Tribune : Ces avocats en colère qui refusent une justice à deux vitesses - Par Mohammed Belmahi

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Les avocats ont été conviés à de nombreuses réunions de travail qui se sont révélées superficielles, sans que des conclusions concrètes aient été portées à leur connaissance.

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Par Mohammed Belmahi - Avocat

Tout en saluant l’adhésion remarquable des pays et des institutions à notre première cause nationale, ainsi que la mise en avant des victoires obtenues dans la gestion du dossier de l’intégrité territoriale, l’Association des Barreaux du Maroc, qui regroupe les 17 Barreaux du Maroc (20.000 les avocats marocains ) et qui sont en prise directe avec la réalité et ouverts sur le monde, se sentent aujourd’hui plus que jamais interpellés par le discours Royal lors de l’ouverture de la session parlementaire le 11 octobre dernier.

Qui mieux qu’eux pour défendre les causes nationales, spécialistes qu’ils sont en la matière ?

Avoir des droits, c’est bien. Pouvoir les exercer, c’est encore mieux !

Véritables baromètres de leur environnement, les avocats, en contact permanent avec le monde du droit, participent activement aux manifestations, forums et rencontres, apportant des réponses adaptées aux évolutions de la société.
Leur proximité avec les citoyens les rend particulièrement sensibles aux doléances de la population, et leur confère la responsabilité d’assurer à leurs concitoyens un environnement sain, libre et sécurisé.

Le corps des avocats protège et préserve également les droits et libertés publiques, notamment la liberté d’opinion, le pluralisme, l’égalité et la participation à la gestion des affaires publiques. C’est pourquoi les avocats constituent le fer de lance de la société civile.

Comme à l’accoutumée, la participation à cette conférence des bâtonniers crée un espace de liberté et d’harmonie sociale, où la pertinence et le talent des jeunes avocats peuvent s’épanouir pleinement.

Nous ne voulons pas de cette justice

Les avocats se sont toujours battus pour une justice de proximité, accessible à tous. Pourtant, malgré leurs nombreuses alertes et actions depuis des années, et alors que la colère ne cesse de croître, le gouvernement reste sourd et n’a pas su faire évoluer ses positions pour garantir une justice réellement accessible à tous.

Une absence de concertation dénoncée par la profession

Les avocats ont été conviés à de nombreuses réunions de travail qui se sont révélées superficielles, sans que des conclusions concrètes aient été portées à leur connaissance. Cela démontre qu’il ne s’agit que d’une concertation de façade.

Les projets de réformes, qu’il s’agisse de l’aide juridictionnelle, des codes de procédure pénale et civile ou encore du code pénal, sont programmés sans la participation des avocats, alors qu’ils devraient être au cœur de ces évolutions.

Les avocats dénoncent également la pression fiscale dont ils sont l’objet, sans contrepartie de l’État. On leur demande toujours plus, alors qu’ils sont pourtant les premiers acteurs de l’accès au droit. La stigmatisation dont ils sont victimes est insupportable.

Un dialogue de sourds avec le gouvernement

Les avocats ne sont ni écoutés, ni respectés par un gouvernement qui leur impose un dialogue stérile. Il est hors de question pour eux de payer pour exercer une profession qui se bat pour garantir à tous un égal accès à la justice.

Les responsables qui ont conduit les avocats à se mobiliser depuis plus de deux ans doivent désormais revoir leur copie.

Tout en se mobilisant comme à l’accoutumée derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI et tout en saluant l’adhésion grandissante du pays et des institutions à notre première cause nationale, ainsi que la mise en avant des victoires obtenues dans la gestion du dossier de l’intégrité territoriale, les avocats marocains, qui sont en prise directe avec la réalité et ouverts sur le monde, se sentent aujourd’hui plus que jamais interpellés par le discours Royal lors de l’ouverture de la session parlementaire le 11 octobre dernier.
Qui mieux qu’eux pour défendre les causes nationales, spécialistes qu’ils sont en la matière ?

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