dans la capitale Rabat, le 28 octobre 2024.. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d'entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué à sa descente d'avion à l'aéroport de Rabat-Salé par une longue poignée de main du Souverain, en costume sombre. Le prince héritier Moulay Hassan, le prince Moulay Rachid, et les Princesses Lalla Khadija et Lalla Meryem étaient aussi présents, au son de la fanfare de la garde royale et de 21 coups de canons.

Les deux chefs d'Etat ont ensuite rejoint à bord d'une voiture d'apparat le Palais royal à travers les rues de Rabat, la capitale marocaine, pavoisées aux couleurs de la France et du Maroc.

Après une cérémonie solennelle d'accueil place du Mechouar, ils auront un tête-à-tête, les deux chefs d’Etat ont présidé la cérémonie de signature d'accords sur l'énergie, l'eau, l'éducation et la sécurité intérieure.

"Nous entendons refonder (notre relation) mais aussi nous projeter dans les décennies qui viennent", en plaçant la "barre très haut", a esquissé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans l'hebdomadaire français La Tribune Dimanche.

Pas moins de neuf ministres sont du voyage, dont ceux de l'Intérieur Bruno Retailleau, de l'Economie Antoine Armand, de l'Education nationale Anne Genetet et de la Culture Rachida Dati, d'origine marocaine.

Les dirigeants, entre autres, des groupes français Engie, Alstom, Safran, TotalEnergies, CMA CGM, Suez, Veolia et Thalès Alenia Space seront présents.

"Cause sacré 

Le roi du Maroc Mohammed VI (C), accompagné du prince héritier Moulay El Hassan (G), de la princesse Lalla Khadija et du prince Moulay Rachid (D), vient saluer le président français dans la capitale Rabat, le 28 octobre 2024.. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

Les deux chefs d’Etat entendent tirer un trait sur une série de contentieux, et présider à une réconciliation déjà quasiment officialisée par le message du président Emmanuel Macron adressé au roi à l’occasion du 25ème anniversaire de son accession sur le trône.

.Après la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ce territoire par Washington, Rabat ne comprenait que la France, présente dans les interstices de ce dossier depuis l’ère coloniale, ne s’inscrive pas dans une dynamique à laquelle des pays européens comme notamment l’Espagne, pour reconnaitre la souveraineté marocaine sur son Sahara.

Cette attitude, jugée bien plus qu’inamicale par les Marocains, ainsi que les autres litiges survenus dans le sillage de cette attitude, ont sans cesse conduit à repousser la visite d'Etat d'Emmanuel Macron, envisagée initialement pour le début 2020, après un premier déplacement en 2017 et un autre en 2018.

Le président français a finalement opté en juillet pour un réchauffement avec le Maroc, où la France compte d'importants intérêts économiques, en se déclarant pour une solution au Sahara occidental "dans le cadre de la souveraineté marocaine". 

Dans ce message, la France, par la voix de son chef de l’Etat, "considère que le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", Il assure également le roi de "l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour le Royaume" et que son pays "entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international", affirmant que le plan d’autonomie marocain est la seule voie possible pour fermer ce dossier.

Contrats 

La visite pourrait aussi donner lieu à une pluie de contrats, même si les deux parties sont restées discrètes sur les négociations.

Airbus Helicopters pourrait ainsi vendre 12 à 18 Caracal aux Forces armées marocaines, selon des sources concordantes.

La France espère aussi rester le prestataire privilégié du Maroc pour l'extension de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Agadir, après l'inauguration en grande pompe du premier tronçon en 2018. Les Marocains reprochent toutefois aux offres françaises d’être peu concurrentielles par rapport aux potentiels postulants. (Quid avec AFP et MAP)

lire aussi