Tribune : Y a-t-il une quatrième voie au PAM, ''celle de la raison'' ? – Par Tarik El. Medalaoui

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Au PAM l’heure est grave. La raison doit l’emporter, et seuls les intérêts du parti doivent primer, non les égos des différents protagonistes.

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Par Tarik EL MEDLAOUI - Militant PAM, Agdal Ryad Rabat

Le 10 septembre, le microcosme politique a été secoué par une nouvelle bombe, une fois de plus, œuvre du PAM.

À peine neuf mois après le scandale qui a éclaboussé deux grandes figures dirigeantes, interpellées pour des affaires rocambolesques de trafic international de drogue, surnommées par les médias les “Escobarts du Sahara”, cette affaire a failli couler le parti et a définitivement terni son image. Les séquelles de cet épisode sont encore présentes.

L’opinion publique associe directement cette affaire au parti, malgré les tentatives des trois nouveaux membres de la « direction collégiale » de créer un effet de surprise. Cependant, comme pour toutes les annonces de ce type, son effet n’a duré que deux mois.

Depuis le début de ce mois, le parti vit un véritable cauchemar : une guerre médiatique et une rivalité interne entre un membre du secrétariat général et les deux autres. Je ne cherche pas à prendre parti dans cette bataille. La justice tranchera, car de nombreuses zones d’ombre subsistent et des non-dits planent. Par ailleurs, les militants ont déjà exprimé leur mécontentement, comme en témoigne la faible participation à la première journée de l’université d’été.

Ce que je trouve regrettable, c’est de voir comment un projet dans lequel plusieurs de ma génération, moi compris, avons cru et pour lequel nous avons milité, ou militons toujours, se retrouve enlisé dans de tels déboires et scandales.

D’ailleurs, les nombreuses personnes qui ont quitté les partis historiques et classiques l’ont fait pour fuir ce genre de conflits. 

Comment avons-nous pu accepter de prendre des décisions irréfléchies et non mesurées, menant à une conférence de presse chaotique d’un côté, et à une série de communiqués mélodramatiques de l’autre ?

Une affaire privée de vente de terrain, vieille de plusieurs années, se retrouve aujourd’hui transformée en une affaire politico-judiciaire.

Que nous, militants, avons-nous fait pour mériter un tel manque de considération et de respect ? N’avons-nous toujours pas tiré les leçons du passé ?

Comment est-il possible de ne pas avoir pris en compte l’image, la réputation et les enjeux d’existence du parti ? Comment est-il possible de ne pas avoir réfléchi aux retombées politiques de ces actions ?

Y a-t-il encore, au sein du PAM, une quatrième voie, celle de la raison, de la sagesse, de la maturité et de l’expérience politique, pour restaurer le bon sens au sein de ce trio qui finira par faire imploser ce qu’il reste de notre parti ?

L’heure est grave. La raison doit l’emporter, et seuls les intérêts du parti doivent primer, non les égos des différents protagonistes.

Certains membres fondateurs ont pris leurs distances face à cette querelle, tandis que d’autres jeunes, avides de pouvoir mais sans aucune expérience de vie, ni professionnelle ni politique, et vivant de la rente de leurs réseaux, ont rapidement applaudi les décisions des deux secrétaires généraux, motivés uniquement par leur positionnement personnel, quitte à brûler la maison et à la laisser en cendres.

Quel dommage de voir que le parti de l’espoir est devenu tellement désespérant.

Tarik EL MEDLAOUI

Militant PAM Agdal Ryad Rabat

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