Maroc-Espagne : le journalisme de la question plus importante que la réponse – Par Hassan Zakariaa

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Le ministre des Affaires étrangères espagnol, Jose Manuel Albares

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Par Hassan Zakariaa

Au ministre des Affaires étrangères espagnol, Jose Manuel Albares, un journaliste d’El Pais tente une question vicieuse, digne d’un journaliste de l’agence de presse algérienne  APS en service commandé : ‘’ Je sais que la politique étrangère du gouvernement espagnol au Moyen-Orient a été appréciée dans de nombreux pays du Sud comme une politique ancrée dans les valeurs. Si nous regardons la politique face au Maroc et au Sahara Occidental, les intérêts ou les valeurs pèsent-ils davantage ?

Sans se laisser démonter, M. Albares répond sur un ton catégorique : Le Maroc est un pays ami et un partenaire stratégique de premier ordre pour l'Espagne et l'UE, et cela est reconnu par tous les pays de l'Union européenne. C'est un partenaire stratégique etc. etc. » 

Le journaliste n’a visiblement rien entendu, a-t-il au moins écouter ? Si oui, c’est certainement d’une oreille distraite, très distraite. Il revient donc à la charge : ‘’Mais dans la lettre [envoyée par Pedro Sánchez à Mohamed VI en 2022], vous avez exprimé votre conviction que la proposition marocaine, c'est-à-dire pour l'autonomie, est la plus viable, la plus réaliste. » 

Plus laconique cette fois-ci, le chef de la diplomatie espagnole réplique : 

« La position espagnole à ce sujet est bien connue et a été reflétée dans la déclaration hispano-marocaine, qui est d'ailleurs partagée par la plupart des pays de l'UE. » `

Point barre, circulez, il n’y a rien à voir. Il n’y a rien à voir ? Si, mais c’est une autre histoire… 

Et en attendant de mieux voir, on imagine que de la réponse à se deuxième question, le journaliste n’a non plus rien entendu. Parce que dans cet échange, on est en présence modèle type d’interview où pour le journaliste, en effraction de toutes les règles du journalisme, la question est plus importante que la réponse. On imagine également qu’après cet échange de dites et redites, le journaliste s’en est allé dormir avec la conscience comblée de la mission accomplie. 

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