La visite de l’envoyé spécial au Sahara du secrétaire général des Nations unies à Pretoria a suscite énormément d’interrogations et beaucoup de mécontentement à Rabat qui est sorti de son silence par la voix de son représentant permanent aux Nations Unies.

Dans un entretien avec l’agence officielle du Maroc, MAP. Omar Hilale a été catégorique : le Maroc « ne permettra jamais à l’Afrique du Sud, d’avoir un quelconque rôle dans le dossier du Sahara marocain. Pretoria a été et demeure toxique pour la question du Sahara marocain. »

Tout en espérant « qu’il ne s’agit pas d’une défiance au Maroc de la part de M. de Mistura, mais d’une simple erreur d’appréciation sur la véritable posture de l’Afrique du Sud », M. Hilale « a clairement averti (de Mistura) sur les conséquences de son voyage sur le processus politique » a ajouté l’ambassadeur marocain ».

Deux versions, complémentaires, circulent sur le voyage de l’envoyé spécial à Pretoria auquel le Maroc s’est opposé avant sa survenue La première est que le couple algéro-sud-africain tente de mettre à profit la sortie de Pretoria  à la Cour International de Justice contre Israël pour capitaliser sur ce dossier au Sahara (voir ci-dessous l’article de Najib Koumina), la deuxième entend que l'envoyé des Nations prépare une nouvelle initiative qui se superposerait à l’initiative marocaine d'autonomie. Son plan serait d’y ajouter de nouvelles couches qui le dénaturerait et emporteraient l’adhésion d’Alger. On en veut pour preuve la teneur de ses discussions avec les responsables marocains et les différents acteurs politiques et civils au Sahara lors de sa visite en septembre 2023. Ses questions ressemblaient à un sondage de ses différents interlocuteurs. Elles avaient essentiellement porté sur ce que le Maroc pourrait concéder de plus que l’autonomie. 

Le Royaume qui considère être le seul à avoir avancé des compromis jugés sérieux, crédibles et pragmatiques, se refuse, et l’a fait svoir, à une démarche qui consiste à détricoter son plan d’autonomie, dans une tentative similaire à celle de James Baker quand il avait retouché, à la demande d’Alger, son premier plan, accepté par le Maroc, pour le transformer en un plan aboutissant à séparer le Maroc de son Sahara.

En attendant les évolutions que connaitra immanquablement la nouvelle démarche de M. de Mistura, aussi proche d’une défiance marocaine que l’a été en son temps son prédécesseur Christopher Ross, c’est visiblement du coté de l’Arabie saoudite, mais également du coté des amis du Groupe de soutien à l'intégrité territoriale du Maroc à Genève, composé d’une quarantaine d’États, qui a salué, vendredi à Rabat, la forte dynamique de développement que connaissent les provinces du sud du Royaume et les grandes avancées réalisées dans cette région dans divers domaines.

Selon nos informations les pays amis du Maroc seraient prêts à une initiative qui prendraient forme dans les jours et semaines à venir.