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Pluies : Un regain d’espoir pour l’agriculture dans l’Oriental et Béni Mellal-Khénifra

Dans la préfecture d’Oujda-Angad, le cumul pluviométrique pour la saison agricole en cours a atteint 162 mm, soit une augmentation de 64% par rapport à l’année précédente
Par Hassan Zakariaa
Un souffle de vie pour l’agriculture : Les récentes pluies redonnent espoir aux agriculteurs et renforcent les ressources hydriques dans l’Oriental et Béni Mellal-Khénifra
Les récentes précipitations qui ont arrosé la plupart des régions du Royaume, ont apporté un soulagement aux agriculteurs et éleveurs, ravivant l’espoir d’une campagne agricole plus prometteuse. Ces pluies, tombées après plusieurs mois d’irrégularités, ont eu un impact direct sur les cultures de printemps, les arbres fruitiers et la recharge des ressources hydriques.
Des effets positifs sur l’agriculture et les ressources en eau
Dans la préfecture d’Oujda-Angad, le cumul pluviométrique pour la saison agricole en cours a atteint 162 mm, soit une augmentation de 64% par rapport à l’année précédente. Selon Mohamed Fadhili, directeur provincial de l’Agriculture, ces précipitations favorisent la croissance des cultures de printemps telles que les pommes de terre et les oignons. Elles renforcent également les pâturages et soulagent les éleveurs en réduisant leur dépendance aux aliments fourragers achetés.
L’impact se fait aussi sentir sur les arbres fruitiers, notamment les amandiers (20.000 hectares) et oliviers (15.000 hectares), qui bénéficient de cette eau en pleine phase de floraison après la dormance hivernale.
Dans la région Béni Mellal-Khénifra, la situation est également encourageante. Le cumul pluviométrique s’élève à 189,6 mm, marquant une hausse de 65,5% par rapport à l’année précédente. Ces précipitations sont venues à point nommé pour des cultures clés telles que la betterave sucrière, les oliviers et les agrumes, essentielles à l’économie agricole locale.
Un soulagement pour les réserves hydriques et les barrages
Les barrages de la région enregistrent une légère amélioration de leur taux de remplissage. Dans le bassin de la Moulouya, en manque avancé, les grands barrages affichent une hausse atteignant 49% au 10 mars, selon des sources officielles. À Béni Mellal, les retenues de Bin El Ouidane et Ahmed El Hansali presque à sec ont reçu respectivement 18 et 20 millions de mètres cubes d’eau en l’espace de deux semaines, contribuant à assurer une meilleure gestion de l’irrigation pour les agriculteurs.
Des perspectives encourageantes mais des défis persistants
Malgré ces précipitations bénéfiques, les experts appellent à une meilleure gestion des ressources en eau et à des investissements durables pour optimiser leur utilisation. Kamal Aberkani, expert en sciences agronomiques et professeur à la Faculté pluridisciplinaire de Nador, souligne, dans une déclaration à MAP, l’importance de projets structurants, tels que la surélévation du barrage Mohammed V pour atteindre une capacité de stockage d’un milliard de mètres cubes ou encore le développement de l’irrigation en goutte à goutte dans des zones clés comme la plaine du Garet. De même pour le projet de dessalement d’eau de mer, qui prévoit d’injecter 300 millions de mètres cubes d’eau dans le réseau hydrique de la région de l’Oriental.
À Béni Mellal, l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Tadla (ORMVAT) a également initié des mesures pour assurer l’irrigation des cultures malgré la faiblesse des réserves hydriques.
Ces précipitations récentes marquent une **lueur d’espoir** pour les agriculteurs marocains, en particulier dans les régions les plus touchées par la sécheresse. Toutefois, des efforts doivent être maintenus pour **assurer une gestion rationnelle et durable de l’eau**, afin de garantir une résilience accrue face aux défis climatiques croissants.